Le Targa, c’est les avantages du cabriolet, tout en conservant la rigidité de la caisse. Tu roules cheveux au vent sans avoir l’impression que le pare brise va atterrir sur tes jambes à chaque fois que tu passes un dos d’âne ou un passage à niveau. En tout cas, c’est l’astuce trouvée par Porsche pour offrir une 911 découvrable… Et la base dont s’est servie l’équipe de MCG Propulsion pour en faire un backdating fatal !
Quand la Porsche 911 (Qui s’appelait encore 901) débarque au salon de Francfort en 63 avec l’objectif de pousser la 356 à la retraite, il manque un modèle, celui qui permet de prendre l’air. Mais la 356 va rester à la gamme jusqu’en 65 avant de s’effacer au profit de la 912 qui n’est autre qu’un 911 avec le Flat 4 de la 356. Et justement, comme il n’y alors plus de de cabriolet au catalogue c’est là que Porsche va retirer le haut de sa nouvelle sportive… Mais pas en cabriolet. Le constructeur de Zuffenheusen va alors présenter en 66 sa version Targa (En référence à la Targa Florio, la course sicilienne remportée à plusieurs reprises par Porsche).
Le système est simple, un toit escamotable, une lunette arrière complète soit en verre, soit en option, un modèle souple appelé softwindows, qui se rabat à la façon d’une capote. Entre les deux, un large et robuste arceau qui permet de ne pas sacrifier la rigidité pour éviter de pénaliser le comportement sportif de la voiture mais aussi, offrir une sécurité supplémentaire en cas de tonneau.
Il faudra ensuite attendre 1982 pour voir débarquer une véritable Porsche 911 Cabriolet et 89 pour que Porsche fasse renaitre la 911 Speedster… en guise de bouquet final avant l’arrivée de la 964.
Voyez, dans cette petite présentation, j’ai un peu mélangé l’ADN de la 911 qui défile sous vos yeux… La base est justement une Porsche 964 Carrera 2 Targa de 91. Sauf que son proprio voulait s’offrir une p’tite dose de backdating en bonne et due forme… Et en France, les spécialistes du backdating doivent se compter sur les doigts d’une main… avec tout en haut de la hiérarchie, l’équipe de MCG Propulsion.
Pour répondre aux demandes de leur client, ils ont voulu faire replonger la 964 dans le passé en lui donnant le look vintage d’un modèle des années 70 sans tomber dans l’agressivité, même si quelques détails subtils et bien choisis lui donnent un chouill’ de sportivité supplémentaire.
Le kit est complet… pare-chocs avant et arrière, bas de caisse, ailes avant, capots et extensions d’ailes arrière. Ca parait super simple expliqué comme ça, mais vous allez voir qu’une fois dans la pratique, le souci du détail recherché par MCG est juste délirant !
Au niveau de la face avant, il y a deux écoles… Pour passer une 964 en mode vintage, il faut changer le pare-choc. Sauf que la 964 possède un coffre plus bas. Donc certains ne cherchent pas à s’embêter en posant un pare-choc plus bas, mais plus disgracieux. Mais pas chez MCG, où on préfère découper et remettre à la bonne hauteur pour pouvoir ensuite poser le bon pare-choc avant plus en adéquation avec le style recherché. C’est plus de taff, mais le résultat est parfait !
Même chose pour les bas de caisse, qui sur la 964, intègrent le circuit d’huile. Là encore, l’équipe de MCG préfère tout modifier et tout refaire pour éviter tomber dans cette facilité qui pénalise le look. La baie de pare brise est adaptée pour recevoir les joints à jonc chromé, tout comme la vitre arrière qui est changée pour recevoir elle aussi sa touche de chrome.
On continue avec l’arrière de la voiture qui est désormais équipée d’un pare-choc de 1970… sauf qu’il n’existe aucun échappement de 964 qui s’adapte. Alors plutôt que modifier le pare-choc et perdre l’esprit vintage, chez MCG, un fois encore, on préfère réaliser un échappement sur mesure.
Les ailes arrière gagnent du muscle avec les extensions de 2.3 ST en tôle qui sont parfaitement intégrées. Les butoirs arrière sont chromés, tout comme la grille du nouveau capot arrière, les baguettes qui courent le long de la carrosserie, les rétros classic, les cerclages de phares (Désormais à LED, même s’ils conservent leur look rétro), les poignées de portes, les grilles d’aérations avant entre le capot, les tours de vitres et les clignos ainsi que les branches d’essuie-glaces. Les custodes de vitres latérales sont entrebâillantes. Enfin l’arceau est en alu. MCG a poussé le souci du détail jusqu’à remplacer les gicleurs de pare brise par des modèles classic.
Aux quatre coins, on retrouve bien sûr les sculpturales Fuchs RSR polies en 16′. Pour terminer, une robe bleue Gulf vient recouvrir l’ensemble… Comme nous sommes sur un Targa, le toit n’a pas été oublié. Il a été refait à neuf en Alpaga noir par la sellerie Bertrandt. Y’a pas à dire, niveau look, ça claque… Mais ce n’est pas fini !
lorsque vous ouvrez la porte, vous tombez alors sur un habitacle équipé de deux sièges classic de type 2.4 l S. La sellerie a elle aussi été confiée à la Sté Bertrandt qui comme d’hab’, a envoyé du lourd ! Cuir pleine fleur Havane avec tissu tartan Pépita et surpiqûre. Et le traitement s’étant du tableau de bord jusqu’au coffre avant ! Moquette épaisse, suppression de la console centrale, compteurs classiques VDO de type 2.4 l avec fonds noir et écriture crème, pour terminer avec un volant Momo Prototipo… On s’était pris une première claque avec la carrosserie… on s’n prend un deuxième avec l’habitacle… mais ce n’est pas fini !
Avec un tel plumage, il faut un ramage à la hauteur… En l’occurence le 3.6 l refait à neuf et passé en Stage 1 pour envoyer maintenant 290 ch sur les roues arrière via une boite 5 manuelle entièrement révisée. Afin de se faire entendre comme il faut, le Flat 6 expire à travers une ligne sur mesure terminée par un échappement Classic avec traitement céramique. Ca doit décrasser les esgourdes… même si vous vous en doutez, ce n’est pas fini !
Car avec une belle gueule, un habitacle sous forme d’écrin, un bloc généreux et aux hurlements envoutants, ce serait dommage de se vautrer au premier virage… Mais ce serait mal connaitre les spécialiste de MCG qui là encore, se sont chargés des dessous de la belle. Coupelles et amortisseurs viennent de chez Bilstein. Les freins avant et arrière de la 964 ont été révisés et accompagnés de durites avia’. Enfin tout ce qui était fatigué ou suspect a été refait et remplacé à neuf ! Don’t act…
Une fois encore, MCG nous sort un truc de malade, un subtil mélange de classe rétro, aux muscles affutés, avec 290 ch pour 1200 kg… Le tout, avec une qualité de réalisation exceptionnelle. MCG s’affirme incontestablement comme le spécialiste français du restomod et du backdating. Et avec un tel level, il fallait au moins le talent de DDS Photographe pour ne pas en perdre un morceau et vous faire partager la beauté de l’engin. Même si maintenant, c’est bel et bien fini… jusqu’à la prochaine !
© DLEDMV, DDS Photographe & MCG Propulsion