Factory Five GTM – La supercar à monter soi-même !
par Thierry Houzé | 27 octobre 2021 | Street |
Ceci est un kit car… oui aussi surprenant que cela puisse paraitre, vous pouviez vous payer une Factory Five GTM en la faisant livrer en pièces dans votre garage, avec le plan de montage et la caisse à out’ qui va bien… comme un meuble suédois !
Factory Five Racing a vu le jour en 95 dans le Massachusetts. La marque se fait rapidement un nom en commercialisant des répliques d’AC Cobra et de hot rod Ford 33, de Ford Truck de 1935 et d’un modèle spécifique, la Speedstar. Puis c’est une réplique de Shelby Daytona qui rejoint le catalogue. Qui plus est, histoire de développer les ventes et de montrer le potentiels des voitures, Factory Five n’hésite pas à mettre en place une formule monotype homologuée par le SCCA pour participer en National FFR-NASA Spec Series… Enfin ce sera au tour de la GTM qui entre en jeu suivie de la 818, une biplace moderne, proposée en coupé, roadster ou version racing et qui peut recevoir la mécanique, la transmission et les trains roulants de la Subaru STi.
Mais la spécificité des voitures qui sortent de chez Factory Five, c’est qu’elle le sont en pièces détachées. Factory Five ne vend que des kits, mais attention, on est loin de la conception artisanale réalisée par un alchimiste au fond d’un garage en bois. En fait, la pose du moteur, de la transmission et les finitions de l’habitacle restent à la charge de l’acheteur, en fonction des préconisations du fabricant ou pas. Pour le reste, les voitures qui sortent des ateliers de Factory Five n’ont rien à envier aux caisses sportives les plus affutées, car les technologies et les méthodes de conception utilisées par les ingénieurs, sont directement issues de la compet’.
Alors oui, les voitures sont peut être livrées en pièces détachées, mais la qualité est là. En fonction du budget et des compétences, on peut se contenter d’un châssis + coque et y greffer tout le reste à sa guise, ou cocher les options avec les trains roulants, les freins, les suspensions, la direction… voire signer pour un pack complet (sans le moteur et la transmission). Dans tous les cas, c’est châssis tubulaire en acier couvert de panneaux en alu, trains roulants à double triangulation avec suspension indépendante, freins racing, intérieur sport ou compet’, coque en carbone… en gros c’est à la carte sans pour autant sacrifier le ramage associé au plumage. D’ailleurs les caisses de Factory Five font le bonheur des teams privés qui s’en servent de bases pour y lâcher leurs ingénieurs.
Prenons l’exemple de celle qui défile sous vos yeux. L’une des premières, assemblée en 2007 par VRaptor Speedworks dans l’Iowa dans le but de… la vendre. Oui, c’est aussi l’une des spécificités de ce genre de kit car. Certains pros les achètent pour les assembler, y coller ce qui manque et les revendre clé en main à certains amateurs fortunés. En tout cas, chez VRaptor, on s’est fait une spécialité des Factory Five GTM. Le châssis a reçu, en position centrale arrière, un V8 LS3 accompagné d’une boite manuelle 6 vitesses Getrag G96/50 intégrée dans le pont arrière. Le 6.2 l de 436 ch est libéré avec une admission avec filtre conique K&N et une ligne signée Kooks Headers. Le faisceau est un MOSFET I-Squared. Avec seulement 1150 kg sur la balance, pour plus de 450 ch, ça doit casser d’la nuque !
Sur le châssis, la direction, les triangles, bras et tirants viennent d’une Corvette C5 Z06 maintenus par des coilovers composés d’amortos Koni et de ressorts sur mesure. Le freinage Wilwood a de quoi vous faire mordre le volant. Le tout est posé sur des jantes Asanti en 19″ en 3 parties avant d’être chaussées en Bridgestone Potenza RE050A de 265/30 et 325/30.
Au niveau de la gueule, la Factory Five GTM, c’est un peu l’avant d’une Ford GT associée au profil et au cul de la Saleen S7. Pour la première, c’est du pur hasard… pour la seconde vous serez moins étonné lorsque je vous aurai dit qu’il s’agit en fait du même designer qui est à l’origine des deux voitures, un certain Phil Frank. Il n’empêche que l’équipe de VRaptor Speedworks s’est chargée d’y modifier le diffuseur avant de recouvrir la bête d’un robe Yellow Pearl – d’origine Lamborghini – tranchée par deux bandes grises anthracites.
Dedans, pendant que le passager s’installe dans un baquet « classique » tendu de cuir, le pilote se love dans un Kirkey avant de s’attacher avec un harnais Simpson. De quoi sortir la grosse attaque, mais avec clim, vitres élec et sono, tout en jetant un oeil aux manos AutoMeter.
Faut quand même en voir pour proposer une supercar en kit… et pour l’acheter aussi. Il n’empêche que la Factory Five s’est fait sa réputation aussi bien sur la route que sur les circuits. Après 14 ans de carrière, elle attend patiemment sa remplaçante, la F9R, présentée au SEMA en 2019. Vendue toujours en kit, Factory Five proposera ce coup-ci un moteur en option. Un monstrueux V12 de 9,5 l de 750 ch et 950 Nm qui ne devraient pas avoir de mal à remuer les 1100 kg de la bête. A suivre…
Bel article. Malheureusement l’aspect légal et réglementaire n’est pas du tout abordé !!
L’essentiel de la difficulté est pourtant là.
Bien cordialement
Au risque de vous décevoir, nous ne sommes pas Auto Plus.
Sur DLEDMV nous racontons l’histoire des différentes voitures qui alimentent nos articles. Et quelle que soit l’origine, nous ne nous attardons pas sur de quelconques considérations légales. En tout cas, elles ne nous intéressent pas.
A la rigueur le sujet spécifique a déjà été abordé dans d’autres articles :
https://delessencedansmesveines.com/2019/09/on-fait-comment-homologation/
https://delessencedansmesveines.com/2018/09/importation-homologation-immatriculation-simple-formalite-ou-sombre-difficulte/