La Citroen BX, qu’elle soit TZD, GT, GTi, 16s ou autre, c’est la caisse de tonton Gérard… dire qu’elle a été dessinée par Gandini ! Oui oui, le gars qui a tracé les lignes des Countach et Diablo, de l’EB110, l’Alfa Montreal, la Ferrari 308 GT4 ou la Maserati Shamal. Comme quoi, on peut tous voir des gros moments de fatigue !

La Citroen BX, elle a beau être confortable, robuste, offrir une tenue de route bluffante, elle doit quand même se coltiner un physique ingrat. Et autant dire que t’as beau y coller un jeu de jantes alu, même si tu te lâches et qu’tu vas les chercher chez Careco, t’y changeras pas grand chose, ça restera la caisse du tonton Gégé !

Pourtant chez Citroen, on a quand même fait de gros efforts pour séduire les jeunes. Pour ça, on a pas hésité longtemps pour tenter de donner à la BX une image sportive. En 84, c’est la GT qui va ouvrir le feu en recevant le 4 cylindres 1.9 l gavé au double corps pour 105 ch. L’année suivante, le bloc est revu chez Danielson qui y greffe deux Solex C40 ADDHE et une culasse de Visa GTi pour le faire passer à 125 ch. Un kit virilisé et la GT devient Sport. En fin d’année 85, c’est la 4 TC qui va essayer de faire croire que la berline peut jouer la victoire en championnat du monde des rallyes en allant rivaliser avec les méchantes Gr.B.

Si la 4 TC s’avèrera être un échec commercial et sportif, la BX Sport trouvera ses fidèles. Prévues comme une série limitée de 2500 exemplaires, Citroen finira par l’inclure à la gamme où elle séduira plus de 7500 clients jusqu’en juillet 86 qui verra l’arrivée de la BX Phase 2 et de la GTi. Oui, elle va succomber à la mode. Le moteur 1.9 l passe à l’injection pour rester à 125 ch, même s’il a un peu perdu en caractère.

Mais c’est en juillet 87 que la BX va servir à inaugurer l’arrivée de la culasse multisoupapes sous les capots de famille PSA. Coiffée d’une culasse 16 soupapes étroitement dérivée de la 205 T16, le 1.9 l grimpe à 160 ch. Celui là même qu’on retrouvera 3 mois plus tard sous l’capot de la 405 Mi16 et à partir de 89, sous celui de la 309 GTi 16. La suspension hydraulique voit sa pression augmentée ce qui a pour effet de la rabaisser et de la raffermir. Le freinage upgradée adopte l’ABS, et pour le style, c’est une GTi… Il faudra finalement attendre la dernière évolution de 89 pour la voir s’affirmer.

Bon, là vous faites une pause et vous vérifiez pour la quatrième fois que vous êtes bien sur De l’essence dans mes veines, et pas une quelconque site spécialisé dans la youngtimer, qu’elle soit sportive ou pas… Eh bien non, vous n’vous êtes pas trompé de crèmerie. Car malgré ses apparences et son statut de caisse de retraité, la BX 16 soupapes et une vraie sportive, avec en guise de botte secrète, un poids qui a de quoi faire rire aujourd’hui. 1070 kg… le même que celui qu’affichera une Twingo RS 20 ans plus tard.

160 ch pour 1070 kg, ça signifie moins de 8 secondes au 0 à 100, le 400 m en 15,6 et la borne kilométrique en 28,8… n’en déplaise aux gneugneus, mais c’est plus rapide que sa cousine Mi16. Et pour ne rien gâcher, le châssis, en bon made in France, lui fait mettre une demie seconde à la frangine. Oui, la bestiole au deux chevrons et aux 16 soupapes s’avère la plus sportive famille !  Si ce n’est qu’elle devra composer avec ce physique très personnel, cet habitacle à la finition digne d’un jouet Kinder et une image digne d’un fauteuil roulant. La vie a été dure pour la BX, qu’elle soit 16s ou pas, il lui aura fallu laisser passer le temps pour laisser sa différence se transformer en identité. Une belle revanche…

©  Chrisblakeallen via BaT & Collecting Cars