Ils l’ont fait ! Damien et Anthony nous sortent sûrement LE projet de drift le plus Made in France… mais aussi l’un des plus impressionnants de ces dernières années. Une Peugeot 505 bien énervée et dopée au RB26, fruit que quelques années de boulot acharné et passionné. Forcément, les premiers à vous en avoir parlé, c’était DLEDMV dans notre mag’… aujourd’hui, on passe la deuxième couche !
Damien Bosco est un mécano doué, très doué, et accessoirement, pilote de drift depuis presque dix ans. Il a fait ses armes pendant pas mal d’années sur une Nissan S14 qui sortait 400 ch de son 4 cylindres turbalisé, le SR20DET. Un engin qu’il a assemblé et développé lui même, sur ses heures perdues et son temps libre. Bref, vous l’aurez compris, Damien est un pur Petrolhead et un acharné. Au fond de lui, il a un rêve de gosse, se faire un projet drift en partant d’une française. Gamin, ses yeux pétillaient devant les bagarres qu’offraient les caisses de supertourisme pilotées par Darniche, Beltoise, Comas, Andruet, Dechavanne, Aiello, Malcher, Muller, Ragnotti, Helary et tous les autres. Des Peugeot 505 et R21 2l turbo, le duel des Mercedes 190 et BMW M3 E30, l’épopée des 405 et 406 rivalisant avec les Laguna, Vectra, Mondeo et Primera. A l’époque, que ce soit sur les circuits français, allemands ou anglais, le show était à chaque virage.
La Peugeot 505 c’est à la base une bonne berline statutaire qui joue les propre sur elle et séduit l’élite entrepreneuriale française plus à la recherche de discrétion. En 76 la FFSA lance le championnat de Production, et c’est pour la saison de 1980 que Jean-Pierre Beltoise va en faire sa monture, préparée par Danielson, elle revendique 188 ch pour 870 kg. Deux ans plus tard il grimpe sur la plus haute marche du podium à Magny-Cours et Montlhéry. En 83, avec l’arrivée de la Turbo, les choses vont changer et la 505 Production devient Superproduction. Le moteur, un 2,2l d’origine Chrysler, va grimper à 440 ch puis 550 l’année suivante. Ainsi armée, la sportive de Sochaux confiée à Beltoise et Malcher qui remporteront 8 victoires entre 84 et 87. Forte d’un beau succès populaire, Peugeot va alors imaginer une formule monotype. Le Trophée 505 durera trois saison et verra s’affronter des 505 Turbo boostées à 200 ch (puis 230 ch) et allégées de 40 kg par rapport à la version d’origine. Il faudra deux voitures pour la remplacer… la 405 et la 605 et sachez que sa disparition emporte avec elle l’histoire des berlines françaises à propulsion. En tout cas cas, ça a de quoi faire naître des vocations dans la tête des p’tits garçons et dans celle de Damien.
Une fois le permis en poche, le supertourisme avait pris du plomb dans l’aile. La série perdait de l’intérêt et les teams commençaient doucement à déserter avant que le rideau ne tombe définitivement à la fin de la saison 2005. A cette époque, le drift n’en était qu’à ses balbutiements dans l’hexagone, mené par une FFD qui se cherchait encore. Il n’empêche que lorsque Damien allait découvrir la discipline, elle allait raviver la flamme. Il venait de trouver sa voie. Pas de doute, ça allait fumer du fessier ! Un jour, Damien se confie à son ami Anthony. Savez, autour d’un barbuc en plein été… sauf que là c’était l’hiver et un bonne raclette avait remplacé l’habituel duo saucisse – merguez. Il lui fait part de ses souhaits, son amour pour les françaises, les caisses de supertourisme… enfin voyez, un discussion sans lendemain. Sauf que quelques semaines plus tard, Anthony appelle Damien, et au téléphone, il lui annonce qu’il l’a trouvée. Une base saine, une Peugeot 505 qui sommeille à 350 bornes de chez eux… L’histoire ne fait que commencer.
Anthony ne lui laisse pas trop le choix : «J’accroche la remorque, j’arrive et on y va ». V’là donc nos deux amis en route pour aller chercher la berline tricolore et s’empresser de la ramener du côté de Grenoble. Une fois la Peugeot au bercail, sans le temps de s’y occuper sérieusement, elle est stockée en attendant que Damien ait le temps de s’y pencher sérieusement. Anthony retourne s’occuper de son garage, AS Concept pendant que Damien repart glisser au volant de sa Nissan S14. Mais voilà, quelques semaines plus tard, lors d’une demo, il se casse la main, un accident qui va le mettre sur la touche pour un petit moment… un signe du destin pour Damien qui met sa S14 en vente afin d’attaquer le projet 505.
A la base, ils avaient prévu d’y coller un SR20DET entre les ailes de la berline. Mais une fois encore, le sort va leur faire un texto ! Au même moment, Lucas, un de leurs amis, se sort au volant d’une Skyline R32 GTR. Heureusement, plus de peur que de mal, mis à part que Godzilla a pris cher. Damien rachète la voiture dans le but de la remettre en état. Mais la liste des dégâts s’avère beaucoup trop longue et il serait plus simple d’en faire venir une autre plutôt que de se lancer dans une restauration complète. Qu’à cela ne tienne, la R32 va se transformer en donneuse d’organes en faisant don à la 505 de son train arrière et surtout de son moteur, le fameux RB26DETT, un 6 en ligne biturbo de 2,6 l et au potentiel démentiel. Par contre, il faut tout revoir et repenser le projet. Mais ce coup ci, le top départ est lancé et la Peugeot 505 va pouvoir se transformer.
La suite à été une aventure faite de potes, de coups de main et de rencontre afin que ce projet de dingue puisse avancer et voir le jour. Vous pensez bien que greffer un RB26 entre les ailes d’une Peugeot 505 ne se fait pas en mode plug’n play. Modifier, adapter, déplacer, couper, souder, se démerder, craquer, recommencer… voilà grosso modo comment s’est déroulé le quotidien de Damien pendant les deux ans passés pour en arriver au monstre qui défile sous vos yeux. La 505 a été entièrement désossée. Damien s’est chargé de la partie mécanique pendant qu’Anthony a fait le chef d’orchestre au niveau de la carrosserie, du châssis et de l’intégration des éléments les uns avec les autres.
Au niveau carrosserie, la berline de Sochaux va prendre du muscle. L’objectif est de lu donner le look de celle du Superproduction, domptée à l’époque par Beltoise et Jabouille. Ainsi elle est habillée avec un pare-choc de 505 Trophée pendant que le capot et la malle en fibre ainsi que le kit vitrage en Makrolon viennent de chez Polycar Concept Sport. AS Concept se charge des extensions d’ailes. Une fois la caisse prête, elle va passer entre les mains de EDTS pour être sablée et recevoir un traitement époxy puis c’est Moreno Auto VHC qui va se charger de la robe blanche. Enfin Apostrophe Pub termine le tableau avec le kit déco à la symétrie parfaite. La touche finale est apportée par la jalousie, qui colle parfaitement à l’esprit et à l’époque de la voiture. Aux quatre coins, on retrouve des jantes Japan Racing JR6 en 9 et 10 x 17’’ ET15 devant et ET0 derrière. Elles sont chaussées en Zeknova, respectivement en 225/45 et 245/40.
Au niveau du châssis, le tout est déjà renforcé par un arceau Polycar Concept Sport, repris sur la base d’une 505 Coupe et modifié par AS Concept afin de répondre à l’annexe J du règlement. Les travaux de modification et de transformation afin de pouvoir tout adapter, sont également l’œuvre d’Anthony et de son équipe. Le tunnel est modifié pour pouvoir passer la boite. Le train avant fat vient d’une 200 SX, associé avec une pompe de D.A de Citroën Saxo diesel. Le train arrière est celui de la Sky R32 GTR avec un Hicas look posé sur des supports en alu. En attendant de trouver un partenariat pour des suspensions sur mesure, on retrouve un kit Tein Superdrift. Le freinage avant et arrière vient de la R32 GTR. Enfin le frein à main est hydraulique et signé Tonnka. Annoncé comme ça, ça peut paraître simple. Mais la qualité du taff et de la finition est juste exceptionnelle. Il faut discuter avec Anthony pour se rendre compte de l’étendu du projet. Tout a été pensé avec une logique de simplicité et rapidité d’intervention. Et rien que ça, Antho n’a absolument rien laissé au hasard avec un professionnalisme exemplaire.
Passons dans l’habitacle. Tout est vide, si ce n’est les baquets, supports, harnais, volant tulipé et le kit sécurité fournis par RRS. Un Dashboard Défi ZD Advancedet un mano AEM pour le ratio air / fuel viennent prendre place devant les yeux du pilote. J’vous laisse vous attarder sur la finition de l’habitacle ainsi que sur la beauté du pédalier OBP et du levier de frein à main full alu. Notez aussi les différents éléments électroniques. Le faisceau moteur Wiring Specialties, le calculateur Power FC de chez Apexy, la batterie lithium ion RRS, la connexion Bluetooth du calculateur avec une tablette Azus, un boitier de transformation du signal capteur ABS en signal vitesse pour le calculateur, et le boost contrôler GReddy Profec B Spec 2. Et là, j’me dis que je n’ai même pas encore attaqué les specs du moteur… ! Mais quand on voit déjà le level, vous imaginez bien que ça va encore piquer.
Avec un tel projet, ‘pensez bien qu’il fallait un gazier au niveau du délire. Dans le milieu de la jap, y’en a deux… le 2JZ et le RB26. Et ça tombe bien puisque Damien avait le second sous la main. Mais avant d’aller y chercher des noises, il fallait le renforcer. Bielles Eagle, pistons Wiseco, avec un kit pompe à huile Supertech et joint de culasse Tomei. La distri’ vient du catalogue HKS. Pour y souffler dedans un turbo (et plus deux) Kunigawa TD06 monté sur un collecteur Tonnka Racing en top mount avec wastegate extérieure Tial 44mm et une dump valve du même fournisseur. On retrouve également un échangeur petit volume 2,5’’ et une admission Apexi. Le down pipe et la ligne sont faits chez AS Concept. Pour la lubrification, tout le circuit d’huile est optimisé avec un kit descente et un restricteur au niveau de la culasse, pour finir dans un carter alu CX Racing. Un radia GReddy se charge de la garder à bonne température. Au niveau du gavage, on part d’un réservoir vertical ATL de 20l avec deux pompes Deatschwerks 350l /h accompagnées de filtres à essence 100 microns. L’éthanol file via des durites avia’ Dash 6 et Dash 8 afin de rejoindre la rampe d’injection alu NC Auto où l’attendent les 6 injecteurs 1050 cc ID Injector. Le radiateur d’eau est un Mishimoto avec son kit Spal et son vase d’expension. Au niveau de la transmission, la boite M57 est d’origine BMW montée grâce à un kit d’adaptation. L’arbre de transmission a été réalisé sur mesure par l’équipe d’AS Concept et la commande de boite est une Driftshop de BMW E36.
Tout ça c’est bien, mais qu’est ce que ça donne ? Eh bien on ne sait pas encore. La voiture a été présentée lors de la journée Slide organisée à La Chapelle du Bard, où on en a profité avec notre poto Jay de JJR pour sortir le matos et remplir les cartes SD ! Mais elle était finalisée à 98 %. Elle démarre, roule, mais vous pensez bien qu’avec un tel projet, Damien et Anthony veulent être sûrs avant de la lancer dans le grand bain prévu… ben on ne sait plus trop avec cette merde covidienne ! En attendant, cette Peugeot 505 est en passe de devenir LA caisse de la scène drift tricolore actuelle. Comme quoi un projet sur base de française, ça le fait plutôt bien ! A l’heure actuelle, Damien et Anthony restent sur des estimations… 500 ch pour 1100 kg. Ne reste plus qu’à attendre ses premiers tours de roue. Il n’empêche que Damien est allé au bout de son rêve, bien aidé par un Anthony l’a partagé avec lui. Une exemple de volonté et de ténacité le long d’un parcours pas si simple que ça. D’ailleurs notre duo remercie tous ceux qui ont participé au projet, de prêt ou de loin. Et quant à nous, on va suivre l’évolution de cette superbe Peugeot 505 GTR en croisant les doigts pour qu’elle serve d’inspiration à d’autres tandems aussi talentueux…
Voici une peugeot 505 dans l’esprit
https://youtu.be/t7ZAJRt67H0