Prenez une coque de Z4. Shootez ses trains roulants pour les rendre plus virils. Greffez y soit un 6 en ligne de M3 E46, soit un V8 de M3 E92 légèrement revus. Habillez le tout d’une caisse en carbone laaaargement inspirée d’un BMW Z8 auquel on aurait rajouté un toit. Et vous obtiendrez le coupé SVE Oletha. Bon, on va prendre un peu plus de temps et faire les présentations avec la bestiole qui s’apprête à défiler sous vos yeux…
Cheveux au vent…
Haaaa si vous êtes là c’est que vous êtes un aficionados de la marque à l’hélice… mais surtout que vous vous demandez c’est quoi cette histoire de Z8 coupé. Et si aujourd’hui votre objectif est surtout de trouver votre future BMW M4 idéale qui viendra emménager dans votre garage, il n’empêche que le roadster Z8 reste l’une des pièces maitresses. En même temps, il trône au firmament de la famille Z inaugurée en 88 avec l’arrivée du Z1. Grace à lui, BMW faisait réapparaitre les roadsters à son catalogue et s’offrait une sorte d’hommage à un passé qu’on pensait oublié, celui de la BMW 328 et du roadster 507. En 95, c’est le Z3 qui prend le relai pour afficher une nouvelle stratégie. Entre temps la Mazda MX5 a relancé la mode des roadsters sportifs, amusants mais surtout accessibles. Forcément, chez BMW on veut sa part du gâteau.
Du style et un V8
Et si le Z3 va se charger d’être « accessible » – du moins comme on l’entend à Munich – chez BMW on va lancer un gros halo car en 2000 histoire d’attirer les projecteurs, un roadster qui va s’appeler Z8 et reprendre trait pour trait les lignes présentées trois ans plus tôt par le concept Z07, concept au style néo-rétro dessiné par Henrik Fisker sous la direction de Chris Bangle. Il n’en faudra pas plus pour rameuter les fans de la marque… d’autant plus que la fiche technique est aussi séduisante que les lignes. 100% alu, son V8 5.0 l de 400 ch est emprunté à la M5 E39 qui était déjà bien énervée. Si ce n’est que le roadster accuse 150 kg de moins que la berline et ça ça change pas mal de choses. Après avoir shooté le 0 à 100 en 4,7 le roadster passe le 400 m en 13,3 et le kilomètre une dizaine de secondes plus tard.
Un toit sur la tête
Tout ça c’est bien, si ce n’est que BMW n’a jamais jugé utile d’y rajouter un toit pour faire du Z8 un coupé aussi sportif que sexy. Roadster tu es, roadster tu resteras… jusqu’à ce que l’équipe de SVE – Smit Vehicle Engineering – se penche sur son cas. Cette carrosserie californienne a été fondée par les frangins Willem et Kaess Smit qui, après être passés par Singer et Tesla ont décidé de fonder leur propre entreprise afin de proposer Oletha, une voiture qu’ils considèrent comme leur « lettre d’amour à la BMW de notre enfance, une manifestation de nos souvenirs et de nos rêves ». J’sais pas trop à quoi ils tournent, mais manifestement, ça envoie !
Z4 = Z8
Bon rassurez vous, aucun roadster BMW Z8 n’a été maltraité dans l’histoire… mais un Z4 coupé oui ! En fait, tout part de lui, ou du moins de sa coque habillée ensuite de nouveaux panneaux en carbone. Les trains roulants ont été revus, les silent blocks sont en polyuréthane, les triangles sont maintenant en alu forgé et maintenus par des suspensions réglables KW. Le freinage est signé AP Racing et les jantes monobloc forgées en 19″ sont enrobées de Michelin Pilot Sport 4S.
Un 6 en ligne…
Sous le capot le client a le choix entre un 6 en ligne ou un V8. Bien entendu, les deux sont bavarois. Le premier est le S54, le 6 pattes 3.2 l qui faisait le bonheur des M3 E36 et E46. Il est stroké à 3.4 l grâce à l’arrivée d’un vilebrequin de pistons et de bielles forgés. Un collecteur d’admission en carbone distribue l’air frais à des papillons individuels électromécaniques histoire d’optimiser le mélange air / essence. Du collecteur au silencieux ont retrouve de l’inox traitée en Inconel. De quoi envoyer 400 ch perchés au delà de 8000 trs vers les roues arrières en passant par une boite manuelle 6 vitesse associée à un DGL.
… ou un V8 !
Les plus courageux pourront lui préférer le S65, le V8 de 4.0 l qu’on retrouvait sous le capot des M3 E92. Il embarque exactement les mêmes éléments que son p’tit frère. Ensemble forgé pour passer à 4.4 l, admission, papillons, ligne Inconel, boite 6 manu, DGL… si ce n’est qu’avec lui, le haras passe à 450 ch à 8500 trs.
Méchant dehors, gentil dedans
Si l’extérieur se la joue Z8, à l’intérieur l’ambiance est celle du Z4, avec des touches un peu plus classe. La sono est capable de rendre jaloux l’ingénieur du son de Tomorrowland ! Tout ça, vautré dans le cuir, l’alu et le carbone. La sobriété règne et pour vraiment se rendre compte du taff, il faut jouer au jeu des 7 différences ! Sachant qu’avec ce genre d’officine, généralement, on sait répondre à toutes les doléances, même les plus délirantes, à partir du moment où le client aligne les billets qui vont avec !
Plus pour les palaces que les circuits !
Je n’vais pas vous dire si la caisse fait le taff une fois passée en mode grosse attaque. En tout cas, les gars de chez Smit Vehicle Engineering ont l’air de savoir c’qu’ils ont fait. Après ce genre de caisse, tu l’achètes surtout pour te faire plaisir, pour en foutre plein les mirettes aux autres, mais rarement pour jouer au time attack sur une circuit. Surtout quand tu sais que le ticket d’entrée est à 450.000 $… et que la facture peut vite s’envoler si tu veux upgrader, voire personnaliser. De quoi la rendre encore plus exclusive et désirable.
Ephémère…
Quoiqu’il en soit ils ont osé. Bien entendu cette SVE Oletha va être diffusée à dose homéopathique. On en parle là, mais en dehors de la poignée de clients fortunés, on va rapidement l’oublier. C’est la loi de ce genre de prod’, marquer les esprits le temps d’un article avant de disparaitre…
LE chainon manquant dans l’histoire des coupés sportifs chez BMW, une perfection en forme de comète!!!