Mais que vient foutre une Volvo 940 sur DLEDMV ? Qui plus est un break, avec, en guise de bonus, un crochet d’attelage ! C’est le salon de la caravane ici ou quoi ? Alors d’abord c’est une essence turbalisée. Ensuite elle est passée en mode pompelup. Et enfin, c’est le daily de Kevin Fayolle… Du coup, ‘pensez bien qu’on vous réserve quelques surprises !
Quand tu veux te préparer une caisse de drift, le plus compliqué c’est de choisir la base. D’autant plus si tu veux un peu sortir du lot et fumer différent ! Du coup, quoi de mieux qu’un bon vieux break Volvo pour aller repeindre la route en noir ? C’est vrai qu’à la base, si on s’arrête au look, une Volvo, ça n’est ni sportif, ni ludique. Ca, c’est la vision des troglodytes de l’auto. Car justement, la marque suédoise a toujours usé de cette différence pour orienter sa communication et proposer des sportives totalement décalées. Rappelez vous la 240 Turbo qui est venue chasser sur les terres de l’ETCC dans les 80’s. Dix ans plus tard, ce fut au tour du break 850 d’aller frotter du pare-choc dans le bouillant BTCC anglais. Enfin dès le début des années 2000, ce sera les C30 et S60 qui viendra prendre le relai, toujours en Touring Car.
Malgré l’image, il faut donc croire que les suédoises sont bien plus chaudes qu’on le croit ! Le break Volvo 940, c’est le parpaing préféré des antiquaires. Aussi long qu’un paquebot, sexy comme un corbillard, cet utilitaire déguisé en familiale offre un confort princier et l’habitilité d’un loft ! Par contre, même si un turbo vient lui taquiner l’admission, niveau sport, c’est aussi virulent qu’un épisode de Derrick. Pourtant, cette grosse brique suédoise est le genre d’engin élevé dans le grand nord et étudié pour être absolument indestructible. D’ailleurs la légende raconte que ses ingénieurs ne lui ont pas fait subir des tests, mais tout simplement un stage de survie dans le cercle polaire. Si Highlander avait été Viking, il se serait appelé Volvo car pour l’arrêter, il faut lui enlever son moteur. Du coup, c’est encore plus paradoxale de savoir que ce gros break sert de daily à l’un des pilotes de drift les plus déjantés du moment, à savoir Kevin Fayolle.
Kevin c’est la révélation du drift de 2018. Au volant de son break Volvo 240, il a animé les épreuves de la Slide. Face aux monstres surpuissants, il savait que sa suédoise allait avoir du mal à faire le poids, alors il a choisi une voie différente et totalement délirante de nos jours. Celle du fun et du plaisir en allant faire le show et régaler les spectateurs. Et ça allait plutôt bien fonctionner car ce chaudronnier de métier de tout juste 25 ans, aussi talentueux avec le métal que derrière un volant, est devenu l’un des pilotes les plus appréciés du plateau. Mais ne vous y trompez pas. Ce tempérament déjanté derrière le volant cache un gars adorable et avec la tête bien posée sur les épaules. En effet, Kevin a monté son propre atelier, CrazyFab. Tel le Docteur Frankenstein, il y crée toutes sortes d’engins et leur donne vie, que ce soit pour son utilisation personnelle comme pour celle de ses clients qui viennent d’un peu partout dans le monde. Quand je vous disais qu’il avait du talent ! Ainsi parmi ses créations, on compte son break Volvo 940 qui, comparé au reste, est quand même resté en mode soft… enfin, presque.
Le gros paquebot suédois tout de noir vêtu est sorti des fonderies scandinaves en 1993. A l’époque il venait remplacer le break 740, et pour ne pas perturber les fidèles de la marque, les designer avaient, une fois encore, tracé les lignes à la tronçonneuse. Y’a plus sexy, mais niveau personnalité, et image de robustesse, on fait difficilement mieux. Pour le coup, Kevin a choisi un modèle GLE 2,3 Turbo, celui qui venait chapeauter la gamme 940. Pas d’ostentatoire, c’est propre, sérieux et bien équipé d’origine. A l’époque, on n’y retrouvait pas encore tous ces gadgets électroniques aussi absurdes qu’inutiles. Là, c’est utile… vitres élec, fermeture centralisée, clim, sièges chauffants et éventuellement, le cuir. Basta, ça fait le job.
Pour Kevin, l’essentiel c’est le châssis et le bloc. Le premier reçoit des trains roulants rotulés, made in CrazyFab. L’avant est accompagné par des amortos BC Racing et l’arrière posé sur des amortos à gaz. Les ressorts sont plus courts afin de pouvoir rouler plus bas et ainsi abaisser le centre de gravité. Bien sûr le pont est soudé et équipé d’écopes pour optimiser le refroidissement. Enfin aux quatre coins, on retrouve des roulettes Performance Formula en 15’, au centre doré, dans le pur esprit BBS mesh des 80’s. Elles sont chaussées en Zestino en 185/60, avec la particularité d’avoir monté des semi-slick devant.
En levant le capot, on tombe donc sur le 4 cylindres 2.3 l turbo qui affichait d’origine 165 ch. Je parle au passé car vous pensez bien que Kevin est passé par là. Le gazier est libéré avec un collecteur et une ligne signée CrazyFab. Le turbo est maintenant un T3 qui souffle un peu plus fort. La gestion passe par un boîtier Omex Rev Limiter. Une pompe gros débit 400 l/h avec régulateur Aeromotive. Honnêtement, on s’en fout un peu du nombre de canassons qui sommeillent sous l’capot. L’important, c’est qu’il y en ait suffisamment pour faire fondre la gomme et laisser deux belles grosses dédicaces noires sur l’asphalte.
En dehors d’un coup de main d’Alpes Hydro, Kevin a tout fait seul et manifestement il se débrouille plutôt bien. Un bon look de sleeper pour ce parpaing qui file au ras du sol et qui est capable d’enfiler des déhanchés aussi dociles que fumants. Un daily décalé qui colle bien à l’esprit de Kevin, différent, délirant mais docile et rassurant. Une réussite et un gars qui mérite le coup d’être connu… et quel talent !
Top originalité. Tout est bien résumé dans l’article!!!