La Porsche 911 Type G débarque en 74 et avec elle doit se clôturer l’histoire de la sportive qui a débuté 10 ans plus tôt. Oui, avec ses 924 et 928, Porsche compte bien renouveler sa gamme en passant les moteurs de ses voitures à l’avant. Mais voilà, en 78, la 911 3.0 SC entre dans le game… et vient foutre le bordel !

Le seul qui y croyait encore, c’était Ferry Porsche, le fils de Ferdinand. Pourtant, pour l’état major de Porsche, la 911 était condamnée. Les 924 et 928 qui allaient débarquer en 76 et 78 devaient dépoussiérer la gamme et peu à peu la pousser vers la retraite.

Pourtant, en 75, la 930 Turbo vient effrayer les p’tits enfants et renouveler la catégorie. L’année suivante, alors que la première PMA voit le jour, la 911 Carrera 3.0 est dévoilée. Elle rejoint le catalogue en 77. Son Flat 6 aircooled de 3.0 l accueille l’injection KJetronic pour lui faire cracher 200 ch. Mais les ventes peinent à décoller. Après deux années de carrière et moins de 3700 voitures produites (coupé et targa) elle finit par s’effacer pour laisser sa place à la 3.0 SC… Super Carrera… sauf que la nouvelle venue affiche 20 ch de moins. Mais les modifs opérées sur le Flat 6 (vilebrequin, arbre à cames, meilleur équilibrage) ont fait grimper le couple. Si les perfs ont légèrement baissées, la 911 3.0 SC se montre finalement plus docile, plus civilisée et pour ne rien gâcher, elle est moins gourmande. En pleine crise pétrolière, c’est plutôt pas mal.

A l’arrivée, grâce à elle et malgré tout attente, les ventes repartent à la hausse. En 79 son Flat 6 passe à 188 ch, puis en 80, il rattrape enfin son déficit pour afficher 204 ch. En 82, c’est le cabriolet qui apporte une nouvelle bouffée d’air. En 84, après presque 58000 SC vendues (coupé, targa et cab), celle qui devait être la dernière 911 est remplacée par la 3.2 l… sans le savoir, la 911 qui avait signé une carrière à durée déterminée vient de passer à une carrière à durée indéterminée !

C’est l’une d’elles que j’vous ai trouvée. Une Porsche 911 3.0 SC de 1980, livrée neuve de l’autre côté de l’Atlantique avec seulement 180 ch, eh oui, puisqu’avec les normes antipollution américaines, contrairement aux SC européennes, sa puissance n’a jamais évoluée. Enfin, ça c’était avant 2007 lorsqu’en changeant de main, elle allait aussi changer de statut pour se viriliser et devenir moins politiquement correcte.

Esthétiquement, en dehors d’une lèvre inférieure à l’avant, d’un toit ouvrant qui a été refermé pour récupérer de la rigidité, et une robe bleue Nogaro, rien de vient perturber la ligne. Les seuls indices qui peuvent faire douter viennent du jeu de jantes Ruf 17″ chaussées en Continental ExtremeContact de 215/45 et 255/40 ainsi que la garde au sol plus basse. Forcément, la belle est dorénavant maintenue par des suspensions Motion Control avec réservoir déporté, montées sur des platines réglables et associées à des barres stab’ SmartRacing. La barres de torsion gagnent en diamètre, les silent blocs passent en polyuréthane et le freinage a été emprunté à une 928 GTS.

De son côté le Flat 6 a pris cher. Equipé de piston JE, il a été stroké en 3.4 l avant de voir débarquer une gestion Cyntex, des culasses revues et corrigées, un refroidissement optimisé, tout comme l’injection et l’admission pour finir sur une ligne complète inox. La boite 5 manuelle est accompagnée d’un DGL pour faire passer les watts au bitume. Pas de passage au banc, mais le gazier est estimé entre 280 et 300 ch.

Dans l’habitacle, la bestiole a troqué sa banquette et sa moquette arrière contre un demi arceau Kachel Motorsports. Devant, c’est maintenant baquets Cobra Imola GT Pro-Fit, volant Momo sur moyeu OMP, extincteur et un mano pour le ratio air / essence qui se retrouve sur le montant de pare brise. Les panneaux de portes allégés de type RS ne conservent que les vitres élec, le réglage est rétros, la poignée et l’ouverture qui se fait grâceà une lanière.

Cette Porsche 911 3.0 SC n’a finalement rien d’exceptionnel… niveau perf, elle doit se faire manger par une berline ou un SUV moderne bien énervé. Mais niveau pompelup et sensations, elle doit laaaargement se rattraper. Et comme ici on préfère les caisse qui donnent le sourire… dont acte !

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