La Russie est un pays plein de charmes et de particularités comme le calendrier de Poutine, les crashes cam, les poupées russes… et les courses en Lada ! Bref, je comprends mieux pourquoi notre Gégé national a abandonné le rouge millésimé pour la Vodka. Là bas, l’atypique y est légion ! D’ailleurs, pour drifter différemment, la team de LocalHero vient de nous pondre un projet bien débile comme nous les aimons… Un Lada Niva dévergondé !
Valentin Atakishiev, pilote de 30 ans, est à l’origine de ce Lada Niva 2121. Résidant à Ryazan, petite ville située à 200 km de Moscou, notre homme baigne dans l’automobile depuis tout petit. Sa famille dirige une entreprise de pièces auto, quant à lui son ivresse c’est la mécanique auto. Il semble bien que pour les Atakishiev, la bagnole soit plus qu’un moyen de transport. Valentin n’en est pas à son premier coup d’essai, son précédent projet était un Show car sur base de VAZ 2103, qu’il avait shooté en mode compartiment moteur recouvert de cuir, swap moteur, intérieur full cuir, airride… Pour son nouveau projet, il voulait frapper encore plus fort avec la team LocalHero en revenant à leur premier amour : les circuits !
Comme beaucoup d’autres pays, le drift a envahi la Russie. L’avantage de cette partie de la planète, c’est que la météo favorise la glisse. Sauf que pour notre pilote, il fallait le faire avec classe et originalité. C’est lors d’une soirée autour d’un bon Golubtsy et quelques verres de Sbitegne que Valentin va apprendre qu’une carcasse de Niva était en train de pourrir dans le garage d’un membre de la team, et alors qu’il regarde un Gymkhana de Ken Block avec son F150 il eut une révélation, et se dit qu’il y avait surement quelque chose à faire avec cette carcasse de Lada.
Les américains ont leur Ford de drift, qu’a ne cela ne tienne, les russes auront un Lada pickup totalement unique! Pour cela, il aura fallu 3 hommes et 1 an de travail acharné pour en arriver au résultat que vous avez sous les yeux. Ce Niva se devait d’être unique avec un coût de fabrication raisonnable, un cahier des charges relativement logique et simple. Les gars feront donc avec des pièces d’occaz venant de diverses marques autos et pour le reste ce sera du fait maison.
La première étape fut de construire un châssis tubulaire. Une fois terminé, la liaison au sol sera prélevée sur une VAZ pour être fixée à la cage. Ensuite, ce fut au tour de la crémaillère piquée sur une Renault Mégane 3 et modifiée afin d’être adaptée, puis retournée devant l’essieu avant pour la passer en conduite à droite. Pour une meilleure répartition des masses, le radiateur d’eau est posé à l’arrière entre les deux bras de suspensions. On trouve aussi dans cette benne sans fond, le réservoir d’essence et refroidissement. Toujours dans un soucis d’équilibre du poids, le moteur 1.5l 16 soupapes de Lada 110 est positionné derrière le train avant, sous le tableau de bord. Il est libéré, dopé par une admission directe et collecteur 4 en 1 avec ligne sur mesure en inox. Pas de passage au banc pour savoir sa puissance, mais on doit être loin des 90 ch d’origine, sachant qu’il est maintenant bien aidé par le poids de l’engin qui doit flirter avec les 800 kg. Passé bien entendu en propu’, l’essieu arrière est quant à lui provisoire, des cales de plus de 10 cm ont dû être installées pour le montage des roues. Celles-ci subissant trop de contraintes, l’ensemble sera remplacé prochainement par un train arrière de BMW.
En ce qui concerne l’esthétique de la drifteuse, le plus gros du travail fut de découper notre Niva en pickup. Noble franchisseur à sa naissance, aujourd’hui, il aurait du mal à passer le moindre dos d’âne. Une fois la cabine créée de toute pièce, le tout terrain se voit greffer quatre fender flare rivetés à la caisse et des répliques de Watanabe en 10×15 », prennent place dans les ailes de l’ex 4×4 russe.
Notre Lada est en constante évolution rien n’est figé. Valentin prévoit d’y installer une lame avant et un diffuseur sous la benne, quant à l’habitacle, lui va être sécurisé via un coupe circuit et un extincteur automatique intégré. Pour sa première sortie, le Photographe ne_studiorzn a eu la primeur de shooter cet engin atypique qui se démarque de ses sœurs monochromes grâce à une déco vinyles reprenant celle de la F1 RedBull Racing.
Le ressenti de Valentin après ce premier test, c’est qu’il faudra encore quelques séances sur piste afin de peaufiner les réglages du moteur, des suspensions, l’angle de braquage, mais cela s’annonce prometteur pour la suite. La base est originale, mais bonne.
