Chez L’argus, parfois on doit s’ennuyer. En même temps, faire des tableaux, des statistiques, analyser le marché et s’taper des milliers de lignes avec la côte de toutes les bagnoles, année après année, doit y avoir des envies de taillage de veine dans la rédaction. Alors une fois par an, pour se distraire, l’équipe s’amuse à regarder toutes les voitures vendues dans l’année pour en faire la moyenne…
Oui, je vous rejoins… Chez l’Argus, pour se détendre on fait des statistiques. Nous quand on veut se distraire chez DLEDMV, on se retrouve tous un week-end dans le Luberon, on se déchire tous ensemble à coup de barbuc, de boissons qui font mal à la tête en assistant au ballet de Tim et Rémi qui terminent à oilpé dans la piscine ! Bon, question d’état d’esprit vous me direz… Enfin, l’année prochaine, on invitera les gars de l’Argus et on vous racontera !
Enfin, pendant que je dois déboucher et nettoyer le filtre de la piscine, bouché par les différentes pilosités et sécrétions corporelles de notre duo digne de Jacquie et Michel, l’équipe de l’Argus analyse avec le plus grand sérieux, les 300 modèles de voitures les plus vendues en France. Et ils font ça chaque année depuis 1953… Dit comme ça, c’est rigolo, mais une fois que je vous aurais dit que ça représente 2 191 737 immatriculations nationales, soit 99,2 % du marché, je pense que eux aussi doivent se choper une bonne grosse migraine… même si je préfère, et de loin, notre technique.
De cette analyse, ils déterminent la voiture moyenne des français. Non attendez, le truc quand même vachement important. Pour nous non, mais pour les constructeurs et leurs différents services produits et marketing, c’est quand même intéressant… enfin je crois !
Ainsi, en 2019, la voiture moyenne mesurait 4m21 et pesait 1268 kg. Elle embarque un moteur de 1389cm3 pour une puissance de 118 ch… Sachant que le mazout ne représente plus que 35% des ventes. Grosso modo, c’est une BMW E36 Compact, une Ford Escort, une Megane 2, une Peugeot 307, une Skoda Roomster ou, plus récent, le Nissan Juke, l’Opel Crossland ou l’Audi Q2. Et 118 ch, j’ai pas besoin de vous faire un dessin. Ouais, ça casse le mythe, surtout quand vous saurez qu’en Allemagne, c’est 30 ch de plus…
Alors tout ça ça sert à quoi ? Pour être honnête, et de mon point de vue (en même temps, c’est moi qui écrit !), ben à pas grand chose. Car si on s’attarde sur ce genre d’analyse, on pourrait se dire que tout est foutu, et que vu le level, autant signer pour un Picasso d’occasion avec 300 000 bornes (si, ça doit exister…). Ca dit surtout que pour le français, sa priorité, quand il achète une voiture neuve (toute la différence vient de là) n’a rien à voir avec le nombre de chevaux qui se cachent sous capot… du moins, sur une voiture neuve. Mais si ça ne se vend pas bien en neuf, faut pas se leurrer, les constructeurs n’ont donc pas de raisons pour proposer des caisses excitantes… vous commencez à saisir la logique du truc ? Souvent, je lis que telle sportive, on risque pas de l’avoir chez nous. Mais pourquoi le constructeur irait la mettre au catalogue si de toute façon, elle ne se vendra pas ? Dans tous les cas, si elle ne se vend pas neuve, ça limitera l’offre sur le marché de l’occasion. A moins d’aller les chercher en dehors de nos frontières…
Bref ! Avant de baisser les bras et de commencer à se faire du mal en s’infligeant un supplice physique et mental comme celui d’écouter le dernier album d’Aya Nakamura, hé bien heureusement que notre passion n’est pas faite de chiffres à la con. Même si le combat devient de plus en plus difficile (ah si, quand même, faut bien l’avouer), il se vend encore des sportives, des V8, des supercars et de bonnes caisses qui vous remuent les tripes et vous enfoncent les yeux au fond de leurs orbites à chaque soudage. Donc si vous connaissez les gars de chez l’Argus, dites leur que la prochaine fois qu’ils veulent se détendre, on leur expliquera notre technique…
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