Chez RBM Performance, spécialiste national de la marque suédoise, quand on s’occupe d’une Saab, on ne fait pas les choses à moitié. Par exemple, prenez ce coupé Saab 900 T16 tout droit sorti de leurs ateliers. Entre ses 401 ch, son look, sa finition et son pedigree, la Suédoise a de quoi jouer les guest et v’nir chauffer le serveur de DLEDMV.
Saab, c’est l’acronyme de Svenska Aeroplan AktieBolaget (l’équivalent d’Aéroplanes Suédois S.A.) une marque qui va voir le jour en 1937 de part la volonté du gouvernement suédois qui souhaitait se doter de sa propre industrie aéronautique. Après quelques années à assembler des avions sous licence, le conflit mondial va pousser Saab à concevoir et développer ses propres avions, le B17 puis le B18. Une fois la guerre terminée, et comme dans beaucoup d’autres pays, il se fait sentir le besoin d’une voiture populaire, simple et accessible. Les Allemands ont la Coccinelle, les Français vont avoir la 4CV, les Italiens la Fiat 500, les Anglais la Morris Minor et en Suède, c’est Saab qui va s’y coller. La marque ouvre une division automobile en 47, et sort deux ans plus tard la Saab 92, une petite traction avant dotée d’un 2 cylindres deux temps d’origine DKW, conçue par l’ingénieur Gunnar Ljungström et dessinée par Sixten Sason, qui s’est étroitement inspiré de l’aviation… ou d’un œuf ! Il n’empêche que déjà, les Saab se différenciaient des autres voitures par un look particulier qui leur donnait une véritable personnalité. On aimait, ou pas, mais ça ne laissait personne indifférent. A l’époque, je ne pense pas que ni les clients, ni le constructeur allaient imaginer que cette différence stylistique allait s’ancrer dans les gènes esthétiques d’une Saab.
Certains constructeurs ont forgé leur image de marque sur des spécificités… BMW avec ses 6 cylindres et son tableau de bord tourné vers le « pilote ». Alfa avec ses mécaniques envoûtantes et ses robes qui exacerbaient des origines latines. Pendant une période Renault a misé sur le turbo pour rouler des mécaniques. Honda s’est fait le spécialiste des multisoupapes atmos shootés au Vtec et à l’ivresse des hauts régimes. Audi a forgé sa réputation sur le Quattro. Fiat sur la biodégradation de ses voitures les jours de pluie… Chez Saab on allait capitaliser sur cette approche technologique et stylistique tout droit venue de l’aéronautique. La personnalité vient de la différence et pendant des décennies, les constructeurs n’avaient pas peur d’en abuser. Jusqu’à ce qu’ils découvrent le « copier-coller » !
Enfin, pendant que nous discutons, nous v’là arrivés en 1965 avec l’arrivée du projet Gudmund. En effet, c’est sous ce nom, mélange de poésie barbare et d’armoire suédoise, que Saab va chercher à monter en gamme pour investir le marché des berlines familiales. Sixten Sason se remet à sa table à dessin pour imaginer un proto qui sera nommé en interne Paddan (crapaud) et badgé Daihatsu afin de brouiller les pistes. Le dessin va rompre avec les habitudes ovoïdes du designer. Le capot est dit « coquillage », comprenez par là qu’il intègre la partie haute des ailes et plonge jusqu’à la calandre. Le large pare-brise se bombe et vient déborder sur les montants latéraux afin de permettre un champs de vision plus grand et un écoulement d’air plus efficace. Au niveau de la lunette arrière, les montants s’incurvent pour reprendre le dessin d’une crosse de hockey. Une fois la voiture finalisée, elle rejoint la gamme en 68 sous le nom de Saab 99. Au fil des millésimes, Saab ne va pas cesser d’innover, surtout au rayon de la sécurité, laves/essuis phares, ceintures de sécurité, allumage automatique des phares, barres de renfort latérales, pare-choc à absorption d’énergie, frein à main sur les roues avant… Au niveau mécanique, la marque emprunte désormais ses moteurs à Triumph qui viennent remplacer les vétustes V4 Ford. Il n’empêche que les ingénieurs suédois se penchent sur les culasses afin de les optimiser. Et c’est comme ça qu’en 76, Per Gillbrand a l’idée d’y greffer un turbo. Avec 143 ch sous le capot, le gazier, réversé exclusivement au coupé 99, va donner des ailes à la suédoise et lui offrir une image sportive. Saab tient là le trio qui va forger son image et son succès. Style atypique, sécurité et turbo.
Rien d’étonnant qu’en 78, la nouvelle Saab 900 qui vient pousser la 99 à la retraite, reprenne ces codes et se permette même d’en faire sa spécialité. La voiture est plus grande, le style s’affine, la personnalité s’affirme, la gamme se développe et les turbos soufflent plus forts dans des blocs maison coiffés de culasses 16 soupapes pour grimper jusqu’à 185 ch dans la version dite Boitier Rouge. La 900, dont le dessin et les variantes évolueront au fil des années avant d’être profondément modifiée à partir de 94, va devenir un véritable best seller, pour s’écouler à plus de 1.200.000 exemplaires jusqu’en 98. Un record pour Saab.
Comme ici on aime bien les voitures fortes en caractères et capables d’envoyer de gros uppercuts de sensations, vous comprendrez qu’on va s’attarder sur cette magnifique Saab 900 Turbo 16 signée par RBM Performance. Un millésime 89 qui cache sous des airs d’origine, un 4 cylindres et des liaisons qui n’ont rien à envier à une sportive moderne.
Commençons par le rayon esthétique, il y a de quoi rassurer les puristes. Les pare-chocs Airflow, l’aileron queue de baleine et le panneau interfeux étaient tous proposer au catalogue des options de l’époque. Seuls les clignotants blancs et les répétiteurs fumés font l’impasse (mais pour les photos, ils ont été remis d’origine, comme quoi, le rétrofit sur les voitures modifiées, ça existe et c’est bien !) mais y’a pas de quoi fouetter un viking ! Chaque aile est désormais remplie par les jantes 3 branches Aero, un magnifique feinte de la part de RBM Performance puisqu’en fait, elles affichent 17’ de diamètre (au lieu du 16’d’origine) et sont réalisées sur mesure ! Chaussées en Vredestein Ultrac Sessanta en 215/40 17, c’est clean et soft à la fois. Enfin dedans, c’est du pareil au même. Le tableau de bord et la console centrale centrale sont habillées de bois via un kit réalisé sur mesure par RBM. Le volant 3 branches signé Nardi était proposé au catalogue des options de la 900. Enfin, petite touche subtile, les contre portes et le ciel de toit sont maintenant en Alcantara. Là encore, c’est classe et ça ne dénature en rien la suédoise.
Par contre,si on regarde sous la jupe, on va trouver un jeu de ressorts plus rigides qui rabaissent la caisse de 25mm, montés sur des amortos gaz Sachs Sport à l’avant et des Koni réglables à l’arrière. Au niveau freinage, pour l’avant, RBM a sorti un kit gros freins, avec étrier 6 pistons et disques de 300mm. A l’arrière, c’est celui d’origine avec des disques rainurés. Le tout mordu par des plaquettes sport et assuré par des durites aviation. A chaque fois que vous touchez la pédale du milieu, il y a de quoi envoyer des coups de canines dans le Nardi qui n’avait rien demandé.
En même temps, il faut bien ça pour encaisser la charge du gazier qui sommeille sous le coquillage… pardon, le capot. Parce que là, c’est du grand Mendez, ou du moins, du RBM dans le texte ! Le bloc est un B202L flambant neuf équipé de pistons forgés Mahle, pour un taux de compression de 8,8:1, avec vilebrequin et volant moteur équilibrés. Il est coiffé d’une culasse de 9000 2,3l Turbo retravaillée et équipée de soupapes plus grosses, de ressorts renforcés. Les conduits d’échappement et d’admission sont élargis et polis. Le premier débouche sur un collecteur sport en 4 en 1 qui se prolonge complète en inox de 76mm de diamètre. Le second, reçoit lui aussi un collecteur plus volumineux (qui vient d’une 900 2.1l). Devant le radiateur on retrouve un intercooler gros volume full alu. Une admission directe vient gaver le nouveau turbo Garrett GT28RS soufflant à 1,6 Bars avec Wastegate Forge renforcée intégrée ainsi qu’une dumpvalve du même fabricant. Histoire de bien gaver ce gros bébé, on note une pompe à essence gros débit qui alimente des injecteurs de 630cc accompagnés d’un régulateur de 3 Bars. Le tout est géré par un système Saab Trionic 5 (avec prise de diag’ s’il vous plait!) avec carto faite sur mesure chez MapTun Performance en Suède. De quoi tourner aussi bien au 98, 95 ou à l’E85.
Niveau chiffre, accrochez vous car la bestiole affiche désormais 401 ch à 6006 trs pour 490 Nm à 5007 trs (360 ch et 370 Nm au 95 ou 98). Les pneus avant ont du boulot ! Même s’ils sont bien aidés par une boite réalisée par RBM avec pignonnerie sur mesure et renforcée, accompagnée d’un différentiel Quaife. En théorie, elle permet au missile suédois d’accrocher 300 km/h en vmax.
Aucun doute, chez RBM Performance, on maîtrise le sujet, car faire passer 400 bourrins en mode turbo sur des roues avant, c’est loin d’être une sinécure. D’autant plus que la qualité du taff et sa finition frisent le perfect ! Que voulez vous de plus ? Bon, puisque vous insistez, le titre de plus belle Saab 900 du monde lors du « Saab Festival » pour les 60 ans de la marque en juin 2007. Un rassemblement organisé par Saab dans son fief de Trollhattan et qui a vu se réunir la majorité des fans de la marque au griffon. Une sacrée référence et une reconnaissance pour ce show car, qui représente tout le savoir faire de RBM Performance et de Saab Heritage, les spécialistes tricolores de la marque.
Beau!!!
wunderbar
Superbe article je me suis régalé merci
Bonjour
Jours Saabistement depuis de longue années. J’ai eu une T8 pendant 20ans J’ai rouler avec 650000km
Maintenant j’ai une 2L i 16v coupé de 92
Et un 900 cabriolet de 1988 T16
Mais voici ma question votre joyeux Saab 900 401cv,est elle en vente et si oui quel es sont prix
Bien a vous