Avant les SUV, il y avait les 4×4… contrairement à leurs clones modernes, ils ne craignaient pas la boue, ni les rochers. Les rayures ? Ils s’en foutaient tant qu’ils passaient. Le cuir, l’électronique, les aides… ils n’en avaient pas besoin. Chaque continent avait son Boss… Le Land Rover pour les européens, le Jeep pour les ricains, et en Asie, le boss c’était le Toyota Land Cruiser J40…

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A l’époque, on imaginait même pas un 4×4 pour aller s’la jouer prout prout sur le parking d’un palace de Monaco. C’était le pur engin agricole, utilisé dans les contrées éloignées et reculées où les conditions météos et les chemins précaires rendaient le moindre trajet compliqué. Que ce soit en Amérique du Sud, au fin fond de l’Afrique, en Asie ou dans le bush australien, quand t’achetais un 4×4, c’était ni pour faire le beau, ni pour te la péter… mais surtout pour y mettre plein sa race en mode mud and snow !

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Les engins n’étaient pas foncièrement sexy. Leur technologie ne faisait rêver personne, mais ils étaient incassables. Le confort ? A leurs côtés, un banc en bois aurait fait office de canapé ! Au niveau sonore, un jeu de boules Quies pouvait être utile… rendant alors la seule option de « luxe » qu’était l’autoradio, totalement inutile. Enfin, ils étaient animés par des blocs aussi anémiques que ce qu’ils étaient indestructibles et coupleux. Bref, quand t’achetais un 4×4, tu pouvais faire le tour du monde par la route et les chemins… et même plusieurs fois !

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A ce jeu là, le Land Cruiser faisait partie des meilleurs… né en 1951, il va devenir le premier véhicule japonais commercialisé et assemblé en dehors de l’archipel. En 63, le Jeep Wagonner va apporter un bouleversement dans la force des 4×4… il va les faire entrer dans ce qui deviendra quelques années plus tard les SUV en les faisant devenir des routières surélevées et passe partout, à usage familier… Le Land Cruiser va s’adapter, traverser les époques en suivant les modes… et ça fait 70 ans que ça dure pour plus de 10 millions de Land Cruiser vendus.

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En 1960, celui qui véritablement lancera la carrière internationale du Land Cruiser, c’est le J40, codé FJ avec un 6 cylindres essence, HJ et BJ avec respectivement un 6 cylindres et un 4 cylindres carburants au diesel. Ce véritable Kamikaze était capable de passer absolument partout tout en étant équipé de la faculté d’être quasiment immortel ! En 24 ans de carrière, s’il s’affichera majoritairement en châssis court deux portes , il va aussi jouer sur tous les tableaux, du pick up au presque civilisé Station Wagon qui verra le jour en 67… même si Toyota lancera cette même année, un autre Land Cruiser Station Wagon plus familial et au physique plus avantageux. Il n’empêche qu’aujourd’hui, le J40 fait partie de ces engins qu’on encense… à l’image du Jeep ou du Land Rover Defender.

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Il fait aussi partie des 4×4 qu’on radicalise. Enfin la plupart du temps, il est shooté à coups de suspensions réhaussées, pneus XXL, gros shnorkel, pare-buffle… tout pour partir traverser le Sahara. On l’a pourtant déjà croisé restomodédeux foishotrodisé ou burnoutisé… tout pour cruiser sur Ocean Drive à Miami Beach. Ouais voilà, vous m’voyez venir. Qui dit cruising pépouze chez l’oncle Sam, dit forcément V8. C’est le cas du FJ40 de 73 qui défile devant vos yeux. En 2018, lors d’une cure de remise en forme, la tentation était trop forte… on proprio l’a alors débarrassé de son 6 en ligne de 4.0 l pour 125 ch pour y greffer à la place un V8 Chevy small block de 350ci équipé d’un carbu quatre corps Holley, d’un collecteur et d’une ligne libérée. Il envoie le watts aux roues à travers une boite manu à quatre rapports accompagnée d’une boite de transfert à deux rapports (court ou long pour passer de deux à quatre roues motrices).

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Pour les escapades sur le sable chaud, les suspensions il peut compter sur des gommards Falken Wilpeak de 33″ montés sur des jantes American Racing en 15″. Pour le look, à l’avant ça passe par une calandre et des pare-choc chromés, avec longue-portée. A l’arrière, la seule modif s’est limitée à remplacer les feux rectangulaires par des ronds. Pour finir, elle s’est habillée en rouge avec le toit et les vitres teintées en noir. Dedans, on se retrouve en tôle…! Entourages de compteurs chromés, volant trois branches, sièges plus modernes en tissu gris, grosse sono, accoudoir central, tapis de sol en vinyle reprenant le style de l’alu strié.

On peut facilement comprendre l’engouement actuel pour ces engins. Rien à voir avec la vulgarité d’un SUV moderne. Avec le Land Cruiser, tu reviens aux fondamentaux. C’est brut, simple, robuste, ça ne s’embarrasse de rien, c’est aussi sexy qu’une boite à chaussures, totalement indestructible et… fun ! En tout cas plus qu’un Cayenne ou qu’un X6.

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