Brunei, ses plages, son sultan, sa charia. Ce petit pays situé au nord de la Malaisie regorge de joyeusetés en tout genre. Pétrole, gaz, faune exceptionnelle, affaires juridiques impliquant des dizaines de milliards de dollars… Mais aussi une collection de voitures exceptionnelle dont est issue cette Maserati Khamsin un peu spéciale…
Le Sultan de Brunei est mondialement connu pour sa fortune colossale, et surtout sa non moins colossale collection de bagnoles. Les estimations du nombre de voitures occupant ses garages tournent entre 5000 et 7000. Il en possède la plupart en plusieurs exemplaires identiques, mais il possède aussi des modèles conçus et fabriqués spécialement pour lui comme par exemple la Ferrari FX ou cette Mercedes 300SL. Et encore, ce que nous savons n’est même pas un bout d’ongle de pied de la partie visible de l’iceberg, le pays étant très secret.
Donc quand le Sultan n’est pas occupé à couper les mains des voleurs ou lapider des homosexuels en place publique, il sait aussi se détendre autrement, en prenant une des caisses de sa collection, et s’y faire un petit kiff. Ou même parfois il en prend 6 d’un coup, histoire d’avoir une collection assez cohérente.
La notion de respect s’arrêtant au premier jet de pierre, prendre une voiture sortie à 435 exemplaires et y coller un kit carrosserie vaguement tuning, la bas c’est juste un lundi. Et c’est ce qui est arrivé à cette Maserati Khamsin.
De base, c’est déjà une caisse rare. Mais pas rare par volonté comme peut l’être une Maserati Boomerang. Plutôt rare par fatalité comme une Latigo. En effet, la Khamsin est issue de l’ère Citroën du constructeur Italien qui, comme chacun le sait, ne fut pas forcément la meilleure. Citroën ayant racheté la marque juste pour se procurer un V6 à la base, mais l’a finalement mené à la faillite.
Bref, on ne va pas réécrire l’histoire. Des trois modèles nés de la collaboration avec les constructeur aux chevrons, la Khamsin est probablement celle qui s’est le plus retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. En effet, la Bora et la Merak ayant déjà déçu le public a cause justement des éléments hydrauliques fournis par Citroën, jugés peu fiables, ce modèle se devait de faire remonter la pente à la marque au trident.
Malheureusement, la Khamsin ayant été présentée juste après le choc pétrolier de 1973, elle fut pénalisée par la consommation du V8 maison de 4930 cm³, quatre arbres à came en tête et 320 chevaux. Ajoutez à cela la mauvaise condition financière de Citroën et vous avez tous les ingrédients pour faire de cette caisse un echec… Du moins à l’époque, parce qu’avec la spéculation automobile contemporaine, les échecs d’hier font la reines des ventes aux enchères d’aujourd’hui.
Tout ceci nous amène à la Khamsin tunée que vous avez sous les yeux. Je ne suis pas certain que Marcello Gandini ait approuvé la transformation. Mais ça, la famille Bolkiah s’en tartine le uc’ avec du beurre de cacahuète. Comme il est difficile de trouver des infos fiables venant de Brunei, je vais vous raconter ce qu’on sait à peu près.
La transformation aurait été faite à Brunei avec un kit carrosserie sur mesure. Le volant provient de chez De Tomaso et les jantes de chez Avant-Garde (même si on dirait qu’elles viennent de Norauto !). Puis ensuite l’auto s’est retrouvée en Nouvelle Zélande. Cela expliquerait pourquoi elle se retrouve avec un V8 Holden sous le capot accouplé à une boite auto !
Difficile de se faire un avis sur cette auto. Certains crieront au scandale tandis que d’autres trouveront la transformation à leur gout. Ce qu’il y a de sur c’est que le billet qui a été mis la dedans est plutôt conséquent, et que la qualité de fabrication est extrêmement élevée. Quand on ne sait pas quoi faire de son argent…