Si je vous dis Lowrider, vous allez à coup sûr me sortir les références de ce mouvement hispanique apparu aux alentours de 1930. Par contre à aucun moment, l’un de vous va me sortir Volga, Moscou ou bien encore le nom du club de référence Boyare. Pourtant nos passionnés de l’est du globe nous prouvent qu’il est possible de se la jouer « Up in smoke tour » dans les rues enneigées de la capitale russe.
A une certaine époque, associer influence latinos et production automobile russe pouvez vous valoir un aller simple pour le Goulag. Comme si Ivan Drago allait porter le short de Balboa, un peu de sérieux ! Pourtant, depuis quelques décennies, les choses ont bien changé entre ses deux grandes nations. Elles ont même quelques points communs, l’exemple flagrant est cette caisse. L’ambassadeur de se rapprochement de cultures totalement opposées se nomme Vadim : trentenaire bossant dans l’aéronautique et l’un des cinq fondateurs du « Lowrider Boyare ». Ce club est né en 2012 et a pour vocation de promouvoir le Lowriding en Russie. Je vous invite d’ailleurs à consulter l’Instagram de ces passionnés, vous y verrez des Volga et autres terroirs mécaniques traités à la sauce piquante!
La caisse qui nous intéresse aujourd’hui est une Gaz Volga de ’83, un modèle qui fut développé tout en étant influencé par le design des productions américaines. Par conséquent, la Volga est physiquement plus proche de la culture lowrider à la fois en terme de taille et de design que pourrait l’être un Niva par exemple. Achetée en 2015, Vadim va vite s’attaquer au gros œuvre en apportant un soin particulier aux éléments de carrosserie. Notre ami le sait, comme tout tableau de maitre il faut soigner son support !
En tant que Lowrider, la partie où il ne faut surtout pas se vautrer c’est bien sûr la mise en peinture du véhicule. Pour le choix de la teinte et le travail graphique de cet art complexe, le proprio va faire confiance à « Madlines24 », un expert en la matière. La teinte principale pour son œuvre est du bleu, vient s’ajouter à cette base, du métal flakes, du candy et surtout plusieurs dizaines d’heures de travail acharné en peinture. Mais aussi d’aérographe, de ponçage puis de nombreuses couches de vernies pour donner la profondeur et l’éclat au divers tracés et formes. Le résultat est tout simplement époustouflant, une dinguerie visuelle, que dis-je, une œuvre d’art sur roues.
En parlant pneumatique, Vadim reste sur une valeur sûre. Son choix s’arrête sur des jantes à bâtons de la marque Dayton en 14 pouces, équipées de pneus à liseré blanc. Pour l’instant, la Volga n’est pas encore un vrai lowrider qui lève la patte, la suspension hydraulique est prévue dans les mois à venir. Actuellement, pour faire des étincelles et claquer l’auto au sol, notre ami a trouvé la parade en faisant installer un système de suspension pneumatique. Celui-ci est composé de quatre airbags, deux compresseurs Berkut (fabrication Russe) et divers pièces venant de différents fabricants (Airmaxxx et Airlift). Dans un souci de finition extrême, les chromes d’origine piqués par le temps et les conditions météo ont été remplacés par des pièces neuves. S’il n’y avait pas le froid glacial et la place rouge à proximité, l’illusion d’un projet chicanos serait parfaite.
D’après les dires de Vadim, sa Volga est encore amenée à évoluer dans les mois à venir. Outre la suspension hydraulique mentionnée plus haut et qui devrait représenter à elle seule quelques heures de prise de tête pour le montage, notre ami va s’attarder à modifier l’habitacle un tantinet austère pour le faire entrer dans une autre dimension grâce à son pote sellier. Pour clôturer sur une note musicale, la Volga la plus hispanique de Russie pourra se tortiller du cul au son de Bad Balance, Timati et autres rappeurs russes via un système audio qui devra se faire une place entre les nombreuses batteries nécessaires au montage hydro.