Chez Peugeot, la famille des Rallye, c’était du sport, du vrai, à pas cher. Née avec la 205, la 106 reprendra le flambeau avant que la marque décide d’arrêter cette lignée pourtant sympathique. Il n’empêche que la 106 Rallye, même si elle avait perdu un peu la hargne de sa grande soeur, elle n’avait pas volé son nom… enfin surtout avec celle qui arrive !
A la fin des 80’s, quand tu t’achetais une 205 Rallye, c’est que tu voulais une pure et dure, un truc sauvage et radical, prévu pour pouvoir être engagée en rallye en moins de 1300 cm3 sans que ça coute une blinde pour qu’elle soit compétitive. Elle reste encore aujourd’hui un de mes meilleurs souvenirs lorsque j’avais essayé celle d’un pote, totalement libérée et avec un châssis optimisé… une ventouse à bitume, aussi énervé qu’un moine sous ecsta après s’être maté un porno ! Le passage d’un rond point qui prenait la forme d’une chicane après 400 m de ligne droite, la pédale de droite soudée à la tôle, avec le pote à ma droite qui me disait « vas y ça passe », allait me marquer d’une trace indélébile.
J’y reviens souvent, mais le kiff qu’on prend au volant d’une bagnole, ça tient à ça. Au delà de l’image du logo sur la calandre ou de la fiche technique, cette alchimie entre le caractère, le châssis et le gars qui tourne le volant. Oui, y’a ceux qui chercheront tout le temps à arriver en premier… perso, je suis plutôt de ceux qui préfèrent arriver avec le sourire. Et pour ça, la 205 Rallye, c’était quelque chose !
En 91, si la 205 ne quitte pas la famille Peugeot, elle voit débarquer une petite soeur, la 106. L’année suivante, elle aussi va avoir droit à déclinaison sportive, la XSi, suivie en novembre 93 de la Rallye. Oui, Peugeot remettait la sauce avec la p’tite nouvelle, une fois encore capable d’aller s’aligner en Gr.N sans ruiner son pilote et sans qu’il soit ridicule. Seule grosse différence par rapport à son ainée, les normes l’obligeaient à abandonner ses deux double corps Weber u profit d’une injection électronique Magnetti-Marelli. Plus précise, plus moderne, mais moins caractérielle. Niveau châssis, c’est kif kif… du bon Peugeot dans le texte. Un train avant précis et un cul qui enroule plus ou moins violemment en fonction du transfert de masse déclenché. C’est efficace, vif et joueur. Tout c’qu’il faut pour rendre une caisse vivante et pétillante.
En 96, c’est la S2 qui entre en jeu. Un peu plus grosse et un peu plus lourde. La XSi devient S16 avec un 1.6 l 16s de 120 ch et la Rallye adopte le 1.6 l de l’ancienne XSi avec ses 105 ch. La petite Peugeot a su rester sous la tonne, même si les fans ont du mal à retrouver l’ADN de feu de la 205. Peugeot va même, pendant 2 années de carrière de la 106 Rallye S2, jusqu’à proposer une version « luxe » équipée de la direction assistée, des vitres élec, de la fermeture centralisée et des airbags. Plus trop Rallye tout ça… ou alors il aurait fallu y coller le bloc de la S16.
Eh bien ça tombe bien… car c’est justement ce qui est arrivée à notre petite teigne bleu Indigo qui se pavane sous vos yeux depuis le début. Oui, une Rallye de 97 qui cache sous le capot un bloc de Saxo VTS. Sauf qu’en y étant, le gazier a été équipé de nouveaux arbres à cames Newman Ph3 plus pointus, d’une admission passée en ITB de 40mm, d’injecteur Vauxhall avec régulateur à 4 bars, d’une gestion Omex, d’un collecteur Raceland accompagné d’une ligne Gr.N. Ce sont maintenant 170 ch qui déferlent sur les roues avant via un volant moteur allégé et un embrayage renforcé.
Afin de rester sur la route, le châssis a été équipé du duo amortos Bilstein et ressorts Eibach en -40mm à l’avant pendant qu’à l’arrière, la barre de torsion a été décrantée. Tous les silent block sont en Powerflex. Et cas où, le freinage avant adopte un ensemble de 206 S16, camouflé derrière les jantes tôle en 14″.
Histoire que ça ne se torde pas dans tous les sens, la caisse et le châssis ont été ressoudés, on retrouve une barre anti-rapprochement et un arceau OMP 10 points. Justement en étant dans l’habitacle, entièrement vidé, on y retrouve deux baquets Corbeau avec harnais Sabelt, volant Sparco… et tout le bazar pour faire du rallye. Oui car, notre puce tricolore porte bien son nom puisqu’elle est faite pour aller chasser le chrono dans les spéciales. Bah que voulez vous, quand on s’appelle Rallye !
Une jolie française d’Angleterre !!!
Pas propriété, ou ex, d’un « journaliste » d’Evo???