La BMW Isetta, c’est un tricycle remué par un monocylindre 4 temps aircooled de 300 cm3 pour une puissance débordante de 12 ch… autant dire que t’iras pas chasser un time attack à son volant. Si ce n’est qu’avec celle que je vous ai trouvée, je dirais pourquoi pas ! Dopée au 4 cylindres 600 cm3 d’une Honda CBR RR, autant dire que le tricycle se transforme en mauto !

Question de survie

Au début des 50’s, c’est la crise chez BMW et ça va durer un p’tit moment. La guerre a laissé des traces… après avoir fabriqué des moteurs d’avions pendant le conflit, la marque peine à trouver un nouveau souffle. Si elle reprend la production de motos en 48, elle lance sa nouvelle BMW 501 en 52. Un échec retentissant… la voiture coute plus cher que ce qu’elle rapporte surtout en pensant relancer les ventes avec une berline luxueuse. Maintenant, il faut du populaire économique. Si ce n’est que BMW a tout misé sur la 501, la marque n’a plus vraiment le temps et encore moins les moyens de lancer un nouveau développement. Ca sentait la faillite à la Bayerische Motoren Werke !

Quand l’Iso Isetta devient BMW Isetta

Du coup, sans le savoir, la solution va venir d’Italie. En 53, au salon de Turin, Renzo Rivolta – un fabricant de frigos et de motos – y dévoile la petite Iso Isetta. Un tricycle biplace en forme d’oeuf avec une grande porte frontale, une Bubble Car (c’est son surnom) de 2,28 m pour 350 kg et motorisée par un monocylindre deux-temps de 198 cm3 pour 9,5 ch. Une délégation allemande va rencontrer l’italien et rapidement, un contrat de licence est signé. En 55 BMW présente son Isetta. Elle a été légèrement revue et équipée du monocylindre de la R25, un 250 cm3 aircooled (assisté d’un ventilo) de 12 ch. Le succès est immédiat à tel point qu’elle va avoir droit à une gamme complète et même à un 300 cm3 dès 56. En attendant, l’Isetta va sauver BMW… mais pas longtemps. La marque va une fois de plus s’enflammer. Pour certains marchés, elle développe une Isetta avec 4 roues, puis on voit débarquer la BMW 600 (qui n’est autre qu’une longue Isetta 4 places) et la petite BMW 700 qui vont à nouveau vider les caisses plutôt que de les remplir. Il faudra finalement attendre l’arrivée de la Neue Klasse au début des 60’s pour voir BMW retrouver des couleurs… mais ceci est une autre histoire.

Restomod attitude !

Quoiqu’il en soit, BMW va quand même écouler plus de 161000. Et forcément, il a fallu que l’une d’entre elles (une version 4 roues) se fasse choper pour passer à la sauce restomod. Et pas qu’un peu…! Esthétiquement, pas de grosse révolution. Des phares à LED avec clignos intégrés, une 3ème feu stop, lui aussi à LED, apparait sur le support de plaque, on remarque la trappe à essence de type racing et la robe délicieusement vintage qui se pare en bleu turquoise et blanc.

Honda CBR RR inside

Premier gros choc, la double sortie d’échappement… c’est pour évacuer les calories du nouveau gazier, un 4 cylindres de 600 cm3, refroidi par eau (d’où le radiateur derrière la grille latérale), emprunté à une Honda 600 CBR RR et associé à sa transmission avec une commande de boite séquentielle posée sur l’intérieur de l’aile gauche. Pour ceux qui poseront la question, pour passer la marche arrière, il faut descendre et pousser ! Comprenez par là que, comme d’origine, il n’y en a pas.

120 ch à 13500 trs !

Ce sont maintenant 120 ch perchés à 13500 trs qui filent aux roues arrière de 10″ de large et chaussées en 205/50. Pour les aider à passer les watts au sol, la suspensions arrière reçoit des combinés RFY. Pour le freinage, l’avant voit des étriers mordre des disques percés pendant que l’arrière se contente de tambours à commande hydraulique.

Du son !

Pour mener la Bubble Car sous testo, le cockpit voit sa banquette garnie de vinyle noir et de tissu pied de poule (comme le panneau de la porte) et une sono composée d’un combiné à écran tactile Pyle et de haut-parleurs JBL sur la porte et la plage arrière. Devant le « pilote », le dashbord a été emprunté lui aussi à la Honda CBR.

Projet 100% chtarbé

Quand on voit sa bouille et qu’on découvre son potentiel mécanique, on s’dit qu’il y a des gars qui sont chtarbés quand même. Dites vous que la puissance a fait x10 par rapport à l’origine. Bah, imagine une Saxo avec un V16 de Bugatti Veyron… c’est un peu la même. 120 ch dans une bulle de 350 kg… allé peut être 400 avec le nouveau moteur. Tu récoltes le rapport poids / puissance d’une Vector M12, une Porsche 993 Turbo S ou une AMG GT…! Dans une BMW Isetta… ouais ! Vraiment bien chtarbés les gars…

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