’37 Fiat Topolino… en mode V8 pour aller détruire le 1/4 de mile !
par Thierry Houzé | 7 janvier 2025 | Street |
En 1930, Mussolini aurait convoqué Agnelli pour lui soumettre l’urgente nécessité de motoriser les italiens avec une voiture aussi compacte qu’économique. La révolution était en marche. Presque 100 ans plus tard, les G.I ont fait de ce déplaçoir transalpin, une terreur des dragstrips, passée en mode V8 pour aller détruire les 1/4 de mile…
Conflit chez Agnelli
L’histoire raconte que le projet Fiat Topolino allait diviser les ingénieurs italiens. Certains affirmaient qu’il fallait partir d’une base déjà existante afin d’en économiser les couts de développement. De l’autre côté, les adeptes de la dernière recrue de Turin, l’ingénieur Oreste Lardone, qui prônait une traction avant remuée par un bicylindre de 500 cm3. Afin de mettre tout le monde d’accord, Agnelli allait monter deux équipes, chacune chargée d’un des deux projets. En 31, Agnelli et Lardone embarquent dans le proto de l’éventuelle future Fiat Topolino à traction avant. Une fois sortie du Lingoto, ils enchainent paisiblement les kilomètres jusqu’à ce que la voiture soit victime d’un début d’incendie parti du moteur et obligeant Agnelli et son ex-ingénieur à évacuer le véhicule… ex, car il va se retrouver viré sur le champ ! Le projet d’une traction est définitivement abandonné.
Fiat 500 A, mais appelez la Topolino
En manque d’inspiration et de solutions afin de répondre au cahier des charges imposé par Mussolini, il va falloir attendre 1933 et la nomination de Dante Giacosa en tant que directeur technique pour qu’un nouveau projet soit proposé sous forme d’une mini Fiat Ballila. Quelques mois plus tard, Fiat valide le budget et en juin 1936 après presque deux ans d’essais, la Fiat 500 A est dévoilée au salon de Turin et aussitôt produite afin d’être commercialisée en Italie, en France (construite par Simca) et en Allemagne (assemblée chez NSU). Sa bouille va lui faire gagner le surnom de Topolino (Petite souris en italien). Malgré le conflit, presque 60000 Topolino (tous modèles confondus) tomberont des différentes chaines de productions.
D’abord le châssis
Eh bien il aura fallu qu’une d’entre elles se retrouve avec un V8 entre ses roues avant. Me d’mandez pas pourquoi elle a traversé l’Atlantique, et encore moins c’qu’il a pu passer par la tête de son géniteur. Tout est parti d’un châssis tubulaire en chromoly équipé d’un essieu avant Super Bell et d’un pont arrière Ford 9″ Custom Rides associé à des trains roulants multibras, le tout maintenu par des suspensions réglables Speedway. Le freinage est passé en disques et étriers aux quatre coins presque caché derrière des jantes American Racing chromées en 15″ chaussées derrière en Hoosier de 33 x 21.50-15.
Puis le cockpit
Un plancher alu avec un tunnel XXL viennent couvrir le châssis et supporter le cockpit. Habillé d’une moquette noire, on y retrouve deux baquets en alu de type bombardier avec harnais Simpson et le levier de vitesses B&M. Derrière le volant tulipé chromé, le tableau de bord en alu bouchonné reçoit une collection de manos AutoMeter histoire de veiller au grain… et il vaut mieux, car du grain, il y en a !
Une coque en fibre
Bon rassurez vous, malgré les apparences, aucune Fiat Topolino n’a été sacrifiée pour les besoins de cet article. Il s’agit en fait d’une coque en fibre de verre… oui, une réplique rose fushia à laquelle on a viré les ailes et posé une calandre en inox, deux phares chromés et un aileron en alu.
Et un V8
Devant le capot a été découpé afin de laisser respirer le V8 355 ci qui est passé entre les mains de Big Al’s Toy Box pour y greffer un carbu quadruple corps Edelbrock et un compresseur BDS 671, de quoi y tirer 550 ch qui déboulent sur les roues arrière via une boitoto 3 vitesses TH350. Sachant que la bestiole affiche quand même 990 kg, on reste sur un RPP de 1,8… un peu mieux qu’une Ferrari F12 TDF !
Une souris aux hormones
Autant dire que de la petite souris, il n’en reste plus grand chose. Je ne lui ferais pas l’affront de la comparer à un gros rat… m’enfin ça ressemble quand même plus à une souris dopée aux hormones et capable d’aller chasser le 1/4 de mile en moins de 10 !