Il y a quelques semaines, je sirotais tranquillement une de mes mousses favorites en rédigeant un article qui allait encore devenir une référence (Oui je sais, la modestie ne fait toujours pas partie de mes qualités principales !), encore une à mon actif ! Je fut soudainement tiré de ma concentration divine par une alerte, un mail envoyé par Ferrari qui me proposait ni plus ni moins de poser mon séant derrière le volant d’une de leurs légendes les plus excitantes et séduisantes, la Ferrari 250 GT SWB…

Ferrari 250 GT SWB... Road Trip avec Manuella ! 1

Le programme tenait du rêve… Un jet privé m’attendait à l’aérodrome le plus proche, tous pleins faits, prêt pour décoller en direction de Maranello où la belle deviendrait mienne le temps de la remonter jusqu’à la concession monégasque frappée du cheval cabré. Mais pour rejoindre ce point A magique au B qui l’était tout autant, on me laissait une semaine en mode no limit ! Voilà la voiture, les clés sont dessus, sachant que la livraison doit se faire impérativement tel jour, à telle heure et à tel endroit… A toi d’en profiter !

La belle était grise, courte, racée, musclée, de quoi en tomber amoureux instantanément… Je m’installais délicatement dans le baquet en cuir et tournais alors la clé dans le but de réveiller le V12. Le démarreur s’actionnait et les 12 cylindres imaginés par Colombo s’animaient dans un chant ponctué d’un côté par les bruits de succion des carbus Weber et de l’autre, par celui des deux sorties d’échappement qui pétaradaient le temps que tous les fluides grimpent jusqu’à leur température adéquate (Comme Sheila…!).

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Ferrari 250 GT SWB... Road Trip avec Manuella ! 3

Mitaines aux mains, Ray Ban sur la tête, survêtement Tacchini, pour les plus classes des mocassins Nebuloni… enfin presque ! Surtout le trouillomètre à zéro en pensant au prix de la belle et au caractère de la bête. Alors pour m’aérer l’esprit, je tournais la manivelle afin de baisser la vitre et glissait une cassette du meilleur de Pino D’Angio… surement la meilleure idea !

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Ferrari 250 GT SWB... Road Trip avec Manuella ! 5

Les premiers kilomètres défilaient tranquillement… Mais l’italienne me demandait à aller encore plus loin, encore plus vite. La confiance s’installait progressivement, tout comme mon pied droit qui devenait plus lourd et mes mains plus rapides et véloces aussi bien pour tourner le volant qu’enclencher les rapports au levier de vitesse… Le rythme s’accélérait, les vocalises s’intensifiaient et les chevaux se libéraient avec vigueur et entrain.

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La frontière italienne s’approchait, l’occasion de plonger sur le bord de la Méditerranée afin de profiter des petites routes sinueuses azuréennes qui allaient me mener de Menton jusqu’au Callanques Marseillaises. Surtout qu’à peine la frontière passée, je m’arrêtais ravitailler et me faisais accoster par Manuella ! Un prénom sorti d’un série AB Production pour un physique échappé d’un film de Dorcel… Elle était comme la voiture… non, pas vieille, mais excitante, sportive et parfaite. Elle m’expliquait une vague histoire de rupture énergique qui l’avait contrainte à tout plaquer pour tout recommencer et parier sur une vie de bohème… Mais est-ce le pouvoir de la voiture qui m’offrait ce don de séduction « Clooneyienne », il n’empêche que l’alchimie ne tardait pas à opérer et qu’en me regardant droit dans les yeux, Manuella devint ma muse qui, telle la mère Dion, me déclara d’une voix suave : « J’irais où tu iras… avec toi dans ta Ferrari ! ».

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En moins d’une minute, ma décision fut prise… Adieu Monaco, adieu Maranello… Cette Ferrari, j’allais la garder pour finir ma vie avec Manuella… Ensemble, nous vivrons heureux et aurons beaucoup d’enfants, ou du moins une vie de fugitifs, c’est déjà pas mal… La rencontre de « Thelma et Louise » et de « Bonnie and Clyde »… sacrée partouze ! Puis de toute façon, la Ferrari n’a pas de places arrière, et sans elle, plus de Manuella…

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Accompagné de ma pulpeuse et sculpturale brune aux mensurations aussi parfaites que celles de mon cheval cabré, je relançais le V12 et laissais s’exprimer les 270 ch le long de la French Riviera… La route défilait. La chaleur nous étouffait, le vent s’engouffrait faisant voler ses cheveux et flotter sa robe légère… qui au fil de ses mouvements, dévoilait l’indévoilable…  Les kilomètres défilaient, j’accélérais le rythme tout comme l’atmosphère étouffante qui envahissait l’habitacle, soupçonnant Manuella de dégrafer les quelques boutons qui essayaient sans trop y arriver, de garder sa robe fermée.

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Le soleil commençait à décliner sur la Méditerranée alors que je garais l’oeuvre d’art de Maranello sur le parking d’un hôtel… Sur les derniers kilomètres, Manuella m’avait dévoré des yeux, me mettant presque mal à l’aise… Alors que je coupais le V12, elle me fixait toujours, en se mordant les lèvres… J’allais probablement sortir d’une italienne pour rentrer dans une autre ! C’est d’ailleurs au moment où cette idée (Très sexiste et vulgaire…!) me traversait l’esprit (Mon Dieu ce que j’en avais honte !), qu’elle me susurra doucement à l’oreille dans un souffle chaud : « Je suis prête »…

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Prête à quoi… On ne le saura jamais, c’est à ce moment là que le réveil a sonné et que j’me suis réveillé en sursaut…!

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