Une sportive à moteur de moto… On vous en présente régulièrement dans nos Hillclimb Monsters, mais pour la route, oubliez… Oui, allez savoir pourquoi, mais c’est deux mondes bien à part. Ce qui est d’ailleurs surprenant et frustrant quand on voit les specs des blocs de bécanes… Il n’empêche qu’en 2002, Suzuki y a sérieusement réfléchi avec sa Suzuki Hayabusa Sport Prototype… et la seule chose que vous vous direz quand vous aurez fini de lire tout c’qu’il y a en dessous c’est : « Mais pourquoi ils ne l’ont pas fait ?! »
Nous sommes donc en 2002… et un missile sol-sol est quasiment passé inaperçu lors de l’édition du salon de Tokyo, le Suzuki Hayabusa Sport Prototype. Allez savoir si c’est cela qui refroidira les les pontes de Suzuki de franchir le pas, en attendant, le truc était aussi délirant que bandant !
Sur la route, l’Hayabusa est déjà LA référence depuis 1999. Sauf qu’elle a 2 roues ! La version ultime de la Suzuki GSX 1300R. Une fois débridée, la japonaise développe 175 ch à 9800 trs… pour un poids de 220 kg. De quoi taper un 311 km/h en pointe et de ruiner un 0 à 100 en moins de 3 secondes ! Un avion de chasse… d’ailleurs elle lui doit son nom puisque si Hayabusa est le nom du faucon pèlerin au Japon (Capable d’atteindre plus de 300 km/h en plongée), c’est aussi celui de l’avion de chasse Nakajima Ki-43 Hayabusa… Dans tous les cas, son truc, c’est la vitesse et elle l’annonce haut et fort !
Avec un gazier comme ce 4 cylindres 1.3l double arbres à 16 soupapes, les ingénieurs de chez Suzuki se sont dit qu’il pourrait être intéressant de voir ce qu’il pourrait donner dans un châssis auquel on aurait greffé 4 roues. Et ça tombe bien puisqu’il existe depuis 2001 une formule monotype appelée Formula Suzuki Hayabusa, de petites monoplaces shootées par le bouillant 4 cylindres… Apparemment une machine à sensations, à tel point que chaque personne qui en prenait le volant demandait aussitôt c’que ça donnerait si un tel engin pouvait aller sur la route. Les ingénieurs japonais n’ont donc seulement cherchés à leur donner une réponse.
Le châssis à fond plat s’inspire de celui de la monoplace, 100% en alu, il reprend les liaisons et les suspensions et est adapté pour proposer un « habitacle » digne de ce nom, enfin, capable de recevoir un pilote et un passager, du moins dans le format japonais ! Le moteur est placé à l’avant, avec sa boite séquentielle qui envoie les watts aux roues arrière à travers un différentiel. Les roues en 17′ chaussées en Silverstone FTZ en 215/45 se chargeaient de faire passer les 175 ch au sol… Ensuite, une caisse au design étudié en soufflerie habillait l’ensemble châssis moteur. On se croirait devant une Panoz Esperante qui aurait rétréci au lavage ! Quoiqu’il en soit, pour limiter le poids, la carrosserie est réalisée en carbone. les portière en élytre permettaient d’accéder à l’habitacle, qui se contentait du strict minimum. A partir de là, ils ont cherché à faire la voiture de sport ultime, la plus légère qu’il soit.
550 kg… pour une répartition de 50/50, un centre de gravité à quelques centimètres du bitume et le tout dans un gabarit de Micromachine puisque la bestiole ne mesure pas plus de 3m79 de long, 1m76 de large et 1m10 de haut. La voiture s’annonçait aussi vive et agile de la moto… les performances lui permettaient de rivaliser avec des monstres bien plus puissants… Une sorte de Lotus Seven fermée et sous amphet’. Sauf que personne ne connaitra jamais le potentiel de la bête car en bon proto, elle était incapable de réaliser le moindre tour de roues.
Et comme nous sommes arrivés à la fin de l’article, histoire de bien se dégouter une dernière fois, on peut donc dire qu’on est passé à côté d’une sportive avec un châssis de monoplace, de 550 kg avec un 4 pattes de 175 ch à 10.000 trs ! Ca aurait eu une sacrée gueule quand même !
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