La Ferrari F40 c’est la supercar des 80’s qui va ouvrir la voie et devenir le mythe qu’on connait aujourd’hui. Mais au delà de dicter les règles sur la route, et contrairement à ses descendantes modernes, la F40 a aussi su aller montrer qu’elle pouvait aller chercher la gagne sur circuit une fois passée en mode Competizione. Et l’une d’entre elles est même repassée ensuite en street legal…
Pour vivre heureux, vivons cachés… ça a été le cas de cette Ferrari F40 Competizione qui vient de perdre son anonymat au profit de sa future vente aux enchères privées de chez RM Sotheby’s. Inutile de rappeler que c’est comme cela que l’une des deux Mercedes 300 SLR Uhlenhaut est devenue il y a quelques mois la voiture la plus chère du monde avec 135 millions d’€. Un record que cette F40 ne battra pas… même si elle doit être la seule à afficher un tel CV.
Cette F40 est sortie de Maranello en novembre 89 avec le numéro de châssis 80782 avant d’être livrée au Pays Bas chez Kroymans BV. En 92, elle rejoint Cavallino Tuning, la structure course de Kroymans où Peter van Erp et son équipe vont lui faire enfiler un jogging… soft. Si le V8 Biturbo est laissé d’origine, l’italienne va recevoir une nouvelle suspension Intracks, de nouveaux freins, des jantes Speedline, une instrumentation Stack, une nouvelle coque et une robe jaune. Elle est alors rachetée par le Dutch Racing Promotions pour être engagée pour les saison 93 et 94 dans le Ferrari – Porsche Challenge.
En 95, histoire de rester compétitive, la F40 va partir en Angleterre afin de rejoindre l’atelier de G-Tex et passer sous les mains expertes de Will Gollup qui, avec l’aide de Michelotto, va lui greffer un arceau et commencer à booster le V8 pour lui faire passer la barre des 700 ch.
Deux ans plus tard, elle est rachetée par Michel Oprey pour remplacer sa 348 GT. Collectionneur et pilote de course, il profite de l’hiver 97 – 98 pour lui coller une louche de prépa moteur en plus avant de courir à son volant jusqu’en 2006. Avec 14 saisons à son compteur, on se dit qu’elle a largement mérité une bonne retraite… Eh bien non, elle retrouve une écurie anglaise et court encore pendant trois saisons. En 2010, elle est remisée et son V8 cesse de tourner.
En 2019, son nouveau propriétaire décide enfin de la remettre sur la route… oui, j’ai bien dit sur la ROUTE ! Il va alors offrir à sa F40 Competizione une restauration dans les règles de l’art. La voiture va être expédiée chez Zanasi à Maranello, un carrossier partenaire de la Scuderia et en charge depuis 60 ans des projets spécifiques de Ferrari, des supercars, des voitures sur mesure ou encore des Icona.
La F40 va y être entièrement désossée et mise à nu. Tout est refait, le réservoir en carbone est remplacé. Esthétiquement, elle conserve son apparence Competizione avant de recevoir une robe Grigio Nardo. Dans l’habitacle, c’est le même traitement. Si une F40 d’origine n’a déjà rien à voir avec une Bentley, ce monstre gris ne s’est pourtant pas embarrassé d’une quelconque notion de civilisation. Pas de moquette… tout est laissé brut de fibre avec deux baquets Sparco, les harnais qui vont bien, les commutateurs racing et tout c’qu’il faut pour aller chasser le chrono sur un circuit ou entre la maison et la boulangerie. Car la prouesse de l’engin, c’est qu’il est maintenant 100% conforme au code de la route… du Street Legal… ‘fin, n’oubliez pas qu’elle a d’abord été routière avant de devenir LM. Sa carte grise, elle l’a toujours eue…!
D’autant plus que niveau moteur, son V8 Biturbo a été entièrement refait tout en conservant ses différentes évolutions, si ce n’est qu’on peut maintenant faire varier la pression des escargots pour le faire passer de 700 à près de 1000 ch… autant vous dire que la supercar italienne, devenue hypercar, déjà réputée pour son caractère sans filtre, doit se transformer en véritable bête à ne surtout pas laisser entre toutes les mains ! Surement la plus bestiale et la plus authentique de toutes les F40 passées en mode véner.
J’aime bien mais les puristes vont hurler en voyant une version « abâtardie » de l’icône se vendre des fortunes au enchères!!! D’ailleurs l’historique singulier et le coté « bidouille » (certes de haute volée) peuvent peut être infléchir un peu la cote!!!
Le modèle fait partis de mon top caisse, magnifique.
Son allure, sa couleur, le fait qu’il s’agisse d’une voiture de course… Elle ne fait pas ses 30 ans et puis on tombe sur l’iconique levier de vitesse et sa grille-guide.
La magie de Ferrari !!!