Jusqu’au début des 90’s, Aston Martin c’était la marque des vieux bourgeois, le déplaçoir favori pour aller chercher le pain de Menton à Monaco. Des GT plus luxueuses que sportives. En 93, l’arrivée de la DB7 allait apporter un nouveau souffle, une nouvelle gamme et de nouvelles ambitions que la V8 Vantage allait amplifier en 2003 pour se permettre même de venir jouer sur le terrain de chasse d’une certaine Porsche 911…
Tout part de là…
En 87, Ford devient actionnaire majoritaire chez Aston Martin… et tout va partir de là. 6 ans plus tard, la DB7 débarque avec son 6 en ligne 3.2 l compressé fort de 335 ch et 460 Nm de couple. En 99, c’est le V12 qui vient compléter la gamme et lui offrir 426 ch et 560 Nm de couple. Pourquoi je vous raconte ça ? C’est simple, en 90 ans d’existence entre 1914 et 2004, Aston Martin a écoulé 22000 voitures dont 7000 DB7… 1/3 de la production globale d’Aston à elle seule, c’est dire son importance mais aussi et surtout, la dynamique qu’elle va apporter à une marque qui commençait à sentir la soupe de légumes et le pipi !
Des GT, rien que des GT !
Forcément avec un tel succès, l’état major d’Aston retrouve de l’assurance (non, rien à voir avec votre assureur préféré !) et se sent pousser des ailes… en même temps rien d’étonnant pour une marque qui s’en sert de logo. Quoiqu’il en soit, en 2001, c’est la sculpturale Vanquish qui vient rivaliser avec les références de la catégorie. En 2004, la DB9 pointe le bout de sa calandre et vient prouver une fois de plus qu’Aston n’a plus grand chose à voir avec c’qu’elle était y’a un peu plus de 10 ans. Mais voilà, les voitures ont beau jouer les sex symbols, elles ne restent que des GT, attirantes, sportives et envoutantes… mais incapables d’aller jouer dans la cour des « ballerines » que sont les Porsche 997, Ferrari F430 et autres Maserati 4200.
Baby Aston
En mars 2005, au salon de Genève, la V8 Vantage dévoile son physique tracé par Henrik Fisker et reçoit le surnom de « baby Aston ». Elle complète la famille aux côtés de la Vanquish S et de la DB9. Physiquement, elle respire le sport. Basse, large, musclée, posée sur des portes-à-faux réduits, sans pour autant oublier la prestance et la classe qu’elle doit à son blason et son histoire. Elle ne sera peut être pas la plus sportive… mais la plus belle, surement ! Stricte biplace, elle n’oublie pas le cuir pleine fleur, l’horloge analogique et une liste d’options longue comme le bras. Quant au coffre, s’il permet les escapades en amoureux, Aston annonce surtout qu’il peut surtout accueillir deux sacs de golf… Soooo British !
V8, c’est écrit dessus…
Sous le capot, le V8 4.3 l 32 soupapes sait se faire entendre et envoie 385 ch perchés à 7300 trs ainsi que 417 Nm à 5000 trs… signe d’une appétence certaine à l’altitude mécanique. Avec un peu plus de 1600 kg sur la balance, la belle est lourde. Ca ne l’empêche pas de manger le 0 à 100 en 5 secondes et le kilomètre en 22 avant de filer sur la file de gauche de l’autobahn à 280. Les trains roulants sont en adéquation. Double triangulation, alu extrudé et renforcé, collé et riveté, freinage Brembo, assistance Conti Teves avec ABS, EBD, EBA, DSC, DTC… la totale quoi !
Un V12 aussi
En 2007, elle perd la tête pour passer en mode roadster. L’année suivante le V8 évolue et passe en 4.7 l pour 420 ch et 470 Nm. D’autant plus qu’en revoyant ses trains roulants, la V8 Vantage passe maintenant sous la barre des 1600 kg. Ainsi armée, le 0 à 100 se signe en moins de 5 secondes et la Vmax vient maintenant flirter avec les 290. En 2009, elle devient dragster en voyant le V12 de plus 500 ch emménager sous son capot.
Histoire de Q !
L’histoire de l’Aston Martin V8 Vantage va durer jusqu’en 2015 et se solder avec plus de 12700 exemplaires écoulés et un beau palmarès en GT2 puis GTE. Et justement, en guise de bouquet finale, Aston lui offrir 7 exemplaires totalement dévergondés, histoire de faire d’AMR (Aston Martin Racing) une marque. Si AMR se charge des versions course depuis 2004, à partir de 2017, des séries limitées de routières ultrasportives seront elles aussi badgées AMR si ce n’est que leur développement sera confié à la Division Q d’Aston Martin.
AMR
C’est comme ça qu’au salon de Genève 2017, Aston Martin dévoile deux missiles. L’Aston Rapide AMR et la V8 Vantage AMR Pro. La première a déjà posé ses roues sur DLEDMV, et ça tombe bien puisque c’est la seconde qui nous intéresse aujourd’hui.
Aston Vantage GT4…
A la base l’Aston Vantage AMR Pro était entièrement dédiée à la piste. De tout façon, il n’y en aura que 7, pas une de plus ! Elle est parée de trains roulants renforcés, de suspensions réglables, d’une direction plus directe, de jantes de 19″ forgées à écrou central et surtout, d’un V8 4.7 l qui hurlent ses 507 ch et 562 Nm à travers une ligne Titanium Race. La majorité des éléments sont empruntés à la GT4. Esthétiquement, la belle se transforme en bête… l’aéro a été retravaillée avec lame avant, aileron, diffuseur et bas de caisse. Gueule béante, capot aéré et robe biton, ici Sterling Green et touches Lime Green.
… mais Street Legal !
Dans le cokpit c’est carbone, alcantara, palettes au volant et demi-arceau. Et dans celle que je vous ai trouvée, GPS, sono et commandes électriques… c’est que cette Vantage AMR Pro a été homologuée route. Oui, un street legal pour une caisse originellement produite exclusivement pour le circuit. Il faut savoir que chez Aston, quand une voiture passe par la Division Q, quasiment tout est réalisable en échange bien entendu de la caillasse nécessaire. Donc si tu veux utiliser ta Vantage AMR Pro pour aller chercher le pain… suffit de demander et de payer une rallonge.
Radicale
En tout cas, cette Aston Martin Vantage AMR Pro se veut surement l’une des plus radicales de la famille Vantage du moins jusqu’à ce que le modèle fut remplacé en 2018. Mais ceci est une autre histoire…
