BMW 750iL V16 de 1987 – Une mémoire de poisson rouge !
par Tim | 3 juin 2020 | Street |
Cette BMW 750iL V16, on est pas les premiers à en parler. Vous l’avez surement déjà vue ailleurs, et en soit… On s’en bat un peu les couilles ! Puisque aujourd’hui, on va vous parler de cette fameuse curiosité automobile à la sauce DLEDMV. Les potos, préparez mouchoirs et p’tites pilules bleues, car ‘va falloir vous accrocher ! Gaz !
On vous disait il y a quelques temps qu’on aimait bien VW, parce que c’est un constructeur qui tente des trucs. Mais c’est pas le seul ! Dans le genre allemand, on a aussi l’choix entre l’hélice et l’étoile. Aujourd’hui ce sera l’hélice. Et c’est le pachyderme du groupe qui s’amène, j’ai nommé la série 7 E32 ! Alors on va pas se repalucher l’histoire complète de cette caisse, puisqu’on vous en a déjà parlé quand on vous a présenté celle de Francisco ici.
Non, ce soir on décolle direct en 1987, lorsque l’objectif de la 7, c’était d’aller piquer les clients de la Classe S du voisin. Vous m’direz, c’est toujours un peu le cas. Sauf qu’avant, les deux se battaient à coup de gros moulins et de nouvelles technologies. Aujourd’hui, ils se battent juste à coup de nouvelles technologies. Mais passons, quand on vous dit qu’ils se disputaient le marché des gros moulins, BMW à commencé à viser un marché de TRES gros moulins. Le V12 ça suffisait plus (ben ouais, Mercedes en avait aussi un), le turbo c’était du déjà vu, alors on allait rajouter 4 cylindres !
Partis de la base d’un M70B50 – comprenez V12 5.0L – de 300 ch, la cylindrée est portée à 6.7L et gagne donc 4 pattes de plus. La puissance grimpe à 408 ch et le couple plafonne à 625 Nm. Alors oui, aujourd’hui des 4 pattes 2.0L turbalisés à mort sortent plus de 420 bourrins. Sauf qu’on ira voir la tronche des pistons à 100 000 km, avec les coussinets de bielles qui diront merde au reste… Bref ! Toujours est-il que le V16, même sous le capot d’une grande routière comme la série 7 longue, prend de la place. BEAUCOUP de place ! Et ceux qui ont déjà bossé sur les V12 savent à quel point on s’arrache déjà les cheveux pour passer la moindre clef, alors imaginez ! L’affaire est tellement énorme, que tout les périphériques ne rentrent pas. 30 cm de plus que le 12 cylindres le V16, M’sieurs-dames on vous le répète, la taille ça compte !
Le système de refroidissement, composé de deux radiateurs et deux ventilos, dégage dans le coffre. Il est alimenté en air grâce aux deux ouïes pratiquées dans les ailes arrières, qui lui donneront son surnom de « Goldfish ». Ça veut dire poisson rouge en anglais. Les ouïes d’aération peuvent faire penser à des branchies. Bon après ‘faut imaginer hein !
M’enfin nous c’est ce qu’on en pense, même si au final on ne saura jamais vraiment pourquoi Wolfgang Reisle (Le DG) lui donna se surnom, même s’il paraît que ça peut avoir un rapport avec sa peinture « Dark Gold ». Le tout traverse une boîte 6 manuelle de 850i jusqu’aux roues arrières. En dehors de ces éléments, le reste de la 750 iL de laquelle est partie l’équipe ne bouge pas trop. On reste sur une grande routière prestigieuse et confortable.
Alors oui, ça reste un proto. Parce qu’ils auraient pas eu l’air cons Charles-Henri et Marie-Josiane lorsqu’ils auraient casé leur bagagerie Vuitton dans le coffre… Entre les radiateurs ! On se doute bien que des solutions techniques auraient été trouvées. Mais une consommation digne d’un agriculteur dépressif (25L/100 km en moyenne) et les écolos qui commençaient à pointer le bout de leur nez, ont dissuadé le directoire de BM d’aller plus loin. Imaginez aussi les quantités des consommables, rien qu’en huile, en liquide refroidissement, en filtres, en bougies, en bobines…
La Goldfish restera donc un proto qui coule des jours ennuyeux au musée BM, et qui n’a pas démarré depuis plus de 30 ans. Dommage, parce qu’un V16 et une boîte 6 manuelle sur la route ça aurait quand même envoyé du steak ! Même si on se doute que vu la voiture, on aurait sûrement eu la majorité de la production vendue avec une bonne boîte auto ZF. Cadillac l’avait fait, la Cizeta Moroder avait réitéré le coup, mais c’est bien Bugatti avec son W16 qui reste le seul représentant du clan très fermé des 16 cylindres de série. On passe un petit clin d’oeil à BMW Group Classic qui est toujours enclin à nous fournir des renseignements précis, car dans la marée d’informations contradictoires, c’est pas toujours simple de s’y retrouver !