J’aime pas les roadsters anglais des années 50 et 60 ! Ne me demandez pas pourquoi… Je pense avoir été bouffé par ces clichés, de fiabilité aléatoire, tenue de route hasardeuse pour un tempérament souvent trop gentil ! Mais cette Austin Healey « Le Mans » je ne sais pas, elle a un truc de spécial. Trapue, musclée, elle va peut être me réconcilier avec eux !

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Avant de me lancer dans l’histoire de cette anglaise qui risque aussi de me servir de thérapie, accordez moi 30 secondes pour vous expliquer brièvement le fonctionnement de votre blog préféré. On a un groupe dans lequel on partage toutes les sources d’articles. Ensuite, libre à chaque rédacteur de choisir celui qu’il veut traiter… à partir du moment où s’il a déjà commencé un article, il ne peut en choisir un autre avant d’avoir terminé le 1er, comme on dit dans les milieux philosophiques : « C’est le 1er qui bande qui enc*** les autres »… Oui, c’est poétique… mais au moins, on comprend de suite !

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Mais l’essentiel n’est pas là…  où du moins, pas dans un citation imagée. Non l’essentiel c’est que même si je suis l’boss, étant aussi le patriarche de cette joyeuse équipe, vous avez donc du remarquer que c’est toujours Bibi qui doit à chaque fois s’coltiner les « voitures de vieux ». Oh j’entends déjà Julien : « Normal, toutes ces voitures sont aussi vieilles que toi » ou bien Tim : « Austin Healey ? Moi j’croyais que c’était une marque d’outillage »… réflexion aussitôt surenchérie par Rémi : « Bah c’est des outils pour les proctologues alors ! ».

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Enfin, n’y voyez aucun début de révolte (Non, si c’était le cas, j’aurais enfilé mon slip jaune sur mon pantalon !), mais juste pour vous faire remarquer que dès qu’il faut creuser et puiser dans la culture automobilistique, c’est papy qui s’y colle… Puis ça me servira pour voir si mes p’tits collègues lisent mes articles et cherchent à prendre soin du vieux de l’équipe !

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Maintenant libéré de ce poids qui m’a fait tomber dans l’alcool (Hein, vous êtes contents ?!), je vais enchainer avec ma thérapie sur les roadsters anglais (Cet article pourrait être sponsorisé par la sécu !). J’avais déjà essayé de me réconcilier à 2 reprises, avec un duo de MGA et avec une autre passée en mode Café Racer. Même si je restais dubitatif et affirmais que ouais, pourquoi pas… elles n’avaient pas réussi à me convaincre. 

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L’Austin Healey c’est grosso modo la même école. Un p’tit roadster qui vous met en étroite relation avec le vent et la route… et apparemment, plus elle est sinueuse, mieux c’est. Pourtant sur le papier, il y a de quoi rester  sceptique. Déjà Austin Healey 100, ne veut pas dire 100 ch mais 100 mph, sa vitesse maxi, soit 160 km/h. Et le 4, hé bien ça signifie 4 cylindres… un 2660 cm3 gavé par 2 carbus SU, qui affiche gaillardement 90 ch avec une boite 4 manuelle et des freins à tambour de partout. Ouais, fallait avoir des tendances suicidaires pour rouler en roadster anglais. Enfin, il parait que c’est sportif. Avec 990 kg sur la balance, l’anglaise revendiquait le 0 à 100 en 11 secondes. 

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Sinon, il y avait la 100M sur laquelle le 4 pattes respirait un peu mieux et qui en profitait pour grimper à 110 ch. Sur lequel il était également possible d’acheter le kit Le Mans et de le monter soit même. Car là où la petite Healey faisait la différence, c’est au niveau de son look. Par rapport à la 1ère génération qui affichait une teinte unie, la BN2 100M pouvait accueillir une peinture biton. Mais en plus, la « Le Mans » s’équipait d’un original saute vent qui venait remplacer le pare brise, ainsi que d’un capot aéré. 

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Merde, je ne sais pas si c’est ce grand méchante look, cet air trapu, cette robe noire et rouge, mais ça le fait violemment. On a envie de s’y glisser, de sentir ce magnifique cuir bordeaux, de saisir le volant en bois et de partir tailler l’asphalte. Châssis approximatif ? Avec 100 ch, ça doit le rendre vivant sans être dangereux finalement. On comprend alors mieux l’appel de la départementale sinueuse, cheveux au vent (Le 1er qui rigole…!). Est-ce qu’à l’arrivée, le secret de ces roadsters ne tiendrait pas dans leur façon de distiller des sensations sans avoir à en faire trop ? Je râle quand je vois des mecs se prendre au sérieux au volant de leurs ventouses à bitume pilotées par l’électronique, se battre pour revendiquer l’efficacité ultime, tout en oubliant l’essentiel, se faire plaisir ! 

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Ouais, j’me dis que c’est peut être là que ces anglaises font toute la différence. C’est que pendant qu’il se fait atomiser par un RS3 moderne et soudé au bitume, le gars derrière au volant de son Austin Healey « Le Mans » qui se bat déjà avec son volant à 80 à l’heure dans un sinueux, lui, il s’amuse sans être dangereux… 

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© RM Sotheby’s