Mercedes SL, ça veut dire Sport Leicht (sport léger). Sauf qu’au fil des générations, ça a été de moins en moins leicht pour devenir une sorte de vitrine technologique haut de gamme de la marque étoilée. Pour le sport, c’était plus file de gauche que spéciales endiablées. En attendant, avec la 500 SL R129, Mercedes allait trouver un compromis plutôt sympathique…

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Si on fait abstraction de la toute première 300 SL roadster, réellement issue du sport auto, les générations de SL qui ont suivi se sont plutôt vautrées dans la luxure afin d’aller séduire les riches sexagénaires. N’en déplaise aux ayatollahs, mais le SL n’avait de sportif que son nom. ‘Fin bon, il n’empêche que pour aller cruiser cheveux au vent, pas besoin de sortir la grosse attaque. Et pour ça, le SL était un peu seul sur sa planète. Pendant que les roadsters sportifs essayaient d’être les premiers de la classe, lui se contentait de son marché et il faut reconnaitre qu’il le faisait plutôt bien puisqu’entre le W113 (63 à 71) et le R107 (71 à 89) la marque va en écouler presque 300 000 (respectivement 48 900 et 237 200).

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Des engins aux lignes séduisantes, mais où le luxe et le confort primaient largement devant une quelconque tendance excitée. Sauf qu’à la fin des 70’s, Mercedes se rend compte que sa clientèle est plus proche de la fin que du début ! D’autant plus qu’en face, chez BMW et Audi, on met le paquet pour aller séduire les jeunes. Leurs voitures sont dynamiques, modernes et savent se montrer sportives et agiles. Bref, il n’en faut pas plus pour que l’état major de Daimler décide de foutre un p’tit coup de dégrippant sur la gamme histoire de rajeunir une image qui commence à sentir la soupe de légumes et l’incontinence nocturne qui va avec !

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Ainsi, la transformation va s’opérer progressivement dès 1981 avec l’arrivée du coupé SEC, rapidement suivi par la baby mercos, la 190e. Puis le reste de la gamme va doucement évoluer… W124 en 84, coupé C124 à partir de 87 et enfin en 89, l’arrivée de celui qui nous intéresse, le roadster R129, censé dominer la gamme du constructeur en étant le représentant du savoir faire technologique maison. Mais ce coup ci, les ingénieurs ne vont pas chercher à le vautrer dans l’opulence. Ils vont réussir à proposer un subtil équilibre entre le luxe et le sport. Déjà au niveau de la ligne, qui séduit d’office par son dessin fluide et élancé. Le coup de crayon de Brun Sacco (designer interne) n’a rien à envier à celui de Paul Bracq, géniteur de la célèbre W113 Pagode.

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Sous le capot, Mercedes va reprendre les blocs qui remuent le coupé SEC. 6 en ligne (V6 à partir de 98), V8 et même le V12 va être de la partie. Sur les douze années que vont durer sa carrière, le SL R129 ne va cesser d’évoluer pour finir avec plus de 500 ch sur les roues arrière du SL73 AMG.

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Bon, plus de puissance ne va pas en faire une sportive. C’est que l’engin flirte avec 1T800 quand même (plus de 2T pour les V12). Mais reconnaissons que les ingénieurs ont su dompter le poids pendant que la santé des blocs fait le reste. Loin d’être une ballerine, le roadster sait se montrer efficace à partir du moment où il n’oublie pas les lois de la physique. Puis pour être honnête, même si Mercos a rajeuni son image et l’âge de ses clients, ce n’est pas pour autant qu’ils les posent sur circuit ou dans des spéciales… tout comme ceux qui se sont offerts une BMW 850i. Il n’empêche que Mercos va quand même écouler plus de 213 000 SL R129, avec dans le rôle de la star de la catégorie, la 500 SL et son V8 de 5.0 l de 326 ch (306 à partir de 98).

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La transition est donc toute trouvée pour parler de celle qui défile sous vos yeux depuis le début… surtout qu’il n’y  pas grand chose à raconter. Comme souvent, elle montre qu’avec deux bricoles, on peut largement rouler différent sans pour autant gâcher quoi que ce soit. Ici, c’est le duo gagnant… airride (ouais, j’ai dit « bricole »…!) et un set de jantes Radi8 en 18 » chaussées en flancs tendus et ailes un chouill’ élargies pour faire passer le bazar. Basta… rien de plus, la classe du 500 SL fait le reste.

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Un bon délire pour une caisse « plaisir », d’autant plus que les R129 sont encore disponibles sans avoir besoin de gagner au Loto ! Souvent, y’a à boire et à manger et la technologie peut en effrayer quelques uns. Mais l’engin est aussi robuste qu’un Caterpillar et le choix est plutôt vaste. Puis bon, quitte à se trainer la b*te sur la route, autant le faire avec style et les cheveux au vent !

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