Rolling Bones Ford 32 Highboy – Même les Deuce ont leurs puristes.
par Thierry Houzé | 10 mai 2024 | Street |
Quand tu vois Ford 32 et Highboy dans un titre, tu peux te dire que tu vas tomber sur du lourd. Car si la plupart des Deuce sont basés sur des caisses en fibre, un Highboy, c’est du 100% acier. Pas forcément sorti des lignes de Dearborn dans la banlieue de Détroit… les vraies caisses de Ford 32 sont devenues aussi chères qu’une oeuvre d’art ! Mais croyez moi, ce highboy signé Rolling Bones Hot Rod Shop.
Highboy
Ford a beau avoir produit plus de 5 millions de Ford 32, la plupart ont fini en boites de conserves. Certains survivants ornent des collections et enfin une bonne partie a servi de base pour des hot rod. Sachez que ces derniers sont devenus de véritables institutions aux States, et qu’un véritable deuce se vend aux alentours de 100000 $ et s’il est signé d’un des papes du hot rod son tarif peut s’envoler à 150000 $, voire plus… C’est le cas du Ford 32 highboy dont je vais vous parler aujourd’hui. Oui, je ne vais me recoltiner l’histoire de best seller de Ford, ni celle des origines du hot rod. Pour ceux qui débarquent, je vous laisse le soin de réviser la leçon avec cet article.
Rolling Bones Hot Rod Shop
Ce Ford 32 a été commandé en 2014 chez Rolling Bones Hot Rod Shop, un garage situé à Greenfield Center dans l’état de New York, fondé au début des années 2000 par Ken Schmidt et Keith Cornell, deux fous furieux des engins des 50’s et 60’s qui tentaient d’aller battre des records de vitesse sur le lac salé de Bonneville. Autant dire que les gars maitrisent plutôt le sujet.
Une vraie caisse Ford 32
Il va leur falloir 3 ans pour donner naissance au Deuce qui défile sous vos yeux, à partir d’une caisse acier de chez United Pacific Industries. Holala, une réplique ! Eh bien non… en 2014, Ford a donné la licence à United Pacific de reprendre la construction des caisses acier de Ford 32. C’était justement pour répondre à la demande des collectionneurs et fans de hot rod… autre pays, autre culture, autre mentalité. Certains constructeurs européens devraient s’en inspirer !
Caisse acier et châssis sur mesure
Dessus, la caisse acier de coupé 5 fenêtres reçoit un capot, un coffre et des panneaux de toit avec persiennes. Sa robe s’affiche en Dark Dearborn Blue satiné. Dessous le châssis a été réalisé sur mesure et on y a greffé les essieux maintenus par des barres de torsions et des amortisseurs hydrauliques réglables, montés sur leviers. Tous les éléments ainsi que la direction sont passé en finition nickel. Des panneaux à persiennes ont été assemblés et posé en dessous afin de le protéger. Le freinage fait confiance à des tambours à ailettes qui se cachent dans des jantes en tôle de 4 et 5 x 16″ chaussées de gommes Excelsior Stahl Sport en 5″ devant et 7,50″ derrière. Elles sont ornées d’enjoliveurs chromés et bombés Ford Deluxe.
Dedans
Dedans, le tableau de bord d’origine Pierce-Arrow de 32 a servi de pièce maitresse. Tous les instrument qui l’équipent, malgré leur apparence classique, ont été réalisés sur mesure et vieillis pour la circonstance. Le volant à deux branches a lui aussi été réalisé pour l’occasion avant de se retrouver au sommet d’un colonne de direction de style Schroeder. Le long levier de vitesses est pourtant passé en course courte avant de recevoir un pommeau Lucky’s Hot Rods. Enfin du cuir marron court de la banquette aux portes en passant par les panneaux latéraux. Les quelques habillages en bois sont peints en noir.
V8 Flathead
Devant, on reste toujours dans la tradition. Un V8 Flathead équipé d’un compresseur S.Co.T. et de culasse Navarro. L’arbre à cames Elgin a été refait pour offrir plus de couple à bas régime et les deux carbus double corps surmontés d’une prise d’air de type requin. Il a également reçu un allumage électrique PerTronix. Un ventilateur électrique à déclencheur thermostatique accompagne le radiateur de calandre et un extincteur en laiton sert de vase d’expansion. Deux lignes d’échappement inox filent vers l’arrière. Les watts (on ne sait pas combien, mais ils sont jugés suffisants !) filent au pont arrière Hot Rod Works via une boite manuelle 5 Tremec.
Pour rouler à Bonneville
Pas de doute, nous sommes devant l’élite du hot rod. Il y a plus spectaculaire, plus puissant, plus clinquant, mais dans le milieu du hot rod, la tradition des 50’s et 60’s se respecte tout autant. Ce qui justifie justement leur côte parfois délirante. Quoiqu’il en soit, une fois sur roues, ce Ford 32 est parti réaliser son baptême du feu à Bonneville…. forcément. Puriste jusqu’au bout !
© GenauAutoWerks via BaT