’84 Fiat X1/9… avec un K20 c’est une vraie sportive !
par Thierry Houzé | 3 novembre 2024 | Street |
Expliquez moi comment tu peux te faire chier à développer une biplace efficace, une propu de seulement 920 kg, dotée d’un bloc en position central arrière et, pour ne rien gâcher, une bouille sympathique et affutée, tout ça pour à la fin, y coller pas plus de 85 ch… Non mais franchement ! Ils tournaient à quoi les gars quand ils ont imaginé la Fiat X1/9 ?
Pourtant, c’était mal barré…
La Fiat X1/9 est née d’un raté ! Quand Fiat lance sa 128 en 69, il lui manque alors un cabriolet. Du coup, il n’y a rien pour remplacer la 850 Spider. Le constructeur italien va alors charger Bertone d’imaginer ce roadster avec pour cahier des charge, soit une traction à moteur avant, soit une propulsion à moteur arrière… si ce n’est que le designer italien va proposer une troisième alternative, celle de la propu à moteur central arrière, solution inaugurée quelques années auparavant par la Lamborghini Miura qui sortait déjà de l’imagination de Marcello Gandini.
Bertone Runabout
Fiat hésite. Une étude a déjà été faite pour Autobianchi au début des années 60. Le Projet G31 avait cependant été vite abandonné pour des raisons économiques car les différentes estimations faisaient exploser le cout d’une future voiture de série. Justement, Bertone va récupérer l’étude pour le dépoussiérer et en faire le Runabout. Dévoilé au salon de Turin 69, ce concept car aux lignes futuristes est développé à partir d’une plateforme d’Autobianchi A112 avec moteur central arrière.
Quand Gianni dit oui
Dans le secret, Bertone va en développer une version routière, un proto codé X1/9 qui finalement n’ira jamais plus loin que les ateliers du designer, condamné a devenir un projet sans suite, jusqu’au jour où Gianni Agnelli, alors en visite inopinée, tombe dessus… ouais je sais, ça fait cliché. Mais ça s’est pourtant bien passé comme ça. Séduit par la voiture, il signe rapidement pour une mise en production et décide d’en conserver le nom. La Fiat X1/9 est dévoilée pour l’édition de 72 du salon de Turin.
Pas de miracle
Malgré mon intro volontairement provocante, la Fiat X1/9 est une sportive accessible. Son architecture lui offre un comportement aussi efficace qu’équilibré. Sur petite route sinueuse, elle se la joue réellement sportive. Le train avant est précis et en cas d’excès, il sous vire gentiment. De toute façon, avec 85 ch pour la version la plus pêchue, il n’y a pas de miracle… au contraire, son caractère incisif amplifie le manque de peps mécanique.
Passage en 200+
Qu’à cela ne tienne… avec celle que je vous ai trouvé (qui nous vient tout droit du Canada), on va rendre à la Fiat X1/9 le tempérament qu’elle aurait mérité. Et surement même un peu plus ! Maintenant, oubliez le 1.5 l avec sa culasse alu et son double corps Weber pour voir débarquer à sa place un Honda K20 A2 iVtec emprunté à un coupé RSX Type S. Le 4 cylindres 2.0 l capable d’aller respirer jusqu’à 8000 trs se contente d’une nouvelle gestion, d’un gros radia alu et d’un collecteur inox 4-2-1 qui débouche sur une ligne sur mesure qui se termine avec un silencieux MagnaFlow. En gros, ce sont 205 ch hors taxes qui se chargent des gommes arrière, via une boite 6 manuelle et un DGL, eux aussi piqués au coupé asiatique.
Faut que ça tienne
Pour éviter d’essayer de tuer celui qui la pilote, le châssis est été renforcé et revu. Silent blocks polyuréthane, combinés réglables Vick Autosports et kit gros freins Wilwood tentent de garder l’italienne sur l’asphalte. Aux quatre coins, on note des jantes Vick Autosports de 15″ noires brillante enrobées par des gommes Hankook Ventus RS4 de 195/45 et 195/50.
Le plumage
Dehors, la X1/9 se contente d’une robe biton blanche et grise avec un liseret rouge. Tout le reste est identique à son jour de sortie d’usine en 84, phares pop-up, prises d’air latérales, toit targa et bien sûr, les rétros Vitaloni. Dedans, c’est presque la même. Un jeu de baquet Braum Racing, des harnais OMP seulement pour le conducteur, de nouveaux compteurs Marshall dont un compte tours à 10000 trs pour coller au cheptel du nouveau gazier, tout comme le pommeau de vitesse adapté.
On en demandait pas tant !
Bon ok, on est un peu dans l’excès. La X1/9 n’avait pas forcément besoin de se retrouver avec plus de 200 ch pour devenir un vraie sportive. Un 2.0 l double arbres, avec du 140 – 150 ch, ça aurait déjà fait l’affaire. Mais bon, celle là en voulait plus… en tout cas, nous, on prend.
© Benvenuto via BaT
Le moteur de la ritmo abarth 130tc aurai eu sa place dedans