La Ferrari 400i, en boitoto, c’est ce genre de caisse avec laquelle t’as autant de classe que de stress ! T’as intérêt à être pote avec un bon mécano qui maitrise le domptage de carbus et aimer jouer le moindre déplacement à pile ou face pour savoir si tu tomberas pas en rade avant d’arriver ! Mais au delà de ça, elle a la grande classe.

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Alors je reconnais que la Ferrari 400i, Julien vous en a parlé y’a quelques années et que récemment, j’vous faisais découvrir le cabriolet de Rod Stewart. Du coup, je n’sais pas trop ce que j’vais bien pouvoir vous raconter sur celle qui débarque. Elle n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est son look qui à lui seul, m’a fait dire que je ne pouvais pas la laisser passer !

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Chez Ferrari, la 400i, c’est vraiment une transition… un bouleversement dans la force. D’une elle prolonge la lignée des 2+2 qui a vu le jour en 1960 avec la 250 GTE. Elle rompt avec le style des modèles précédents puisque Pininfarina abandonnait les rondeurs au profit des angles saillants. Ensuite elle signe le passage de la batterie de carbus à l’injection. On continue avec l’arrivée de la boitoto (d’origine General Motors) ! Enfin, elle va signer la plus longue carrière pour un modèle à Maranello puisqu’elle a vu le jour en 1972 en tant que 365 GT4 2+2 pour ne s’effacer qu’en 1989 alors devenue 412i. 17 ans d’évolutions mécaniques et techniques, pour essayer de rester tendance et tout ça, sans changer l’esthétique !

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Autant vous dire que ce genre de concept a du offrir plusieurs nuits blanches au vieil Enzo qui ne jurait que par le sport auto. Sauf que pour financer la course, il fallait de l’argent. Pour avoir de l’argent, il fallait vendre des routières sportives. Mais pour vendre des routières sportives, il fallait gagner des courses pour amplifier l’image de la marque… Finalement, tout le monde était content.

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Surtout que la Ferrari 400i n’est pas une sportive au rabais. Conserver l’ADN de la marque c’est important… puis ça garantissait sa survie face aux colères légendaires d’Enzo. S’il avait fini par donner son accord à l’idée de greffer une banquette dans ses voitures, il ne voulait pour autant qu’elles en deviennent de vulgaires voitures rapides. Son développement va donc être à la hauteur de son blason… les ingénieurs vont se défoncer pour en faire une sportive digne de ce nom et ce, malgré un poids qui va flirter avec les 1700 kg.

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Son châssis tubulaire provient de la 365 GTC/4 sur lequel l’empattement a été allongé avant d’y greffer quatre roues indépendantes maintenues à l’avant par des amortisseurs Koni avec barre antiroulis et barres stab’ alors qu’à l’arrière, on retrouve un système oléopneumatique faisant office de correcteur d’assiette. Particulièrement efficace, la Ferrari sait aussi se montrer aussi confortable qu’un pullman anglais ! Vous n’irez pas vous aligner au départ d’un time attack, ni jouer des ballerines dans un hillclimb, mais le gros coupé italien fait largement le job, avec femme et enfants… et les valises… et Kiki le caniche !

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Interdite sur le marché américain à ses débuts, Maranello la fera évoluer pour pouvoir l’adapter aux contraintes écologiques. En 76, elle devient Ferrari 400 et reçoit une boitoto d’origine GM en série. Oui, la boite manuelle passait dans la liste des options. Inutile de vous dire que par rapport à la 365, la 400 se retrouvait bridée d’autant plus que malgré la hausse de cylindrée, le V12 ne gagnait pas le moindre cheval en restant à 340 ch. Au contraire, l’arrivée de l’injection en 1980 allait même lui en faire perdre 25 ! Bref, en devenant 400, elle se transformait en machine à cruiser et sacrifiait son tempérament sportif… mais paradoxalement, c’est aussi celle qui allait se vendre le plus.

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En 85, Ferrari allait lui faire récupérer ses chevaux perdus en augmentant une dernière fois la cylindrée du V12. Devenue 412, elle terminait sa carrière tranquillement jusqu’en 89 où elle finissait par pendre sa retraite afin de laisser sa place à la sculpturale 456 GT.

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Donc l’histoire est simple… quand je suis tombé sur les photos de cette Ferrari 400i de 82, entièrement restaurée, toute de noir vêtue, jusqu’aux jantes, avec son intérieur aussi classe qu’au premier jour, tendu de cuir beige et noir avec ses touches de chrome étincelantes… j’pouvais pas la laisser passer. J’ai bien fait non ?!

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