Vous savez ce que c’est… Enfin peut être pas. Mais sur DLEDMV, on passe beaucoup de temps à farfouiller les méandres du net, à la recherche d’une source mécanique croustillante à se mettre sous la dent mais surtout, partager avec vous. Un shooting, qui démonte la rétine, et on le met de côté. Et même si on en a déjà causé, on trouve toujours une nouvelle connerie à vous raconter… Et là, va donc falloir que je trouve avec cette magnifique Alpina B7S Turbo…
Et ça tombe bien puisqu’il y a un petit moment, je vous avais déjà raconté l’histoire de la famille Alpina B7 Turbo. Sauf que là, il y a un S. Ca ne change pas forcément tout, mais suffisamment pour qu’on en parle un p’tit moment.
L’histoire d’Alpina, on l’a déjà vue. Fort d’une grosse expérience et d’un beau palmarès en sport auto, les sorciers de Buchloe décident de se servir de cette notoriété pour proposer des versions routière mais sportives de la gamme BMW. Nous sommes en 78. Avant, ils vendaient de « simples kits » qui faisaient le bonheur des proprios de 2002. Maintenant, ils vont basculer sur des caisses complètes, clé en main.
L’Alpina B6 2.8l (Une E21 sous testo) rapidement suivie par les B7 Turbo (E21 et E24). Le vieillissant M30B30, le 6 en ligne de 3.0l qui faisait le bonheur de la 3.0 CSL, reçoit alors un renforcement mécanique afin d’accueillir l’arrivée d’un escargot KKK 27 qui va lui souffler dans les bronches. Le gazier oublie ses 184 ch d’origine pour en afficher entre 250 et 300 grâce à une molette qui, en fonction de l’humeur du pilote, fait passer la pression du turbo de 0,4 à 0,85 Bars. L’histoire est en marche et les Alpina deviennent les stars du cul qui se tortille !
En 81, Alpina arrête la B7 Turbo. D’abord la E12 qui vient d’être remplacée par la E28 puis, l’année suivante, c’est au tour du coupé E24 de disparaitre du catalogue du préparateur, au grand damne des aficionados qui tombaient littéralement amoureux du look et du caractère des missiles turbalisés. Mais c’est pour mieux revenir en 83 avec les bras chargés de cadeaux.
Chez BMW, le bloc qui a remplacé le 3.0l, c’est le M90, le 6 en ligne SOHC 3.5l et ses 218 ch. Une fois passé entre les mains des ingénieurs M Motorsport, il reçoit une culasse 24 soupapes et devient le légendaire M88, qui animera les M1, M5, M635csi et même 745i (En Afrique du sud seulement).
Sauf que BMW, dans un souci de concurrence, se garde la faveur de ses dernières mécaniques en ne laissant à Alpina que l’accès aux versions antérieures. Ainsi à Buchloe, on n’a pas le droit au M88 et on doit se contenter du M90. Mais bon, il en faut plus pour décourager le préparateur reconnu maintenant constructeur à part entière.
La recette sera la même que celle de la B7 Turbo. On renforce le bloc, on le retravaille et on lui colle un turbo pour le faire passer à 330 ch et 550 Nm de couple… Le M88 avec ses 286 ch et 339 Nm, est battu. Bien entendu, la philosophie des deux blocs est différente. Le 3.5l M Motorsport est un bloc issu de la course, pointu, envoutant et adepte des hauts régimes. Le M90 turbo il envoie comme un sourd en mode on-off. Le premier c’est Mohamed Ali quand le second c’est Mike Tyson ! Mais les deux poids lourds ont leur caractère bien trempé.
L’Alpina devient B7S Turbo vendue uniquement en série limitée de 60 berlines E12 et 30 coupés E24. Les perfs sont dantesques… Une fois que les pneus arrière réussissent à coller au sol, ils envoient la caisse à 260 en Vmax après avoir explosé le 0 à 100 en quasiment 5 secondes. Puis une fois qu’Alpina décroche son statut de constructeur, elle redevient B7 Turbo E24 et maintenant 28, afin d’être désormais proposées comme modèle « de série » au catalogue. Au passage, la B7 Turbo E28 s’offre le titre de berline la plus rapide du monde.
Le modèle qui défile sous vos yeux est donc l’un des 30 coupés E24 B7S Turbo, pour être précis, le 11ème a sortir de Buchloe. Au niveau du look, Alpina a mis les p’tits plats dans les grands. Peintures métal verte avec les liserés dorés. La suspension a été revue pour être un chouill’ plus basse et plus rigide. Les ailes sont maintenant remplies par les roues maison en 16′ (Forgées chez Ronal).
L’habitacle est du même niveau que l’extérieur. Sièges baquets Recaro tendus d’une sellerie Tartan vert et noir, volant cuir 4 branches, pommeau bois, compteurs spécifiques… Alpina a rendu le boulot de BMW encore plus sportif, plus luxueux, plus exclusif.
Cette voiture va passer sous le marteau de RM Sotheby’s lors de la vente qui se déroulera à Rétromobile le 5 février prochain. Elle a été expertisée entre 175.000 et 225.000 € ! Le suite dans 3 semaines…
La version E12 est, je pense, encore plus prisée de la part des collectionneurs, faisant d’office office de toute première ‘M5’ officieuse, et même plus encore. Avec la série limitée ‘M530’ Sud-africaine de 197 ch, bien moins rapide pourtant. La E24 est devenue belle, je trouve, à partir du restyling de 1987, et carrément désirable avec sa robe de millésime 1989 (635 CSi Motronic III très rare à trouver aussi).
Que signifie exactement le S de b7 s turbo?
Je dirais « supersport » mais je ne suis pas certain. Peut-être « spezial » en allemand aussi.