Tu veux rouler différent dans une caisse originale qui a d’la gueule et qu’on croise pas à tous les coins de rue ? Alors cherche pas, trouve toi une Volvo 480. Sorte d’hybride entre un coupé, un break de chasse et une sportive mais avec la fiabilité suédoise… c’est à dire que si tu attends qu’elle lâche, y’a de fortes chances que tu te retrouves avec des problèmes de prostate avant que son moteur ne rende l’âme !
Changement de style
A la fin des 80’s, une Volvo, c’est aussi excitant qu’une étagère Flügenstruck de chez Ikea ! C’est sérieux, fiable, souvent utile, aussi sexy qu’une pantoufle, parfois sportif mais toujours fait pour tenir pendant des générations. Imaginez la gueule des aficionados des parpaings suédois le jour où Volvo a dévoilé son coupé 480 au salon de Genève en mars 86.
Du style pour les ricains
Depuis la fin des 70’s, Volvo cherche à développer une caisse de 2m50 d’empattement, compacte mais sans pour autant sacrifier l’habitabilité et avec un design fort. L’objectif est d’aller attaquer le marché américain. Il faudra donc attendre mars 86 pour voir débarquer le sympathique coupé 480 sur le stand de Volvo à Genève. Les traits sont tendus, acérés, avec un avant affuté plongeant sur des phares pop-up et un cul vertical, digne d’un break, hommage à son ancêtre, le P1800. Dans l’habitacle, c’est taillé à la hache, mais c’est robuste, fonctionnel et l’essentiel est là avec deux sièges semi baquets à l’avant mais aussi à l’arrière avec deux sièges individuels au lieu d’une banquette.
Quand Lotus s’en mêle
Le châssis est sérieux. Ses trains roulants et la suspensions ont été développés en collaboration avec Lotus. Scusez du peu ! De quoi offrir au coupé 2+2 un compromis bien équilibré entre confort et tenue de route. Pourtant, malgré son style, la 480 n’est pas une sportive, mais une bonne traction qu’on dira dynamique. N’oubliez pas qu’elle a été développée pour le marché américain, le pays du roulis ! Pour le time attack, allez voir ailleurs… Le freinage fait confiance à 4 disques et les plus sceptiques peuvent cocher l’option ABS et même l’antipatinage. Posée sur des jantes en 15″, la 480 est une proposition pour le moins originale qui va surtout trouver sa clientèle auprès d’une clientèle bourgeoise. En gros, quand le mari roulait en 740, sa femme le faisait dans une 480.
Renault et Porsche
Faut dire aussi que sous le capot, il n’y avait pas vraiment de quoi s’taper l’cul par terre ! Un 4 cylindres 1.7 l d’origine Renault et qui faisait le bonheur des R9, R11, R21, Super 5 et même des premières Clio. Si ce n’est qu’avant d’emménager sous l’capot de la 480, il passait entre les mains des ingénieurs suédois pour finir en 109 ch ou 95 ch une fois étouffé par un catalyseur. En 87, il passe par la case Porsche afin de recevoir un turbo pour développer 122 ch et se retrouver au sommet de la gamme. Deux ans plus tard le 1.7 l non catalysé est enlevé du catalogue pendant que son cousin catalysé est revu pour passer à 102 ch. Enfin en 92, c’est un 2.0 l atmo, lui aussi développé à partir du Renault F3R (celui de la Renault Alliance GTA qui se retrouvera ensuite sous les capots des Laguna, Espace et Megane) pour envoyer 110 ch aux roues avant.
Poids contenu
J’vous avais avertis… si ce n’est qu’avec un poids contenu à moins de 1100 kg, la Volvo 480 affichait des perfs correctes avec un 0 à 100 qui tournait autour des 9 secondes et une vmax qui flirtait avec les 190 voire 200 pour la Turbo.
Série limitée
Quoiqu’il en soit, celle que je vous ai trouvée, c’est un GT… une série limitée de 250 exemplaires commercialisées exclusivement en Angleterre en 94. Proposée seulement en Racing Green ou Burgundy Pearl (vert ou bordeaux…), elle recevait une sellerie cuir avec tissu avec des motifs spécifiques (imaginé par un artiste). Elle chaussait des jantes Vesa en 15″.
Dépêchez vous…
Vous comprendrez qu’une fois de plus, la GT n’était pas là pour chasser le chrono. Juste écouler les stocks à l’approche d’une carrière qui allait sonner le glas en 95. Il n’empêche que la GT reste surement la version la plus aboutie (avec la Turbo) d’une citadine qui se voulait jouer aux grandes. En tout cas, en 9 ans de carrière, elle ne sera produite qu’à 76375 exemplaires. Dont la plupart sont plutôt bien fatigués. Donc autant vous dire que si le p’tit coupé suédois vous fait de l’oeil, profitez en vite avant que le bonus youngtimer ne le fasse définitivement basculer dans la case collector et que les beaux specimens se retrouvent victime des spéculateurs !
© WheelsForReels via BaT
Y a pas que chez les rosbifs qu’elle était proposée!
J’ai une GT gris anthracite de 11/1994 achetée il y a 24ans, ma 1ère voiture à moi tout seul!