R32 GTR, R33 GTR, R34 GTR… Pendant presque 15 ans, les 3 générations de Nissan Skyline ont effrayé toutes les caisses qui sont venues se frotter à elles en GrA, en N1 ou en GT500. Et c’était pareil sur la route, pour tenir le rythme fallait quand même avoir du levelet des watts sous capot. Car la force de la Skyline GTR, ça a toujours été sa maitrise des lois de la physique, qui lui permettait d’aller chercher de bien plus coriaces qu’elle… Et ça, c’était sans compter sur la Z Tune…

Le bouquet final… Au niveau marketing, la R34 allait donc signer la fin du nom Skyline. Oui, 5 ans après qu’elle ait quitté les show room japonais, Nissan allait sortir la GT-R R35 et avec elle, des ambitions mondiales. Et la R35, c’est Voldemort ! Tout le monde sait qu’elle remplace la R34, qu’elle s’appelle R35, mais il ne faut surtout pas dire que c’est une Skyline ! Stratégie marketing à la con… Car merde, Skyline ça pète quand même bien sa race. Surtout que la sportive a su se faire un nom, même en dehors de son marché. 

Permettez moi quand même d’appuyer sur ce point… Vous en connaissez beaucoup vous des caisses qui n’ont pas été commercialisées et qui pourtant ont réussi à se faire une notoriété comme elle ? Eh bien non, chez Nissan, on s’est dit qu’on n’en avait pas besoin. En même temps, la GTR R35 n’en a pas eu besoin… elle a quand même bien fait chier les autres à sa sortie ! 

Mais l’essentiel n’est pas là. Revenons à la Skyline R34. Un engin qui a toujours su composer avec les lois de la physique… On a beau dire c’qu’on veut, mais avec la Skyline on a l’impression que les ingénieurs de chez Nissan ont toujours su les dompter, voire même les repousser grâce à l’ATTESA E-TS,  une gestion complexe des 4 roues motrices qui se charge aussi bien de la motricité, du roulis, du carrossage et donne à la Skyline un grip juste délirant. Ajoutez à cela le RB26DETT, le 6 en ligne biturbo 24 soupapes, capable d’encaisser du copieux comme qui rigole… Au final, malgré 320ch (Théorique) et 1540 kg, la R34 est un missile sol-sol fusionné avec une ventouse à bitume.

Mais voilà, il faut croire que dans l’esprit des ingénieurs de chez Nismo, il y a avait encore moyen de faire plus et mieux. C’était une habitude… Après s’être penchés sur le cas de la R32 et de la R33, c’est donc logiquement qu’ils ont mis son compte à la R34. Mais là, leur objectif a juste été d’en faire « The strongest road car in the world » ou encore le « Top of GT-R » ! Rien que ça…

C’est donc  sur le circuit de Fuji Speedway, pendant le Nismo Festival qui s’est déroulé à la fin de l’année 2000 que le 1er proto de la Nismo Skyline R34 Z Tune est dévoilée en étant directement engagée à la « Tuner’s Battle » où elle va alors ridiculiser toutes les prétendantes. Pendant que certains monstres affichent plus de 1000 ch, la Nismo accuse 600 bourrins perchés à 8000trs. Mais ils ont la rage et chacun d’entre eux est exploité et passé sur la route. Pour cela, le 6 en ligne est devenu Z1 et reçoit des pièces directement empruntées au modèle de Super GT pour une cylindrée qui grimpe à 2.8l, une paire de turbos IHI et une ligne en titane. Au niveau châssis, c’est la R34 GTR V-Spec II Nür qui participe aux 24h du Nürburgring qui va servir de base.

Un moteur de super GT, un châssis de Super Taikyu, il n’en faut pas plus pour donner naissance à la Z Tune qui embarque un châssis affuté comme un scalpel et un bloc (Devenu Z2, il garde ses spécificités techniques mais est juste dégonflé à 500 ch pour passer les normes anti-pollution) qui souffle comme un typhon !  L’alchimie prend, la Z Tune est aussi performante qu’efficace.

En fait, Nismo rachète 19 V-Spec II, les désosse entièrement avant de les remonter à la main et les transformer en Z Tune. Le châssis est renforcé et allégé par l’emploi de carbone qu’on retrouve sur l’arbre de transmission mais aussi sur les ailes, les pare-chocs, le capot et l’aileron. La ligne est en titane, et les watts sont transmis aux 4 roues via une boite 6 Getrag associée à un embrayage bi-disques. Les suspensions sont signées Sachs et sont réglables en 3D et en dureté. C’est Brembo qui s’occupe du freinage spécialement développé avec des étriers 6 pistons devant et 4 à l’arrière… Dites vous juste qu’en cas de grosse frayeur, vous pouvez compter sur 2G de décélération… et plusieurs fois de suite ! Ca peut rassurer… Enfin aux 4 coins, RAYS fournit les roulettes en alu forgé, chaussées en Bridgestone en 265/35 R18. 

Au final, malgré 1600 kg sur la balance, la Nismo Z Tune revendique le 0 à 100 en 3,9 secondes. 290 en vmax et elle pulvérise le 400m en 10 secondes et le 1000m en 13 secondes de plus… de quoi coller à la culotte d’une Murcielago ou d’une 575 Maranello ! Et comme elles, avec le cuir, la clim et une sono à vous faire saigner les tympans !

Sur les 19 exemplaires, 17 recevront une robe grise et seulement 2 seront habillés en Midnight Purple. Chacun trouvera rapidement preneur pour un prix de 130.000 €. 

Depuis la Z Tune est devenue une pièce maitresse pour les collectionneurs, considérée comme l’une des sportives japonaises Street Legal les plus abouties… En 2016, un modèle importé en Angleterre s’est vendu 390.000 € et actuellement, le propriétaire australien de la Z Tune #001, a refusé une offre à 750.000 $… A ce rythme, elle pourrait rapidement dépasser le million ! 

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