Vous saviez qu’Italdesign appartenait à Lamborghini ? Eh bien voilà, on en apprend tous les jours. En plus ça ne date pas d’hier, mais depuis 2010. L’ex officine créée en 68 par Giorgetto Giugiaro vogue donc maintenant sous le pavillon teuton de VAG qui en a fait une sorte de division spécifique de haute couture pour y créer des caisses produites en série ultra limitée, comme l’Italdesign ZeroUno qui vient poser ses roues sur DLEDMV…
Y’a des caisses comme ça, tu les vois passer un peu partout sur le net, pendant ou après un salon… puis plus rien, elles disparaissent. Bon, tu te dis que finalement, ça ne devait être qu’un concept-car alacon, un effet de style qui a juste servi à se palucher le temps d’une soirée avec des p’tits fours fours et du champagne. Ou alors le projet d’un richissime mégalo qui a voulu investir ses millions en lançant sa supercar, en croyant que son nom et ses biftons allaient largement suffire pour envoyer l’engin à plus de 300 à l’heure. Alors souvent ils assemblent une ou deux voitures, puis découvrent la magie des homologations, comités de sécurité, réseaux de distribution… Ils réussissent à homologuer leurs jouets qui se comptent sur les doigts de la main d’un lépreux et l’histoire s’arrête là.
Eh bien là non. Lamborghini a racheté 90% des parts d’Italdesign en 2010, les 10% restants, propriété de la famille Giugiaro, tomberont dans l’escarcelle d’Audi 5 ans plus tard, entrainant la démission de Giorgietto Giugiaro qui en profitait pour prendre une retraite bien méritée après avoir signé entre autre l’Audi 80, la DMC DeLorean, la Subaru SVX, les Fiat Uno, Panda et Punto ou encore la Maserati MC12. L’objectif de ce rachat par VAG était bien sûr d’avoir son propre centre de style, mais aussi d’ouvrir une division élitiste et hyper pointue capable de proposer des voitures sur mesure, un peu à l’image de ce que faisaient les carrossiers dans les années 30. C’est donc ainsi qu’Italdesign Automobili Speciali allait voir le jour et donner naissance en 2017 à sa première création, la ZeroUno, référence à sa position dans ce genre de production… la N°01.
C’est donc au salon de Genève de 2017 que la voiture a été présentée. Une supercar aux lignes tendues, nerveuses et affutées. Oubliez les courbes voluptueuses… ici c’est plus sérial tueuse ! C’est ambigu, futuriste, particulier et étudié. On voit que l’appui et le refroidissement ont été à la source du style, plutôt que l’émotion des courbes. On pourrait y voir de faux airs de… Lamborghini ! Ah ben tiens, comme c’est curieux. D’autant plus que c’est l’Huracan (ou l’Audi R8) qui sert de base à l’Italdesign ZeroUno, avec son châssis carbone – alu, le V10 atmo de 5.2 l pour 610 ch à 8250 trs et 520 Nm de couple, la transmission intégrale, la boite 7 à double embrayage, les liaisons, la suspension, le freinage, tout y est. Seul l’empattement a gagné 3 cm au passage.
La carrosserie est en carbone et heureusement, l’habitacle n’a pas succombé à la facilité de reprendre celui de la supercar italienne. Il est spécifique à la ZeroUno si ce n’est le volant qui a été emprunté à la R8. Quoiqu’il en soit, il n’a rien à envier à ses frangines.
Une fois lâchée, l’Italdesign ZeroUno passe la barre des 100 km/h en 3.3 secondes et peut aller cruiser à 330 maxi. Comme l’Huracan en fait ! Mais si la « petite » Lambo est assemblée en série, l’Italdesign n’a été assemblée qu’à 5 exemplaires, tous vendus à 1.4 millions d’€… Oui, en gros, c’est une façon détournée de vendre une Huracan en multipliant son prix par 7. ‘Tention, je critique pas, au contraire. S’il y en a qui ont besoin de ça pour se payer un égo, Lambo a bien raison d’en profiter. Ils l’ont même fait deux fois puisqu’en 2018 ils ont passé la seconde en proposant une ZeroUno Duerta (roadster), elle aussi produite à seulement 5 exemplaires, et qui perdait son toit mais gagnait 400000 pour s’échanger à 1.8 millions d’€. A ce tarif là, le seul moyen d’en prendre le volant, c’est dans Forza Horizon 4 ou dans Asphalte 8 et 9 !