Renault Avantime… forcément en airride et Rotiform !
par Thierry Houzé | 5 octobre 2021 | Street |
Les bides d’hier font les gloires d’aujourd’hui… enfin presque. Je voulais juste ouvrir cette intro sur une phrase qui claque ! Oui, car il faut savoir que lorsque tu t’apprêtes à parler Renault Avantime, t’as intérêt à sortir le gilet pare-balle. Enfin ici, on est sur De l’essence dans mes veines ok ?! Alors forcément, pour pouvoir en parler, fallait qu’il raye le bitume !
Quand Renault a présenté son Avantime en 99 au salon de Francfort, comme beaucoup, j’me suis d’abord demandé qu’est ce que c’était que cette saucisse (ouais, elle est facile !). En même temps, fallait saluer l’audace de proposer un concept car à peine civilisé pour pouvoir répondre aux contraintes industrielles… A l’époque chez Renault, on est au taquet dans la tendance monospace. L’Espace a ouvert la voie en 1984 et trois ans plus tard le nouveau directeur du design, Patrick le Quément, va s’y engouffrer. Les générations de monospaces vont se succéder, rapidement rejointes par la Twingo et le Scenic. La signature ? Un capot dans le prolongement du pare-brise. Cherchez pas à comprendre, c’était la mode !
Mais le problème d’une mode, c’est qu’elle a toujours un début et une fin. La seule donnée inconnue, c’est la durée… mais souvent, quand ça s’arrête, c’est brutalement, on l’a vu avec l’arrivée des SUV et Crossover après l’entrée dans l’an 2000. Il n’empêche que pendant ce temps là, certains essayent d’user et d’abuser du truc pour connaitre succès et gloire. Oui, t’as une formule qui marche et certains vont alors passer leur temps à chercher toutes les innovations possibles et imaginables pour la faire perdurer, mais surtout en profiter, quitte à tomber dans le ridicule. Un peu comme les télés réalités qu’on nous pond à toutes les sauces ou tous ces pseudos « chanteurs » shootés à l’Auto-Tune. Abus de confiance ? Vision prématurée ? Trop en avance sur son temps ? En attendant, poussé par sa recherche de nouveauté et de toujours plus, c’est ce qui, chez Renault, va donner naissance aux concepts de trop, avec l’Avantime en 99, suivi de sa frangine Vel Satis en 2002 (dont le nom est l’acronyme de Vélocité et de Satisfaction…). Rassurez vous, je ne vais pas me lancer dans un monologue stérile, mais les chiffres parlent d’eux-mêmes… 8557 exemplaires pour la première et 62201 pour la seconde. La Safrane – qui n’était déjà pas considérée comme succès commercial – c’était 310000 ! Dont acte…
Pour l’Avantime, Renault stoppe l’hémorragie après seulement deux années de carrière… le coupéspace n’a pas trouvé son public. On ne peut pas dire que c’était une mauvaise caisse… un physique atypique, une tenue de route digne des productions du losange, un habitacle accueillant et confortable, une atmosphère claire, zen et lumineuse… le souci de l’Avantime, c’est surtout qu’il a essayé de jouer à ce qu’il n’était pas, à savoir un haut de gamme tricolore à tendance sportive, quand la plupart des gens ne voyaient finalement à travers lui qu’une sorte d’Espace coupé. Rien de bien premium là dedans ! Conséquence du manque de prestige de son logo ? Prix trop élevé ? Moteurs manquants de watts ? En tout cas le cake ne prendra pas… au contraire, il va s’casser la gueule.
Une fois tombé dans le monde de l’occasion, l’Avantime s’échangeait pour le prix d’une Twingo kilométrée. Ben oui, quand tu séduis pas alors que t’es neuf, tu séduiras pas plus une fois d’occase. Sauf que parfois, l’histoire peut changer. Si l’Avantime a connu une période d’anonymat, il s’est retrouvé devant les projecteurs une fois l’arrivée du bonus « Youg » (ben ouais, « s’est youg ou pas youg ?! ») il y a une p’tite dizaine d’années pour devenir un engin décalé et presque hyper tendance dans cette nouvelle mode (encore une) des youngtimers… au grand bonheur de tous ceux qui avaient su les conserver et même souvent qui en possédaient plusieurs exemplaires, puisque pour les fans, l’Avantime c’est presque une religion. Rareté, spéculation, manque de discernement, il n’en a pas fallu beaucoup plus pour voir sa côte s’envoler, doucement mais sûrement.
Moi c’que j’en dis ? C’est qu’il vaut le détour plus pour son côté hors norme et son look réellement différent. Pour le reste, ça te touche la gauche sans faire bouger la droite, même si en terme de collection, fallait pas se leurrer, l’Avantime allait finir par connaitre son heure. La planète auto nous offre régulièrement ce genre d’ORNI… qui passent souvent à côté de leur marché pour finir par ses rattraper en attendant que le temps offre à certains une seconde vie… pas à tous, y’a une sélection naturelle, souvent aléatoire, qui se fait. La Méhari est devenue mythique… la Rodéo, tout le monde l’a oubliée. Allez savoir à quoi ça tient !
Il n’empêche que l’Avantime, il a fini par bien porter son nom. Puis une fois posé sur boudin et chaussé en Rotiform WGR de 20″, comme ce modèle V6 qui appartient à Max Edwards, il est plutôt sympa et amplifie encore plus sa différence. On aime, on aime pas… vous savez c’qu’on en pense sur DLEDMV… chacun ses gouts. En tout cas, pour ceux qui aiment rouler différents tout en faisant chier les puristes, il est devenu une base plutôt pas mal… enfin dépêchez vous, la spéculation dans le milieu de la bagnole, c’est pire qu’un virus, ça se développe très très vite…!
franchement il claque.
Avantime a moi
J’ai les 13 couleurs du catalogue, toutes motorisations, options et finitions. Un Arlequin et une conduite à droite. Je ne m’en lasse pas, c’est un vrai plaisir à conduire.