Ferrari est née de la course auto, de la F1 à l’endurance, en passant par le rallye, le cheval cabré a presque tout raflé. C’est devenu son ADN et ça fait presque 80 ans que ça dure. Même une GT comme la 550 Maranello a eu droit à son passage en mode warrior avec Prodrive aux manettes. Un régime sec, un V12 revu et la reine de l’autostrada devenait Ferrari 550 GTS…
De derrière…
A Maranello, la Ferrari 550, signe surtout le retour du V12 à l’avant sur la GT de la famille. On n’avait pas vu cela depuis la Ferrari Daytona qui s’effacera en 73 au profit de la 365 GT4 BB qui deviendra 512 BB, BBi puis Testarossa, 512 TR et enfin F512M. Avec elle, ce sera gloire au Boxer 12 et au central arrière. On pensait que la messe était dite… même si après la 512 LM, aucune ne posera ses roues sur un circuit ou dans une spéciale. Bref, on croyait que la règle était figée et que le 12 pattes ne repasserait plus devant…
… à devant !
Mais voilà en 96, Ferrari plante les bookmakers en dévoilant sa 550 Maranello. Le 12 cylindres n’est plus à plat mais en V et il aménage sur le train avant. Cette pure transaxle avec un ensemble boite pont situé à l’arrière, affiche un comportement qui n’a rien à envier à ses descendantes. Fin 96, elle est plébiscitée par le mag’ Autocar. Deux ans plus tard, elle remporte le titre de « Britain’s Best Driver’s Car 1998 » et en 99, elle est élue « Meilleure GT du marché »… mais malgré tout cela, à Maranello, on ne lui mettra pas le jogging.
Initiative privée
On aurait pu croire que Maranello voulait prouver que sa GT, malgré son architecture, possédait bien l’ADN de la maison. Mais voilà, au milieu des 90’s, Ferrari n’a plus grand chose à prouver pour vendre ses sportives. Donc à Maranello, on est estime que la 550 n’a pas besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Mais voilà, ce ne sera pas le cas chez Red Racing. Le team tricolore est séduit par le potentiel de la 550 et va se rapprocher de Michel Enjolras pour lui demander de développer une version piste de la grosse GT. Quelques mois plus tard, la voiture prend vie dans les ateliers d’Italtecnica avant de faire ses premiers tours de roues en avril 99 et de débarquer en GT3 dans le championnat de France GT pour les 4 dernières courses de la saison.
Prodrive entre dans le game
Tout va partir de là, mais tout va s’accélérer en 2001 quand le Care Racing Development demande à Prodrive d’entrer dans le game. L’équipe de David Richards va développer un châssis tubulaire avec trains roulants réglables et y greffer le V12 passé à 6.0 l et dopé à 600 ch et 600 Nm. Histoire de recentrer les masses, il est central avant, plus bas et reculé vers le cockpit. A l’arrière, le pont est associé à une boite 6 séquentielle Xtrac avec DGL. L’ensemble est habillé d’une coque en carbone, avec artifices aéros, ailerons XXL pour finir sur un poids de 1100 kg. Ils vont l’appeler 550 GTO avant de finalement la rebaptiser 550 GTS. La voiture est assemblée et engagée dans la sixième des onze courses que compte la saison du FIA GT. Deux courses plus tard, pour les 500 kilomètres de l’A1-Ring, elle monte sur la première marche du podium. Dans les deux courses suivantes qui se courent respectivement au Nürburgring et à Jarama, elle fait 3ème et 1ère.
Un palmarès qui confirme
La messe est dite, la Ferrari 550 GTS a largement prouvé son potentiel. D’autres teams se tournent vers le spécialiste anglais. Au final, Prodrive va assembler 10 voitures. En 2003, elle accroche la victoire de classe (et 10ème au général) aux 24h du Mans devant les Corvette C5-R et autres Viper GTS-R. L’année suivante elle s’offre la 3ème marche du podium de la classe GTS (9ème au général). En trois saisons, la Ferrari 550 GTS développée par Prodrive va s’offrir un palmarès de 33 départs, 5 victoires, 10 pôles et 14 podiums… de quoi donner finalement des idées à Ferrari.
Une 575 GTC signée Ferrari Corse
En effet, depuis novembre 2002, sur la route, la Ferrari 550 Maranello est devenue 575M Maranello. Le V12 est passé de 5.5 l à 5.7 l, a gagné 30 ch pour afficher 515 ch au lieu de 485 ch mais surtout, la GT a vu débarquer la boite F1. Et devant la réussite de la 550 GTS, Ferrari Corse reprend à son compte le développement de la future 575 GTC qui va doucement pousser la 550 GTS à la retraite à partir de fin 2003. Mais ceci est une autre histoire… que je vous ai déjà racontée !
Tout n’a pas été dans le joie pour cette « légende », Ferrouze menaçant de procès les « officines » privées qui l’on transformé pour la faire courir, avant d’adoucir le ton devant les résultats!!!
Je savais pas que les Français avaient dégainé les premiers pour préparer la « bête » . Par contre vous êtes sur pour la catégorie GT3, il me semble qu’elle est lancée que en 2006, ce qui fait que l’on est pas bon dans la chronologie!!!
Oui, en 99 elle a participé aux dernières manches du FFSA GT en GT3
https://www.racingsportscars.com/results/race1/Val_de_Vienne-1999-09-12.html
Ok, d’accord merci du lien!!!
Bonjour !
Super article comme d’habitude !
Par contre, OK pour la 550 Red Racing , la 550 GTS Prodrive, puis la 575 GTC « usine »…mais la voiture qui illustre l’article est une version Italtechnica !
Et pour être complet, les allemands de chez Wieth Racing avaient également développés leur propre 550 GT.