Dans les 90’s, les supercars qui posaient les roues sur la route le faisaient surtout pour une raison d’homologation en sport auto. Mais à l’approche de l’an 2000, elles vont devenir une vraie gamme histoire de s’donner une image sportive et de montrer son savoir faire. Et certains constructeurs vont se lâcher… comme Koenigsegg qui va mettre tout le monde d’accord avec sa CCR…

Koenigsegg CC8S et CCR : L'hypercar venue du froid... 1

L’histoire automobilistique, c’est surtout des hommes qui se cachent derrière. Avec parmi eux des obstinés qui n’ont rien lâché, rien écouté pour n’en faire qu’à leur tête. Souvent, ils étaient pris pour des allumés et les « spécialistes » se d’observer en attendant leur naufrage. Ettore Bugatti, Ferdinand Porsche, Enzo Ferrari, Ferruccio Lamborghini, ou plus récemment, Horacio Pagani et Christian von Koenigsegg.

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C’est en 94 que le jeune Christian donne vie à son rêve de gosse, produire une voiture de sport de classe mondiale. Et il ne va pas faire les choses à moitié. Il va prendre 6 ans pour imaginer, créer et développer celle qui sera dévoilée au Mondial de l’auto à Paris en 2000. La Koenigsegg CC8S vient bousculer les codes. Faut dire que la fiche technique est hallucinante. Tout est fait maison ! Le châssis-coque est en alu et carbone renforcé de Kevlar avec fond plat et tunnel à effet venturi qui débouche sur un diffuseur. En position centrale arrière, on retrouve un V8 4.6 l Ford Modular compressé développant 655 ch et 750 Nm de couple pour une zone rouge portée à 7250 trs. Les jantes sont en magnésium, la ligne d’échappement est spécifique, elle aussi breveté sur le principe Rocket Cat, un système qui permet de baisser la pression lors de la montée en régime.

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Le style est tendu. La voiture est basse, large, lisse, impressionnante. La carrosserie est en carbone et l’ouverture des portes brevetée est nommée synchro-hélice dièdre. Elle adopte une architecture targa et le toit, une fois enlevé, peut se ranger dans le coffre avant. Koenigsegg annonce un peu moins d’1T200 sur la balance.

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Forcément, avec 655 ch pour 1200 kg, les perfs sont violentes. Le 0 à 100 est annoncé en moins de 3,5 secondes. En 10 secondes, elle a passé la barre des 400 m et file vers une Vmax de 390 km/h. Même en 2000 les chiffres ont de quoi donner le tournis, surtout de la part d’un « artisan suédois »… à tel point que si Koenigsegg est plébiscité en Angleterre, en Allemagne ou en Belgique, les journaleux français sont sceptiques et ne prennent pas la jeune marque au sérieux.

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Pourtant, en 2002, la Koenigsegg CC8S débarque sur la route. A presque 400.000 € le morceau, seulement six voitures vont être assemblées. Et là, on s’dit que c’est le moment du point final. En même temps, tout ce temps et ce pognon investi pour six caisses… eh bien ce serait mal connaitre Christian von Koenigsegg. Plutôt que de tirer le rideau, notre homme prend tout le monde à contre pied au salon de Génève en 2004 avec une évolution de sa supercar, la CCR.

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Le style ne change pas, l’architecture non plus. Enfin la suspension est revue, le freinage prend du grade, les pneus gagnent une taille et de la largeur, l’aéro est discrètement peaufinée, un aileron a poussé sur ses fesses et au centre, le V8 passe en double suralimentation… oui, deux compresseurs (un par banc de cylindres) lui soufflent dans les bronches pendant qu’un échappement en titane lui permet d’expirer ses calories. Il passe ainsi à 817 ch et 920 Nm pour un rendement de 174 ch / l… ça commence sérieusement à causer. L’engin file à 388 km/h en ayant pris soin de pulvériser le 0 à 100 en 3,2 secondes et le 0 à 200 en 9,9.

Le 28 février 2005, sur le circuit de Nardo, la CCR fait une bonne fois poir toute taire les sceptiques en battant le record du monde de vitesse pour une « voiture de série » avec 387,87 km/h. Record qui ne tiendra que quelques semaines puisqu’en avril de la même année, une certaine Bugatti Veyron armée de 1001 ch s’offre le luxe de passer la barre des 400 km/h.

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En 2006, après avoir vendu 14 voitures, Koenigsegg remplace la CCR par la CCX qui, une fois encore, emploie la même recette. La même voiture, mais en mieux. Mais ceci est une autre histoire…

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