Alors à mon avis, ceux qui connaissent la Honda Vigor sont les vrais. Ceux qui se lèvent, mangent, et dorment Honda. Ceux qui sont nés avec un Vtec à la place du cerveau, et dont le cœur bat au delà de 9000 tours… Bref, restez, on vous présente la rareté!

Non, ce n’est pas d’une caisse conçue en partenariat avec une marque de nettoyants pour le sol qu’on va causer. Pourtant celle-ci, elle nous a tous scotchés. Jamais, je n’avais entendu parler d’un 5 cylindres chez Honda. Surtout que bon, c’est pas la seule spécificité de la bagnole. En fait, la Vigor est à Honda ce que la Passat W8 ou le V5 sont à VW. Un peu comme « Born To Be Alive », un genre de one-shot. Un truc qu’on trouve presque que sur cette caisse. Bref, vous avez compris l’idée.

Et le pire c’est qu’elle a existé sur trois générations ! Depuis 1981 ! Mais aujourd’hui c’est à la troisième génération qu’on va s’intéresser. Lancée en 1991 et commercialisée jusqu’en 1995, elle n’a fait qu’un passage… peu remarqué sur le marché. Distribuée au Japon sous Honda et aux USA sous Acura (comme le modèle qui illustre ces lignes), la production n’excédera pas les 45 000 exemplaires aux USA sur les 5 ans de disponibilité de la voiture.

Ses meilleures ennemies s’appelaient Toyota Chaser, Lexus ES300 et même BMW Série 3. Conçue pour être plus sportive que l’Accord et aller piquer les clients des copains, la marque comptait sur son bloc G. J’ai pas dit son point G hein ! Les blocs 5 cylindres en ligne G20A (2.0L 158 ch) et G25A (2.5L, 188 ch) officiaient tous deux sous le capot de la Vigor associés à une boîte manuelle 5 ou une boîte auto 4.

Là où c’est encore plus intéressant, c’est que le bloc est monté en position longitudinale (parallèle à l’axe de la voiture) avec sa boîte au cul mais reste une… traction ! Un cardan de renvoi asymétrique vers un différentiel à glissement limité renvoie la puissance aux roues avant, faisant de cette caisse une des berlines tractions les plus efficaces.

Mais bon dieu, un 5 cylindres Honda ! Jamais entendu parler. En plus il faut dire que l’affaire aime chanter comme ses frangins à 4 cylindres, mais à la sauce 5 pattes. Hormis ces spécificités mécaniques, le reste de la caisse reste assez classique. Le luxe japonais des années 90 fait son office ici, avec des options et cuir de bonne qualité.

Dehors c’est assez classique aussi, avec un design plutôt proche de la grande sœur Legend. Le tout repose sur de belles jantes en 15″ et des amortos assez fermes, ce qui sera d’ailleurs un des points de reproche des critiques auto. La voiture est à cheval sur plusieurs marchés, plus cossue que l’Accord mais un cran en dessous de la Legend, plus sportive néanmoins mais moins confortable, elle n’a jamais trouvé sa place… et donc sa clientèle.

Sur la route en revanche, on louait l’efficacité de son train avant et ses performances, avec un 0 à 100 en 8.4s. Pas un foudre de guerre mais rappelons tout de même qu’au début des 90’s, on restait quand même dans le game. Pas vraiment belle, ni moche non plus, cette caisse saura néanmoins vous faire tourner la tête si vous tendez bien l’oreille.

Parce que ouais, avec son 5 cylindres sous le capot, on est presque (et je dis bien presque !) sur un sleeper complètement inconnu. Pour peu que le proprio y ait mis une ligne, elle pourra surprendre pas mal de kékos au grand prix des feux rouges, et pourquoi pas en montagne ?! M’enfin, un bon truc méconnu comme on les aime ici. Et vous, vous la connaissiez cette caisse ?

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