’66 Chevrolet Chevelle Roadster Shop – Compacte…!
par Thierry Houzé | 1 septembre 2021 | Street |
J’sais pas vous mais perso, quand on me parle de voitures américaines compactes, ça me fait toujours sourire. A croire qu’une fois que tu traverses l’Atlantique la notion de proportion change. Car oui, cette Chevrolet Chevelle de 66, avec ses 5 m de longueur, y est considérée comme une voiture compacte !
5 m… c’est la longueur d’une Chrysler 300C, d’un Maserati Levante ou d’un Shooting Brake CLS. Rien de vraiment compact. Pourtant, dans les 60’s, au milieu des paquebots de tôle et de chrome assemblés par les big three, il faut croire que ça suffisait pour être encore considéré à la limite de la voiture de Oui Oui ! Et justement, à partir de la moitié des années 60, c’est ce genre de caisse qui va prendre le dessus dans un marché en pleine mutation. Les bateaux posés sur des suspensions aussi souples qu’une guimauve, c’est un truc de vieux. Les jeunes veulent du dynamisme, surtout depuis l’arrivée d’une certaine Ford Mustang considérée elle aussi comme compacte (40 cm de moins que la Chevelle quand même !).
Justement, la Chevelle, qui se contentait de V6 et de V8 small block, aurait pu lui griller la politesse en inaugurant la famille des Pony Car, et bien que compacte, elle était quand même trop longue, pour venir jouer dans la même cour que la Mustang. Ouais, en ce qui concerne les règles, les ricains sont très à cheval… normal, ce sont des cowboys ! Il n’empêche qu’à l’image de tous les coupés sportifs ricains des 60’s et 70’s, la Chevrolet Chevelle reste une base que tous les spécialistes du restomod s’arrachent, surtout lorsqu’il s’agit d’une Malibu, le haut de gamme de la famille Chevelle, pouvant être équipée de l’option SS (Super Sport). Comme ses concurrentes, elle va peu à peu prendre du volume mis surtout recevoir le renfort des V8 Big block qui la feront devenir un muscle car.
Celle qui défile sous vos yeux est sortie d’usine en 66. Bien que née à la fin des 63, elle conservait le châssis et les blocs même si elle changeait discrètement de look (A l’époque, chaque millésime avait ses spécificités esthétiques) avant le vrai premier restyling qui allait arriver pour 68. Aujourd’hui elle appartient à un certain Luke qui a décidé de lui offrir une p’tite chirurgie esthétique, sans pour autant y bafouer ses origines. Pour cela, il l’a confiée à Roadster Shop, un des spécialistes de la discipline. Ils y ont collé un look différent, à l’image de la méchante Pontiac GTO The Judge ou de la bestiale Corvette Stingray qui ont déjà posé leurs roues sur DLEDMV.
Les papes du restomod ont donc revu la voiture pour faire du neuf avec du vieux. Chez Roadster Shop, on appelle ça les « Survivor Series ». Esthétiquement, la carrosserie reste comme elle l’était en sortant d’usine, avec sa peinture d’origine. Derrière de magnifiques Forgeline OE1 en 19″, chaussées de Diamond Back Classics avec un léger liseret rouge. Derrière, on retrouve un duo disques et étriers 6 pistons signés Wilwood. Pour le reste, c’est du homemade, avec trains roulants et suspensions spécifiquement développées en interne sous le nom de RS Fast Track Châssis… ça pose les jalons et ce n’est pas là pour se la jouer promenade touristique.
D’autant plus quand vous saurez qu’un V8 LSX se cache sous le capot. En fait, le LSX est un bloc proposé depuis 2006 en plusieurs cylindrées et basé sur un LS7 revu par Warren Johnson la légende du dragster, pour être « facilement » préparé et encaisser jusqu’à 2500 ch. Venu tout droit de chez Texas Speed & performance, ce 454 ci avec culasses préparées et ligne full inox envoie plus de 700 ch aux roues arrière via une boite BorgWarner T-56…
Aussi lourdement armée, la Chevelle à la sauce Roadster Shop devient une véritable arme de destruction massive. Qui plus est, avec ce nouveau châssis, elle encaisse les charges du V8, mais sait aussi se montrer efficace en dehors des lignes droites. Et pour mener le missile, Luke pend place dans un habitacle lui aussi revu et corrigé. Le look est toujours vintage, mais en y regardant de plus près, on se rend compte que le tableau de bord a été remplacé. Terminé l’aiguille qui bouge horizontalement. Place à des compteurs plus modernes et surtout plus précis et adaptés au nouveau gazier. On retrouve également un levier de vitesse Hurst, des sièges baquets et toute les selleries et moquettes ont été changées. C’est noir, mais c’est clean et classe !
A l’arrivée, cette Chevrolet Chevelle s’est transformée en une sorte de restomod sleeper qui doit en laisser plus d’un sur place. Et avec elle, l’équipe de Roadster Shop s’affirme au sein des spécialistes dans le domaine.
Très beau!!!