La Triumph TR6, c’est du sport et du fun, les cheveux au vent. En même temps, elle n’a rien révolutionné puisqu’il s’agit en fait de l’AND du concept des roadsters anglais dans les années 50 et 60 et au début des 70’s. Une belle histoire qui va finir par s’essouffler lorsque les GTi vont v’nir les ringardiser et les rendre un peu dépassées… mais dans le milieu automobilistique, rien ne meurt vraiment…
C’est en septembre 68 que la Triumph TR6 entre en production. L’objectif est d’aller séduire les américains… n’en déplaise au aficionados des p’tits roadsters anglais, mais le marché outre Atlantique va absorber à lui seul quasiment 80% de la production. Faut dire que les européens adhèrent de moins en moins au concept qui commence un peu à vieillir face aux caisses excitées que sont les R8 Gordini, Mini Cooper S et autres BMW 2002.
Pourtant la Triumph TR6 est loin d’être un tromblon. Elle découle de la TR4 de 65, qui a su évoluer en 67 pour devenir TR5 et TR250. Et justement aux States on raffole de ces petits cabriolets biplace au tempérament sportif tout droit venus d’Europe.
La Triumph TR6 est bien née. Si le châssis a vu le jour dans les 50’s, il a su évoluer et s’adapter. Suspension indépendantes, avec à l’avant une barre antiroulis et à l’arrière, des bras en alu. La direction est à pignon avec crémaillère. Le freinage à disque à l’avant se contente de tambours à l’arrière. Rien d’exceptionnel, mais ça tient et ça encaisse les charges du 6 en ligne de 2.5 l gavé par une injection mécanique Lucas pour envoyer 150 ch et 222 Nm de couple aux roues arrière via une boite manuelle 4 rapports avec overdrive.
Avec 1100 kg sur la balance, la TR6 abat le 0 à 100 en 9 secondes, le 400 m en 16,6 et le kilomètre en 30,2 avec une Vmax de 192. Des chiffres qui ne vendent pas du rêve, mais avec le cul posé à quelques centimètres du sol, au volant d’un engin au caractère affirmé et avec le chan du 6 en ligne en mode Dolby, les sensations et le plaisir sont là.
En encore plus sur celle qui vous taquine la rétine depuis le début de cet article. Comme je vous l’ai dit dans l’intro (ouais faut suivre un peu !) le marché américain a absorbé la majorité de la production des TR6. Sur les 91850 voitures produites, 8370 sont restées sur le sol anglais, et sur les 83480 TR6 exportées, plus de 80% ont traversé l’Atlantique. C’est l’un d’elle qui pose ses roues aujourd’hui sur DLEDMV.
Sortie d’usine en 74, elle a pris le chemin de l’Arizona. Un état sec ? Surement, même si ça n’a pas empêché la Triumph de se retrouver bouffée par la rouille. Et comme souvent, elle va finir sa carrière posée au fond d’un champ ou d’un hangar… jusqu’en 2011 où elle va changer de main pour une poignée de dollars après avoir tapé dans l’oeil d’un père et de son fils. Vous imaginez la suite… lui offrir une seconde vie, et en profiter pour le donner un peu plus de pompelup.
Tout va être refait. Du plancher à la caisse qui reçoit de nouvelles ailes pendant que la caisse et le hard top sont remis à neuve avant de s’habiller en rouge. Nouvelle calandre dessiglée pendant que les pare-chocs sont remplacés par des tubes peints en noir satiné. Le bouchon de réservoir est en alu poli et les rétros passent en mode obus.
Aux quatre coins on retrouve des VTO Le Mans en 15″ chaussées en Yokohama ES100 de 215/60. Derrière le freinage a pris du grade en passant chez Wilwood. La direction est maintenant plus directe. Le châssis est lui aussi revu avec barres oscillantes à l’avant, combinés et supports de bras arrière réglables, renforcé par un demi arceau.
Dans l’habitacle, on trouve deux baquets Corbeau tendus de cuir noir, un volant trois branches, un tableau de bord en bois, des compteurs AutoMeter et une sono complète avec chaine Retrosound, haut-parleurs Rockford Fosgate et caisson de bass de 12″ posé derrière les deux sièges.
Tout ça c’est bien, mais avec un tel cheptel, faut c’qu’il faut sous le capot. En l’occurence le 6 en ligne confié à l’équipe de Mountain Valley Performance, un spécialiste basé en Arizona. Le bloc est légèrement strocké en 2.6 l. Il est gavé par trois carbus Stromberg. La culasse est équipée d’un arbre à cames plus pointu Web Cam Street Performance. On continue avec un allumage électronique PerTronix Flame Thrower, d’une double chaine de distri, d’un radiateur d’huile, d’un carter cloisonné et avec un gros radia alu associé à un ventilo électrique et à un thermostat réglable. Enfin le bloc évacue ses calories à travers un collecteur Goodparts 6-3-1 qui débouche sur une ligne inox Flowmaster.
200 ch filent maintenant vers les roues arrière, via une boite 5 manuelle d’origine Toyota avec embrayage renforcé, volant moteur allégé, arbre de transmission en alu et différentiel à glissement limité de chez Nissan. A l’arrivée, le roadster devient plus performant, efficace, vif, agile… la TR6 idéale ?
© AlexKnickerbocker via BaT
L’une des plus cool de l’espèce visuellement parlant.