Axel François, quasiment tout le monde le connait maintenant. Mais celle qui va nous intéresser aujourd’hui, c’est sa voiture de fonction… Oubliez la Clio mazouté ou le pauv’ SUV du VRP. Sa caisse pour aller taffer, elle sort 600 bourrins et elle remue du boule tellement bien, qu’elle rendrait jalouse Shakira ! Après le pilote, place à sa GT86.
La Toyota GT86, c’est le retour de la légende, l’AE86, 30 ans après. La marque japonaise souhaite rendre hommage à sa petite Hachi Roku (8 et 6 en japonais) des 80’s. Mais pour rendre le projet rentable, elle va développer sa sportive en collaboration avec Subaru (qui la commercialisera de son côté sous le nom de BRZ). La recette reste grosso modo la même que celle qui a fait le succès de son illustre aînée. Un 4 cylindres à plat (les ingénieurs de Subaru se sont chargés du moteur) 2.0 l 16s, 200 ch à 7000 trs, un poids limité à 1244 kg (ce qui reste correct pour notre époque, même si la génération McDo est passée par là) et un châssis qui mise toujours sur la propulsion pour assurer un caractère sportif, accessible et surtout, joueur. Malgré les affres de la modernité qui ont eu tendance à tout artificialiser, Toyota réussit à trouver un super compromis pour que la recette fonctionne à nouveau. Enfin, sauf qu’aujourd’hui, pour être taxée de sportive, il faut minimum 100 ch et 300 kg de plus, ainsi qu’une ribambelle de filets électroniques pour faire croire au footballeur derrière le volant qu’il est subitement devenu un pilote alors qu’en fait, c’est les différentes gestions qui font le job ! En attendant, avec sa GT86, Toyota a réussi à faire une sportive « bio ».
Pourtant chez nous, la formule ne prendra pas des masses. En effet, à l’image d’un marché « SUVisé » qui voit les descendants de ce qu’on appelait avant 4×4 se limiter au franchissement de trottoirs, on achète désormais une sportive plus pour faire genre que pour aller limer l’asphalte d’un circuit. L’image et l’égo placés au centre au détriment des sensations pures et du pilotage. Du coup, la GT86 ne trouvera sa clientèle qu’auprès des vrais sportifs qui savent regarder au-delà d’une fiche technique, des chiffres d’accélération et d’un blason collé sur une calandre… ça laisse plus grand monde ! Dans l’hexagone, de 2015 à 2019, il s’est vendu 331 GT86, contre 887 Audi TT et Ford Mustang… rien que pour l’année 2017 ! Autant dire rien.
Il n’empêche que cela n’a pas découragé un seul instant notre Axel national quand il a fallu faire un choix pour trouver celle qui allait remplacer sa Nissan S13 Interceptor pour la saison 2018. Sa GT86 est sortie d’usine en 2012…. et elle n’a plus grand-chose en commun avec ce qu’elle était. Si esthétiquement il n’y a aucun doute à avoir, sachez que par rapport au modèle d’origine, elle ne conserve que la coque, le capot, les phares, les feux et… les poignées de portes ! Pour le reste, tout a été refait ou remplacé par de la fibre ou du carbone, puis habillé par un kit V3 de chez Rocket Bunny, avant de recevoir les peintures de guerre qui mettent en avant le sponsor principal, Aisin, une succursale de Toyota (ça tombe bien!).
La voiture a été confiée à Pepinox à Orange, qui, au-delà d’avoir réalisé la ligne sur mesure, s’est chargé d’assembler les différents éléments. Les amortos et les freins ont été fournis par Ceika, le kit grand angle Wisefab ainsi que les liaisons et tirants viennent de chez Driftshop, les radiateurs sont signés Pro Limit, l’arceau multipoint réalisé par Kevin Fayolle de Crazy Fab, et pour compléter, un extincteur automatique a été installé. Bien entendu, dans l’habitacle tout est vidé, comme dans tous sport auto, la priorité est mise sur le gain de poids et la répartition des masses. Ici on est un peu au dessus des 1200 kg.
Sous le capot, on retrouve un V8 de 4,0 l qui ne renie pas les origines du coupé. Le 1UZ-FE qu’on retrouvait dans les Lexus GS400 et LS400. Axel n’a pas choisi ce bloc par hasard… D’abord, il est réputé pour sa solidité. Ensuite, sa cylindrée permet d’en tirer du lourd sans aller le gaver et lui en mettre plein les cornets. Enfin, ce n’est pas un moteur coûteux, à l’image d’un 2JZ ou d’un RB26, donc en cas de casse, vous n’êtes pas obligé de vendre votre rein pour financer son remplaçant. Et en bonus, Axel voulait faire différent.
Comme à son habitude, pour y chercher des chevaux, il y a collé un turbo, un gros turbo. Un Holset HX50, un escargot Twin Scroll qu’on retrouve habituellement sur les bloc mazoutés des camions. Un gros bébé de presque 20 kg qui n’a pas besoin de souffler comme une tornade pour envoyer du pâté ! Accompagné d’une gestion RR Tecnichs, et alimenté à l’éthanol, le V8 envoie 600 ch et 750 Nm de couple aux roues arrières via une boite 6 manuelle. Et pour faire fumer tout ça au sol (enfin, vous voyez!), on retrouve des jantes JR en 18’ chaussées en Zestino de 235 devant et 265 ou 285 derrière en fonction des conditions.
Depuis la saison 2020, Axel a fait monter une seconde voiture (celle qui se pavane sous vous yeux et magnifiquement shootée par l’ami Costa de KΩS Photography), aux specs identiques à la première. L’une lui permet de suivre le championnat de France de drift pendant que l’autre est réservée aux épreuves européennes. La saison 2021 va commencer… Elle s’annonce chaude et intense et nul doute qu’Axel et sa GT86 vont y mettre le feu… et de la fumée !