’56 Cadillac Serie 62 Cab’ – Quand Chip Foose s’en occupe…
par Thierry Houzé | 28 novembre 2024 | Street |
Dans l’imagerie populaire, une caisse américaine c’est un gros V8 qui sommeille sous le capot, soit d’un gros pick up, ou bien d’un muscle car, ou encore d’un gros cab’ dégoulinant de chromes. C’est ce dernier qui vient poser ses roues sur DLEDMV aujourd’hui. Mais pas n’importe quel cab’, une Cadillac de 56. Et comme j’suis quelqu’un de sympa (si, si !), celle que j’vous ai trouvée, elle est passée entre les mains d’un certain Chip Foose…
Entrée de gamme
Faut savoir que lorsqu’elle voit le jour en 1940, la Cadillac Serie 62 est sensée accompagner la Serie 61 pour en faire une entrée de gamme… enfin, entrée de gamme comme on l’entend chez Cadillac. Rassurez vous, ça reste gros (très gros), lourd (très lourd), souple (très souple) et plein de chromes (beaucoup de chromes). Mais chez Cad’, c’était la moins grosse et la moins lourde… et ça, ça changeait beaucoup de choses.
11m2 au sol !
En 54, la Serie 62 entre dans sa quatrième génération, proposée en berline, coupé et cabriolet, c’est elle qui servira de base à l’Eldorado, si ce n’est qu’elle a moins de chrome (c’est comme ça que se faisait la hiérarchie chez Cadillac). Malgré tout, elle s’affiche sur plus de 5m50 pour 2m de large… 11m2 au sol, plus qu’un studio parisien ! Sur la balance, elle passe allègrement les 2 tonnes. Du coup, le V8 de 365 ci (6.0 l ) n’est pas de trop pour tenter de décoiffer le conducteur et ses passagers, tranquillement vautrés dans des canapés en cuir.
50’s style
Physiquement, on est dans les 50’s avec des lignes plus basses et élancées que les paquebots des années 40. Long capot bombé, ailerons d’ailes, prises d’air latérales, gros pare-chocs chromés avec obus et calandre « coupe frites », pare-brise enveloppant, phares à visière, double sortie d’échappement intégrée dans le pare-choc arrière… tous les codes sont là et quand ce n’est pas le cas, ça lance les modes. En photo, elle semble presque compacte… en vraie, elle en impose. C’est une Cadillac, ça doit se voir et se savoir. Au fil des générations, elle va succomber au toujours plus… au risque de devenir une caricature. Voilà surement pourquoi les 4ème et 5ème générations (de 54 à 59) sont probablement les plus séduisantes, sachant composer entre leur gabarit et la classe qu’elles dégageaient.
Rénovée par Chip Foose
Surement ce qui a fait craquer le proprio de ce cabriolet de 56 acquis en 91 pour en faire son déplaçoir jusqu’en 2006 où il va décider de lui offrir une cure de pompelup, une sorte de mise à jour. A ce jeu là, les spécialistes sont légions sur le sol américain. Mais peu savent en tirer la quintessence sans dénaturer les origines. Il faut un bon, un nom… Chip Foose.
Foose Design et Overhaulin’
Chip baigne dans la personnalisation auto depuis qu’il a 7 ans. Pendant que ses copains jouent au baseball, lui préfère bricoler dans l’atelier de Project Design à Santa Barbara, le speed shop de son père avant de s’orienter vers des études de design auto. C’est un artiste qui sait décoder les lignes, les tendances et subtilités du message passé par le designer. Ses maitres à penser se nomment Alex Tremulis (designer de Cord, Duesenberg et Tucker), Boyd Coddington ou J Mays. En 98, Foose ouvre son bureau d’étude qui deviendra, en 2000, Foose Design. En 2003, un documentaire sur une Ford Thunderbird le rend célèbre et l’année suivante, il signe avec TLC (The Learning Channel) pour animer le show Overhaulin’ qui s’étalera sur plusieurs années pour 9 saisons et 112 épisodes.
La sobriété se cache dans les détails
Parmi ses créations, cette Cadillac Serie 62 Cab’ de 56. Comme expliqué plus haut, son proprio ne cherchait pas une révolution, juste une sublimation. Pour faire le job, Chip va rénover la caisse, la lisser, en revoir quelques détails comme l’intégration des pare-chocs, avant de la rhabiller en Taupe satiné et de passer la calandre et les logos en doré. La capote est blanche. Dans les ailes, les jantes acier avec enjos chromés sont laissées en 15″ et chaussées en flancs blancs. La direction est maintenant assistée et le freinage est signé Hydroboost. Pas d’airride, le châssis est refait, mais comme à l’origine.
Le coude à la portière
Sous le capot, le V8 351 ci a lui aussi été entièrement refait à neuf. Foose y a juste rajouté des couvre culasses à ailettes, une boite à air de sa création et une ligne sur mesure qui débouche sur des silencieux Magnaflow. De toute façon la Cadillac Serie 62 Cab’ n’est par là pour aller chasser le 400 m, ses 285 ch sont largement suffisants pour cruiser le coude à la portière en laissant la boitoto Hydra-Matic faire le job.
C’est beau !
D’autant plus que pour l’habitacle, l’équipe de Foose a joué avec les teintes des différents cuirs. Gris pour le tableau de bord, mais aussi blanc et corail pour les banquettes et panneaux de portes. La moquette épaisse se confond elle aussi en corail. Le volant et les commodos sont neufs mais reprennent le style des 50’s. Un sono est bien camouflée et pilotée par un combiné caché dans la boite à gant.
Juste envie de cruiser
Du sans faute… l’engin idéal pour aller cruiser sur Hollywood Boulevard, Santa Monica ou tenter le road trip sur la Route 66. En même temps, rien d’étonnant, c’est signé Chip Foose !
© Wob via BaT