Il y a toujours eu une hiérarchie chez les préparateurs où plus tu montes et plus les caisses qui sortent de leurs garages sont violentes, méchantes… limite inconduisibles. Il y a 30 ans, ils étaient deux à se disputer le titre du plus chtarbé. Koenig et Lotec… les deux seuls à avoir osé s’attaquer à la Testarossa et à son 12 cylindres.
Lotec TT1000… franchement, comme ça, le nom il fait plus penser à un aspirateur qu’à une version hypertrophiée de la Testarossa. Mais commençons par le commencement. Lotec a vu le jour au début des années 60. Fondée par Kurt Lotterschmid, la marque va se spécialiser dans la fabrication de voitures de course puis, à partir de 75, se lancer également dans la préparation et la modification de Porsche. Ainsi, aux côtés des protos du Gr.6 puis de ceux du Gr.C, Lotec développait ses préparations et agrandissait sa gamme en proposant des pièces perf et aéro pour les Porsche, Mercedes et Ferrari.
Au début des 90’s, Lotec fait partie des références. Le préparateur / constructeur maitrise le sujet en étant l’un des rares capable aussi bien de modifier que d’imaginer, développer et assembler ses propres voitures. A tel point qu’un richissime baron du pétrole des Emirats Arabes Unis va se délester de plusieurs millions de dollars et lui commander un missile sol-sol, la Lotec C1000… mais ceci est une autre histoire que je vous ai déjà racontée.
Non celle qui nous intéresse aujourd’hui elle a vu le jour en 91. La Lotec TT1000 n’est autre qu’une Ferrari Testarossa dopée par un gros escargot qui vient lui souffler à 0,85 bar dans les conduits pour aller chercher 780 ch et 920 Nm de couple au 12 cylindres à plat. De quoi passer la barre des 100 km/h en 4,8 secondes et filer à 350 km/h. Mais la voiture est trop violente… le turbo est en mode ON-OFF. Du coup, les ingénieurs allemands vont revoir la copie. Ils commencent par remplacer le gros turbo par deux turbines qui vont rendre le 12 cylindres plus progressif mais surtout, y tirer 1000 ch et 1100 Nm. Le 0 à 100 passe à 4 secondes pendant que la Vmax est revendiquée à 370 km/h.
Bien sûr, histoire d’encaisser la charge et de faire passer tout e beau monde au sol, tout a été revu. Suspensions, freins, boite, jantes, pneus… tout est upgradé et renforcé afin de répondre présent aux nouvelles capacités de la bête. Physiquement, l’italienne s’inspire de la F40 sortie quelques années plus tôt. Certains éléments passent au carbone, un aileron se dresse fièrement sur le postérieur et des prises d’air poussent de tous les côtés alors que les deux latérales perdent leurs ailettes et passent au format XXL. La Testarossa se retrouve chargée aux stéroïdes et on comprend bien qu’elle n’est pas là pour faire semblant !
Dans l’habitacle, c’est un peu plus particulier… on s’croirait dans une boite échangiste avec du cuir rouge de partout ! La moquette ? Rouge. Le volant, rouge… les ceintures… rouges. Seule la planche de bord s’affiche en carbone avec deux gros compteurs et une combiné digital au centre. Manque plus que le ciel de toit en miroir ! Enfin en même temps, fallait que ça claque et que ça flatte puisque la Lotec TT1000 était proposée pour un prix trois fois supérieur à celui d’une F40.
A ce tarif, seulement trois Lotec TT1000 sortiront de l’antre du préparateur. Trois voitures qu’on confond souvent avec sa soeur presque jumelle, la Koenig Testarossa. Il n’empêche que la Lotec TT1000 fait partie de ces légendes des 90’s… des sortes de licornes dont on a entendu parler sans trop savoir si l’histoire est vraie ou s’il s’agit d’une invention d’ivrogne ou d’un mytho en manque d’attention.
C’est vraiment le jeu des 7 erreurs avec la Koenig….
Je connais la Koenig grâce au fiche collection « Hachette » des 90’s, mais pas celle ci, belle trouvaille!!!