’67 Chevrolet Chevy II Nova Sport Coupé – Un des jouets de Paul Walker…
par Thierry Houzé | 29 décembre 2024 | Street |
La Chevrolet Chevy II – qui deviendra ensuite Nova – a vu le jour en 62 avec un 4 cylindres et un 6 en ligne. Elle se voulait populaire, compacte et accessible… la bonne petite berline des familles, sage et bien élevée. Mais forcément, dès le millésime 65, l’arrivée d’un V8 allait la dévergonder pour en faire un vrai muscle car, un cocktail détonnant qui associait puissance et poids contenu. De quoi séduire les chasseurs de chrono ainsi qu’un certain Paul Walker…
Une ricaine sans V8 ?!
Qu’est ce que vous voulez ?! On ne se refait pas ! Une voiture américaine sans V8, c’est comme oublier de bien se préparer pour passer un test psychotechnique pour le permis… Quand Chevrolet lance sa Chevy II en 62, c’est une gentille petite familiale paisible, habitable et sage, proposée en coupé, berline, cab et wagon. Ceux qui en veulent un peu plus s’offrent la Chevy II Nova, sa version la mieux équipée. Pourtant, sous son capot, elle doit se contenter d’un 4 cylindres de 2.5 l ou d’un 6 en ligne de 3.2 l. Pas de V8 ? Non… enfin l’histoire raconte qu’un concessionnaire allait « s’amuser » en 62 et 63 à en greffer un à la Chevy II… légende démentie par le GM Heritage Center.
Pas pour longtemps…
En 64, la Chevy II commence à croiser sur sa route la nouvelle Chevelle qui vient doucement y piquer des parts de marché. Même si la guerre reste en famille, l’état major de Chevrolet dégaine l’option Super Sport et offre enfin à la Chevy II Nova de pouvoir embarquer un V8 283 ci (4.6 l) de 195 ch exclusivement disponible sur le coupé.
Super Sport
Mais les choses vont finalement s’accélérer à partir de 65. La Nova II reçoit sa première légère retouche esthétique. Nouvelle calandre, nouveaux feux… et nouveau V8 sur la Chevy II Nova SS, toujours proposée exclusivement en coupé. Mais c’coup ci, c’est un 5.4 l de 304 ch qui envoie la Nova jouer dans la cour des Oldsmobile 442, Pontiac GTO ou Ford Mustang 289. Et ce n’est que le début puisqu’en 66, la Chevy II est cette fois ci revue en profondeur. Un peu plus longue, un peu plus volumineuse et une offre « moteurs » qui va s’affoler et culminer avec le tout nouveau V8 Turbo Fire, un 327 ci (5.6 l) qui envoyait 350 ch aux roues arrière de la Nova SS.
Big block
Mais comme souvent chez les constructeurs ricains, on va compter deux millésimes avant de voir débarquer en 68 un nouveau modèle qui abandonne définitivement le nom de Chevy II pour ne garder que celui de Nova. Tout en haut de la gamme, la SS s’affiche maintenant avec un big block de 6.5 l fort de 375 ch… mais ceci est une autre histoire car celle qui nous intéresse aujourd’hui, elle est tombée des lignes de production en 67.
Dans l’garage de Paul Walker
A la fin des 90’s, la voiture avait reçu un V8 LS1 et quelques modifs histoire de ne pas tuer son pilote au premier virage venu. Mais en 2004, elle va croiser la route d’un passionné, un certain Paul Walker. Tombé sur le charme le coupé Chevy va rapidement rejoindre son garage. Il va y rester quelques années avant que la star de Fast and Furious ne décide de lui offrir une mise à jour en 2010. Et autant vous dire qu’il n’a pas fait les choses à moitié !
C’est du sérieux !
La voiture va être entièrement mise à tôle et reconstruite. Le châssis se voit greffer deux berceaux tubulaires Heidts Pro G. L’avant accueille une double triangulation pendant que l’arrière passe en multibras, le tout maintenu par des combinés QA-1 réglables. La direction est empruntée à une Mustang II et le freinage est signé Wilwood. L’ensemble est posé sur des jantes Rally en 17″ devant et 18″ derrière chaussées en BFGoodrich G-Force de 225/45 et 295/35.
Sobre dehors
Pour l’habiller, la caisse a été refaite mais comme au jour de sa sortie d’usine. Rien d’ostentatoire… juste des chromes rutilants, un capot bombé et une robe Slate Grey piquée au nuancier Porsche de 2002.
V8 Vortec LQ9
Sous le capot, le LS1 a laissé sa place à un V8 Vortec LQ9 emprunté à un pick up Silverado. En y étant il a été rejoint par un gros radia en alu, une admission plus gourmande et un ensemble collecteur, ligne, silencieux réalisés sur mesure par MagnaFlow. La voiture n’a jamais été passée au banc, alors on peut se baser sur les specs d’origine de 345 ch et 515 Nm… hors taxes !
Street drag…
Les watts filent aux roues arrière via une boitoto 4 vitesses 4L60-E avec un levier installé au plancher (d’origine, la boite se commandait depuis la colonne de direction). Elle est associée à un DGL Positraction. Les passages de roues arrière ont été réalisés par Minitubbed afin de pouvoir accueillir les roues, un pont 12 boulons Moser Engineering et juste derrière, un réservoir alu ATL dont le bouchon est maintenant dans le coffre en compagnie d’une batterie Optima.
Dedans…
Pour profiter de sa Nova, Paul s’installait dans un habitacle aussi classe que sobre. Sièges baquets et banquette empruntés à une sportive plus récente et tendus de cuir noir et gris. tableau de bord rembourré et console centrale, autoradio de style rétro, moquette noire, clim Vintage Air, volant 4 branches Leccara avec colonne réglable en hauteur et profondeur, et on termine avec l’instrumentation complète AutoMeter Ultra-Lite.
Pas comme les autres.
Paul Walker avait du gout. Sa Chevrolet Chevy II Nova a su associer sobriété, classe tout en étant capable de laisser deux belles traces noires sur l’asphalte. J’irai pas vous raconter qu’elle était son daily… elle a simplement fait partie d’une collection qui comptait plus de 30 voitures, européennes, japonaises ou américaines. De quoi lui donner une aura un peu particulière…
© MFchevy via BaT
De bon gout!!!
très bon goût même ..!