’73 Jaguar XJ6 V8 – Un coeur Chevy pour un look custom !
par Thierry Houzé | 14 décembre 2021 | Street |
Allez, encore une Jaguar XJ6 shootée par un V8 ricain, un Chevy 307 ci. Maintenant, je suis obligé d’y aller direct… le coup du V8 à toutes les sauces j’vous l’ai déjà fait et celui de la Jag’ en V8 aussi. Eh ouais, c’est pas simple tous les jours. En attendant, c’te Jaguar XJ6 Mk1 elle rajoute un style bien à elle, un truc sobre, limite sleeper… alors que finalement c’est un cruiser par excellence.
J’ai toujours kiffé l’esprit des ricains au niveau de la bagnole. En fait, quel que soit le style, finalement, y’a deux écoles. Celle des monstres gavés de watts pour aller chasser le chrono sur le 400 m, dans l’esprit drag ou street racer. Ou alors l’école cruising, un look peinard, parfois du lourd sous le capot, mais ça reste un engin pour aller se la jouer pépouze le coude à la portière.
La première école, j’vous l’ai grosso modo présentée avec c’te XJ6 de 70 qui accueillait 1000 canassons sous son capot. Quant à la seconde, cette XJ6 de 73 en est le parfait exemple. Un look sobre, méchant, limite sleeper pour un pedigree mécanique en adéquation avec l’esprit originel de l’anglaise. Car à la base, la XJ6 n’a rien à voir avec un monstre élevé pour laisser de la trace de gomme sur l’asphalte. Au contraire. La Jaguar XJ6 c’est plus cigare cubain, costume en tweed et whisky 50 ans d’âge, que Jack Daniel’s, Sex Pistols et Perfecto !
Eh bien, avec celle qui défile sous vos yeux, on mélange les genres. Esthétiquement, la berline anglaise est simplement droppée au peu plus près du sol, le freinage est laissé d’origine, des jantes en 15″ piquées à une XJS et peintes en noir, tout comme la robe brillante qui vient habiller notre anglaise. Chromes étincelants, il n’en faut pas plus pour transformer la bourgeoise en bad girl.
Dans l’habitacle l’ambiance reste celle du cuir Connolly, de la ronce de noyer et du chrome. Sur le tableau de bord, le seul indice qui vient troubler le tableau, c’est la batterie de manos AutoMeter, histoire de checker la pression d’huile, la tension, la température du liquide de refroidissement, la température de la transmission et le niveau de carburant… la seule façon de veiller au gazier, en l’occurence un V8 Chevy 307 ci (5.0 l) qui est venu remplacer le 6 en ligne qui avait rendu l’âme, un bloc utilisé uniquement de 68 à 73 et accompagné de sa boitoto Turbo Hydra-Matic à 3 vitesses.
Posons nous 30 secondes. Pour ceux qui commencent déjà à cracher par terre en se signant pour se laver du blasphème qu’ils viennent de croiser, on pourra juste constater que le swap est plutôt cohérent. Exit le 6 en ligne 4.2 l de 186 ch et 382 Nm de couple pour retrouver à la place un gazier tout aussi fiable, et au caractère finalement pas vraiment éloigné. Le V8 Chevy est gavé au carbu Edelbrock 4 corps et qu’il expire dans une ligne composé d’un collecteur alu et d’une ligne100% inox qui débouche sur deux silencieux piqués à une XJ8. Niveau refroidissement, on retrouve un gros radia en alu avec un ventilo électrique avec commande forcée pilotée par un interrupteur au tableau de bord. P’tit détail, les réservoirs ont été refaits et afin d’équilibrer les masses à gauche et à droite une fois les deux remplis. Au final, le small block développe 190 ch à 4500 trs pour un couple de 341 Nm… ouais, un swap où tu perds des watts, c’est rare. Soit le gars cherchait à rester dans les specs d’origine… soit il avait pas la thune pour s’offrir plus copieux !
Au final, qu’il soit né à Coventry ou originaire de Detroit, qu’il soit 6 en ligne ou V8, c’te Jag passée en mode rock’n roll n’a pas dû perdre grand chose de son caractère d’origine. A la rigueur, son pedigree mécanique colle plus avec son look dévergondé. Et franchement, ça lui va bien !
© ThePhotographerGarage via BaT
Ensemble cohérent auquel j’adhère volontiers!!!