J’n’ai jamais vraiment compris l’acharnement de certains sur la Porsche 924. Moteur d’origine Audi positionné à l’avant… ouais et alors ? Architecture transaxle, poids encore contenu (1T100), comportement sportif et efficace… vous voulez quoi de plus ? Un turbo et du airride ? Eh bien voilà, ça tombe bien, Chris il a eu la même idée que vous !
Lors de sa présentation en 1974, la Porche 924 va donner envie aux Porchistes d’y mettre le feu ! C’est quoi ce bordel ? Un 4 cylindres à l’avant, venu de chez Audi (pourtant revu par les ingénieurs Porsche), pour une voiture de seulement 125 ch qui se veut porter le logo de Stuttgart ! Vous rigolez ou quoi ?! Ah ouais j’vous dis, véner les Porschistes… et un peu extrémistes. De toute façon à l’époque, pour eux, en dehors de la 911, tout était naze ! La 914 avec son Flat 4 en position centrale arrière, la 928 et son V8 avant, la 944… ils n’en voulaient pas. Heureusement, elles vont toutes connaitre un beau succès commercial. En gros, quand Porsche voulait sortir une nouvelle voiture il fallait d’abord demander aux Porchistes et s’ils disaient non, c’était la garantie qu’elle pouvait être aussitôt produite avec l’assurance d’une belle carrière !
Chez Porche, on voyait les choses différemment. Pour continuer à combler les Porschistes, fallait de l’argent sur le compte. Et c’est quand même plus simple d’y arriver en vendant beaucoup de voitures… d’autant plus que dans les 70’s, un sale crise pétrolière allait pousser les constructeurs à revoir le rendement des moteurs pour les rendre moins gourmands. Le marché des grosses sportives mis à mal, fallait revoir un peu le concept par le bas, en proposant des engins ludiques, efficaces, joueurs, sympas, pour un budget cohérent.. du moins pour une Porsche, même si elle coutait quand même plus cher qu’une Alfa GTV 2.0 ou qu’une Mazda RX7 ! Donc si la 924 ne pouvait pas revendiquer le statut de super GTi puisqu’elle ne descendait pas d’un modèle populaire, elle essayait tout de même de devenir au moins une Porsche populaire…
En tout cas, elle a fait le bonheur des amateurs de sportives, autant séduits par le feeling derrière le volant que par le logo au bout du capot. Car même si la 924 peut sembler un peu juste en entrée de gamme affichant 125 ch sous le capot, avec 1130 kg sur la balance, elle savait se montrer aussi vive qu’agile et revendiquer des perfs correctes puisqu’elle était capable de passer le 0 à 100 en moins de 10 secondes, chauffer le km en 30 avant de filer à un peu plus de 200… des chronos de GTi ! Le Turbo viendra faire grimper la puissance à 170 ch et en 85, la 2.5S (150 ch) viendra remplacer la 2.0 l et ses 125 ch. Il n’empêche que la « mal aimée » va quand même s’écouler à plus de 151000 exemplaires, tous modèles confondus. Pas mal pour une voiture qui ne plaisait pas !
Mais comme souvent, une fois tombée dans les méandres de l’occasion, plus personne n’en voulait. Il y a encore quelques années, tu t’offrais une 924 pour le prix d’une Playstation et en faire une bonne base pour lui coller une p’tite dose de pompelup. La plupart du temps, elle se retrouvait rapidement dans les fringues de sa frangine 944. Un peu comme une bière sans alcool…
Eh bien c’est une toute autre voie qu’a choisi Chris. Sa 924 de 79 avait besoin d’une p’tite remise en forme, du coup il a tout refait de la caisse, maintenant habillée en bleu élec métal, au châssis posé sur air, en passant par le moteur et l’habitacle. Alors pendant qu’elle allait garder ses ailes d’origine, Chris préférait y greffer une lèvre inférieure à l’avant, histoire de poser mais surtout d’aérer le gazier… car le capot cache toujours le 4 cylindres 2.0 l sauf qu’il a été entièrement refait et équipé d’un nouvel ensemble mobile afin de baiser le taux de compression avant de se retrouver shooté au turbo Intec.
Piping, intercooler XXL, culasse, injection, gestion, ligne, tout a été revu et optimisé. Chris ne sait pas combien il sort… mais y’a déjà largement de quoi torturer les gommes posées sur des jantes Artec en trois parties de 8,5 et 9,5 x 16″. Si la boite 4 d’origine a été conservée, l’embrayage est renforcé et le volant moteur a perdu du poids.
En s’attaquant au châssis, Chris a décidé de le poser sur air en y greffant des boudins dans les ailes… l’ensemble est gavé d’air, mais sans bonbonne. En effet, c’est l’arceau creux qui a été réalisé sur mesure par Christophe pour servir de stockage. Un taff aussi délirant que l’idée qui est simplement géniale ! Enfin histoire de contrôler les excès d’optimisme, la 924 a été équipée d’un kit gros freins.
Dans l’habitacle, là encore Chris a offert à sa belle un bonne cure de remise à neuf, à commencer par la sellerie Pacha, tout droit sortie des 80’s. Pour le reste, rien n’a changé si ce n’est quelques manos afin de vérifier à la santé du gazier et le volant de Porsche 924 Ph2.
A l’arrivée, Chris a réussi à donner un gros look et un sale caractère à sa Porsche 924, sans passer par la case « clone de 944 ». Le coupé sportif teuton se prête d’ailleurs formidablement bien à sa nouvelle identité, n’en déplaise aux puristes qui de toute façon, n’y prêtaient aucun intérêt il y a encore quelques années… ben oui, un bloc Audi dans une Porsche à moteur avant… rien d’intéressant ! En attendant, s’il y en a bien un qui a de l’essence dans ses veines, c’est Christophe !
© chrisrcr_924 & signatures éventuelles via DLEDMV
L’idée de la cuve dans l’arceau est juste folle. fallait y penser.