La BMW E39 représente pour beaucoup la série 5 ultime. La plus aboutie, la plus fiable, et, une caisse qu’on associe tout de suite à la marque dès qu’on entend le mot BMW. C’est ce qu’on pourrait appeler une icône. En tête de liste, figure la diabolique M5, véritable monstre sur 4 roues. Sauf que, certains auraient aimé voir une version encore plus énervée, avec 4 cylindres de plus…

Et du coup, ça a existé ! Oui parce que le V8 c’est bien, mais ça sonne très US quand même. Alors qu’avec un V12, on touche à une certaine noblesse automobile… Bien que nombre de constructeurs aient un jour proposé de tels blocs dans leur gamme. Les italiens bien sûr, avec Ferrari en tête, mais aussi les anglais sous les capots des Jaguars, les allemands avec des moulins présents chez les 3 grands premiums, mais aussi les japonais avec la Toyota Century ! Bien sûr il existe d’autres constructeurs qui se sont lancé dans la production de ces gros douze cylindres, mais de manière plus anecdotique.

Si on se fait un focus sur BMW, le V12 reste une institution (m’enfin, plus maintenant…) durant plus de 30 ans. Apparu sous le capot de la vaillante série 7 E32, le M70, issu de l’union de deux 6 en ligne M20 de 2.5L, a permis à la marque d’aller titiller la Mercedes Classe S, sa meilleure ennemie. Le V12 BMW évoluera, et ira se loger sous le capot de la Série 8 E31, puis sous la série 7 E38 descendante, et même sous le capot de caisses un peu folles comme la McLaren F1.

Eh oui, le V12, c’est pour le très haut de gamme, les grand de ce monde, et pas question qu’un tel moteur se retrouve sous une routière. Les amateurs de la série 5 E39 devaient donc se « contenter » du V8 S62 pour laisser de la gomme au feu rouge et rouler à 250 sur l’autobahn. Bon, on parle quand même d’un des V8 les plus performants et jouissif jamais produit donc… Ça va ! Surtout qu’associé à sa boîte 6 manuelle, il a fait le bonheur des amateurs de conduite technique.

Pourtant, le béhemiste un peu curieux ne peut s’empêcher de se demander ce que donnerait une E39 avec un V12. Ouais, un peu comme quand vous vous demandez ce que donne la nouvelle copine du frangin en bikini. Ça peut ne pas être forcément fameux, mais l’idée traverse l’esprit… Bref. Globalement, est-ce qu’en casant un M73 sous le capot d’une E39 on assiste à une évolution beaucoup plus énervée de la M5 ? L’écurie de course Martin Veyhle Racing (MVR) à répondu a la question en préparant dans les 90’s 20 exemplaires de sa MVR 560i.

Le concept est somme toute assez intuitif. On prend une base de 540i, on y dégage le V8 M62, et on y met le V12 M73 réalésé pour l’occasion à 6.1L. Avec 438 ch à 5 400 tours contre 400 à 6 600, on est légèrement plus puissant que la M5 et son V8. Mais là où ça bouge un peu plus, c’est au niveau du couple où la belle envoie 620 Nm à 4 300 tours contre 500 Nm à 3 800 tours pour la M5. Donc concrètement ça donne quoi ?!

On va chercher la puissance moins haut dans le compte tours, par contre on est collés au siège un peu plus tard, mais plus fort ! Sur un 0 à 100, ça se matérialise par un 5.3 s pour la 560i contre… 5.3 s pour la M5. La 560i malgré ses specs accuse un poids plus élevé, et c’est pas l’ébauche de boîte robotisée à 5 rapports maison qui changera la donne ; la caisse n’est pas vraiment sportive. Bon elle à quand même des palettes au volant, question style dans les 90’s, y’a que les supercars qui font mieux !

Donc au final cette BMW MVR 560i ? En fait c’est plus Tortue Géniale que Sangoku tout blond. La comparer avec une M5 semble naturel, mais pourtant, c’est plus une 540i sous amphét’ qu’on a ici. Une routière capable de croiser sur autobahn à 310 à l’heure, mais… C’est tout. D’ailleurs, quel intérêt de dépenser autant pour une caisse aussi exclusive quand une M5 fait aussi bien ? Aucun. M’enfin si, le délire de rouler dans une E39 avec un putain de V12 ! Et ça, ça n’a pas de prix…

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