’50 Ford Station Wagon Custom Woodie… « Envy » de bois et d’acier !
par Thierry Houzé | 15 juin 2019 | Street |
A une époque où les voitures embarquent quasiment autant de technologie qu’un Airbus de dernière génération, il est toujours bon de se rappeler qu’il y a seulement un peu plus de 100 ans, la technologie automobilesque se limitait à l’acier et au bois ! Et avec le Ford Woodie custom de 1950 qui débarque, vous allez voir que ça pouvait être pas mal aussi !
Les woodies, c’est le prolongement des diligences et autres chariots de la fin du 19ème siècle. Un cadre en fer et tout le reste en bois. Puis quand la bagnole a débarqué, les ingénieux inventeurs n’ont fait que rajouter un moteur à ce qui leur servait de déplaçoir quotidien… avec plus ou moins de réussite et de… décès ! Mais la technologie a évolué au fil du temps.
Peugeot, Panhard & Levassor, Daimler Riemenwagen ou encore Ford, au tout début du 20ème siècle les voitures prennent forme, et à l’approche des années le bois commence peu à peu à laisser sa place à l’acier, plus robuste et dont les besoins et la production ont fini par rendre moins cher.
Pourtant le bois ne disparait pas pour autant, mis à part que son utilisation devient plus un style qu’une nécessité… et dans ls années 30 jusqu’à la fin des 50’s, on voit débarquer les Woodies… Des break, utilitaires, pick up ou minibus dont les carrosseries vont marier les deux matières. Observé de notre époque devenue si impersonnelle et dictée par les normes, on se dit que leur charme est aussi pétillant que le chrome et les teintes flashy qui étaient bien plus vivantes que le notre gris et noir quotidien !
L’acier était réservé à la partie avant et au châssis. Mais les flancs, les ailes et le cul pouvaient s’habiller de bois. Soit du basique et rudimentaire pour les utilitaires et entrées de gamme, soit des habillages différents et vernis qui sortaient de chez les meilleurs ébénistes pour du premium comme les Oldsmobile Deluxe Wagon, Chrysler Town & Country, Packard Station ou Ford Super Deluxe…
A la fin des années 50 les woodies disparurent. Leur entretien régulier et contraignant n’était plus adapté aux besoins de l’époque qui voulaient de la simplicité et de la robustesse, tout en limitant les couts de production. Il n’empêche que dans les 70’s et 80’s, on a vu arriver sur certains modèles ricains une finition « simili woodies »… les flancs de certains breaks et monospaces recevaient des placages en imitations bois faites en véritable ronce de plastique. Du pur 70’s style !
Mais revenons en à 1950 et à notre Ford Station Wagon qui se pavane devant vous. Dans les années 60, les surfeurs qui avaient besoin de place pour transporter leurs planches, ont commencé à aimer le style des woodies qui ne séduisaient plus grand monde. Un coup de vernis, un peu de son, une pin-up qui danse collée sur le tableau de bord, et la tendance était lancée sur les plages californiennes. Il n’en fallait pas plus pour que la culture hot rod et custom y foute son grain (De sable…) pour commencer à jouer avec les woodies… et quand on voit leur style, on se dit que finalement, ils n’attendaient peut être que ça !
Et ce Ford Station Wagon de 1950 est juste à tomber par terre ! Bois ou pas, station wagon, notre Shoe Box avec un sac à dos a reçu le même traitement que s’il n’avait que trois portes… d’ailleurs, il n’a que trois portes ! Le toit a été chopé de 2,5 pouces et les montants arrière ainsi que les feux viennent de chez Cadillac. A l’avant, la calandre et le pare choc ont été empruntés à une Ford 49. Les rétros ont été réalisés sur mesure à partir d’éléments du pare choc d’origine. Les parties tôlées sont recouvertes d’une teinte Green Pearl qui tranche superbement avec les chromes et l’érable qui habille les côtés et le hayon arrière.
Dans l’habitacle, la sobriété est de mise avec le luxe et la qualité de la finition. Volant Budnik Banjo, instrumentation numérique Dakota, clim Vintage Air, moquette chocolat, tout comme une partie du cuir qui se mélange avec la sellerie crème. Un rappel d’érable coure sur le tableau de bord et le long des panneaux de portes. Enfin, l’ambiance est amplifiée par un éclairage led avec des halos vert. Seule modernité, la sono parfaitement intégrée.
Enfin, au niveau châssis et moteur c’est du custom… Tout a été démonté et remonté en changeant, rigidifiant et modernisant tout ce qui pouvait l’être. Les liaisons et les suspat’ viennent d’une Mustang II (Génération de la fin des 70’s) accompagnées d’un kit airride. Les freins à disque essayent de se cacher derrière les jantes Budnik Arrowhead de 17′ à l’avant et 18′ à l’arrière. Enfin sous le capot, un V8 Chevrolet LT1, le 5.7 l de 300 ch qui hurle à travers une ligne inox sur mesure. Ce small block faisait avant le bonheur de la Corvette C4. Il est accompagné d’une boite 700R4 Hydra-Matic.
Au final, j’ai juste envie de m’prendre un billet d’avion à destination de L.A, et d’aller jouer au beach boy sur la côte californienne au volant de ce Ford Woodie qui tue sa race ! On comprend pourquoi ils n’ont appelé Envy !
© RM Sotheby’s