Attention, cette Jaguar MK2 3,8 l est strictement d’origine. Non j’déconne pas… Ahhh vous voyez qu’ça nous arrive parfois. Allez, faites péter le mousseux et les boudoirs, ce soir, c’est fiesta à l’Ehpad ! ‘Fin bon, il n’empêche que cette MK2, suite à un incendie, a quand même été entièrement refaite… mais à l’identique de c’qu’elle était le jour où elle est sortie d’usine. Mais en mieux !
J’vois déjà les mauvaises langues débarquer… « Ouais, la fiabilité anglaise, les fils qui s’touchent et c’est partie pour transformer la belle berline anglaise en BBQ géant. » Eh bien non… c’est juste la faute à pas de chance. Cette Jaguar MK2 dormait paisiblement dans un entrepôt qui a été la proie des flammes. Forcément, elle y est passée, transformée en merguez un peu trop cuite. Mais elle était sauvable… du moins avec beaucoup de patience, de talent et encore plus de dollars. En tout cas, ça a été le cas puisque tel le phénix, elle va alors renaitre de ses cendres.
La voiture est donc une Jaguar MK2 3,8 l de 66 qui, sous ses airs de bonne sœur, cache en fait un tempérament de feu. C’est qu’à l’époque, une vraie Jaguar est une Jaguar qui court… et la berline n’échappera pas à la règle, même avec le cuir et le bois précieux. Et elle le fera plutôt bien puisqu’à son volant, Bernard Consten va remporter le Tour de France auto à quatre reprises consécutives. Celle qui deviendra la « plus belle berline du monde » ou alors la « berline la plus rapide du monde » ne va pas avoir de mal à séduire les papas sportifs qui devaient surement rassurer leur femme en disant « mais non chérie, ce n’est qu’une berline »…
C’est le cas de celle qui vous pique déjà les yeux, expédiée le 21 juillet 1966 à San Francisco. A l’époque elle était bleue et arborait fièrement un toit coulissant Webasto, des roues à rayons, un poste Radiomobile, pendant que son 6 en ligne était accompagné d’une boitoto à trois rapports. Mais tout ça c’était avant le drame… qui allait la faire passer par la case restauration. Et justement, aux States, on a une mauvaise habitude dès qu’il faut refaire une voiture à neuf. Souvent, la qualité du boulot moderne dépasse celle de l’époque. On a pour habitude d’entendre qu’une restauration à l’américaine rend la voiture plus neuve que ce qu’elle l’était à sa sortie d’usine. Après, est ce un défaut ? Les puristes diront peut être que oui? Moi je pense que tant que ça lui redonne vie et que ça la sort de sa léthargie, ce n’est que du positif !
En tout cas cette Jaguar MK2 en est le parfait exemple… et c’est pour ça que je voulais vous en parler. Et pourtant, elle n’est ni passée en airride, ni en restomod et encore moins transformée par Ian Callum. La seule modif vient de sa robe qui est passée d’un Silver Blue à un plus sombre et profond PPG Deltron black. Pour le reste ,elle a retrouver son toit coulissant, ses roues à rayons et dans l’habitacle, c’est de l’orfèvrerie ! Cuir et moquette beige avec volant bois et placages bois. Tout est neuf et nickel, jusqu’au 6 en ligne et sa boite Borg Warner qui ont été entièrement reconstruits. Même la radio d’origine a retrouvé sa place au seuil de la console centrale. C’est un véritable sans faute. La belle anglaise a retrouvé tous son charme et sa pêche d’antan… et avec cette cure de jouvence, elle n’a jamais semblé aussi… moderne !
Pour en arriver là, il a fallu quelques années de taff, pour un budget qui a surement dû dépasser la côte de la voiture. Mais bon, vous savez c’qu’on dit… quand on aime, on n’compte pas !