Opel Kadett 200t S – L’Astra Turbo made in South Africa !
par Thierry Houzé | 15 mai 2023 | Street |
Opel Kadett 200t S… J’sais pas pourquoi mais il commence mal cet article ! Déjà j’vous dis Opel Kadett. Mais où t’as vu une Kadett toi ici ?! C’est une Astra ! Puis ce nom là, 200t S… c’est quoi encore c’merdier ? Ah ouais j’vous l’dis… à peine j’ai tapé l’intro que j’ai déjà mal à la tête. M’enfin bon, j’prends une aspirine et on embarque pour l’Afrique du Sud.
Niveau bagnoles, ils sont quand même bien barrés du côté de l’Afrique du sud. En fait, il y a encore quelques années, le pays appliquait le protectionnisme local. En gros, si ta caisse elle était pas assemblée dans l’pays, tu te faisais violer par des taxes qui pouvaient faire passer le tarif d’une Fiat Uno à celui d’une Porsche 911 ! Du coup, pour contourner ces règles, les constructeurs passaient des contrats avec des spécialistes locaux, transformés en succursales sud-africaines qui se chargeaient de réceptionner les pièces avant d’assembler ce puzzle mécanique.
Mais, pour ne rien arranger, les Sud Africains sont aussi des gros débiles du sport méca avec en guise de figure de proue, la F1 et les Touring Cars. Mais une fois encore, le règlement imposait des critères d’homologation spécifiques. Du coup, les usines allaient rapidement accoucher d’engins qui se voyaient équipés de moteurs qui n’étaient, à la base, pas prévus pour se retrouver en leurs roues avant. Justifiés par des fins d’homologation, ils donnaient naissance à des modèles qu’on ne trouvait nul par ailleurs que sur le marché sud-africain. Je vous en ai déjà présenté quelques uns… Ford Capri Perana V8, Alfa GTV6 3.0 l, Ford Sierra V6 Cosworth, ou encore les BMW 745i, 530 MLE et 333i.
Mais bon, revenons en à notre Kadett. En Europe, elle va voir le jour en 1937… mais sa carrière est interrompue en 1940 en plein conflit. L’histoire voudra que ses plans et l’outillage soient récupérés par l’armée rouge et qu’ils seront utilisés pour donner naissance aux Moskovotch 400 et 420. Il faudra attendre 1962 pour voir sortir une nouvelle Kadett des usines Opel.
Les générations vont s’enchainer jusqu’en 93 avant qu’Opel ne finisse par la mettre à la retraite et de la remplacer par l’Astra. Après 5 générations, la Kadett s’est écoulée à presque 9 millions d’exemplaires en un peu plus de 30 ans… on appelle ça un best seller !
Pourtant, en Afrique du sud, c’est bien la Kadett qui continue sa carrière. Enfin, seulement les hatchback puisque dès qu’elle passe en break ou en berline – à coffre – elle devient Astra. Et si vous cous rappelez le début de cet article, le constructeur sud africain, à des fins d’homologation, va se lâcher.
La sportive de la famille elle s’appelle Kadett 200i S et accueille le 20SEH, un 4 cylindres 2.0 l à 8 soupapes, fort de 130 ch. De quoi laisser les plus sportifs sur leur faim… si ce n’est qu’en 94, c’est le C20LET qui emménage sous le capot de la compacte sud africaine. Et là, ça va changer la donner ! Le C20LET, c’est le bloc qu’on retrouvait chez nous sous les capots des Calibra et Vectra Turbo 4×4… si ce n’est que celle qui va s’appeler Kadett 200t S doit se contenter du bloc mais pas de la transmission intégrale pour ne rester que simple traction. Avec 203 ch et 286 Nm de couple pour 1219 kg, autant dire que les roues avant ne devaient pas s’ennuyer ! D’autant plus que les Opel de cette époque n’étaient pas foncièrement réputées pour la qualité de leurs trains avant… la convention obsèque fortement conseillée en option !
Heureusement, la greffe ne s’est pas limitée au moteur. Il est accompagné de la boite 6 manuelle Getrag associée à un différentiel à glissement limité. Le freinage a été revu à la hausse, la suspension à la baisse. Les jantes s’affichent en 16″, chaussées en 205/45. Niveau look, elle s’affiche en 5 portes, et reprend le kit de la GSi 16v… c’est sportif, mais discret. En tout cas, ça ne donne aucun indice sur le cheptel mécanique de l’engin capable de passer la barre des 100 km/h en 7,6 secondes et d’aller chercher le kilomètre en moins de 28 avant de caler l’aiguille du tachy à 235 km/h.
Après la Kadett Superboss, c’est au tour de la Kadett 200t S de venir mettre un peu de piment dans la gamme Opel. Si ce n’est qu’une fois de plus, ça se passe du côté de l’Afrique du sud qui, manifestement, s’est avéré être un vivier de sportives débiles bien sympatique !
Merveille d’une autre époque et d’un autre lieu avec mœurs différentes (qui peuvent elles se retrouver dans des contrées moins « exotiques » pour un petrol head s’entend…). L’exemplaire présenté est superbe!!!