Hier, Porsche 911 SC Targa et aujourd’hui, Speedster 3.6 l !
par Thierry Houzé | 9 octobre 2020 | Street |
Ah ouais, y’en a, quand ils se disent « tiens, j’vais un peu modifier ma caisse », c’est comme quand avec les collègues du taff, on se dit « On va aller s’en jeter une p’tite ce soir pour décompresser » et qu’à 23h, on a zappé les 4 messages laissés par notre femme alors qu’on commande la 12ème tournée (ouais je sais, ça sent le vécu !) et qu’on a pissé 7 fois. En tout cas, le proprio de cette Porsche 911 SC Targa, quand il a modifié sa caisse, il en a fait un Speedster shooté au 3.6l !
Enfin bon, si on arrive à se déchirer avec les potes en une soirée, il a fallu 24 ans pour partir de la 911 SC Targa de 78 strictement d’origine, à l’engin qui va défiler sous vos yeux. En effet, de 78 jusqu’à 94, tout s’est bien passé. Notre Targa est née avec un Flat 6 aircooled de 3.0 l pour 180 ch. Pépouze, sous le soleil de Portland dans l’Oregon (juste au nord de la Californie… y’a pire !). Puis il a donc fallu qu’elle change de main en 94 pour rejoindre le garage et commencer, doucement mais surement, sa lente mutation.
La transformation a commencé par la carrosserie. Les ailes sont une mélange de tôle entre celles d’une 993 et celles de la 911. Le galbe de la première avec les arches de la seconde. La caisse a été lissée, les prises d’air à l’embase du pare brise bouchées et le pare choc en fibre reprend le style de la Ruf CTR avec sa prise d’air grillagée en guise de bouche. En parlant de pare brise, il a été emprunté à une 911 Speedster de 89 pendant que les vitres latérales, en plexi’, sont réalisées sur mesure. Au niveau du cul de la grenouille, on retrouve le capot d’une Carrera RS 2.7 avec son célèbre ducktail, attention, un original, pas une pale copie venue d’un atelier clandestin !
Pas de capote, tu roules comme un homme… et s’il pleut, tu te prends la sauce ! A la place, un couvre tonneau rigide venant d’une 964 Speedster. Les rétros sont signés Strosek Design, les phares viennent d’une 993, et aux quatre coins, des jantes alu forgées Fuchs replica, affichant 18 » de diamètre et chaussées en Michelin Pilot Super Sport de 225/40 devant et 255/35 derrière. Pour terminer la partie esthétique, une robe blanche vient couvrir le tout.
En passant dans l’habitacle, on retrouve encore cet impression de show car. Arceau bas 6 points, qui relie discrètement mais efficacement les montants de suspensions avant et arrière. Il se prolonge derrière les deux sièges baquets tendus d’alcantara chocolat accompagné de cuir noir. Si vous regarder bien l’esthétique des sièges, ils ressemblent à ceux de la Carrera GT… mis à part qu’ils viennent d’une Saab Sonett III !
Le tableau de bord a été lissé et épuré. Plus de console, de réglages, d’aérateurs… Il est recouvert de cuir, de carbone et de couleur carrosserie. Le levier de vitesse vient de chez WEVO, le volant d’un Carrera S est monté sur un colonne de VW Jetta (me demandez pas pourquoi…!) et on remarquera le repose pied et le pédalier alu, pour le passager et le pilote.
Et sinon, à part le look, elle offre un peu du velu cette 911 ? Eh bien oui. Sous le capot, le valeureux 3.0l aircooled a laissé sa place à un 3.6l provenant d’une 946 Carrera RS, rien que ça. C’est l’équipe de Rothsport Racing qui s’est chargé de la greffe. En y étant, il a reçu une nouvelle admission, un papillon de 48mm, un allumage revu, de nouveaux arbres à cames, une ligne GHL avec silencieux 2 en 1, un volant moteur allégé, un faisceau neuf avec gestion MoTeC, et un traitement esthétique fait de gris et d’inox.
Ainsi équipé, le gazier envoie 290 ch et 360 Nm de couple aux roues arrière via une boite pont 915 refaite à neuf, celle qui équipait une 911 S avec carter en magnesium. Les rapports ont été raccourcis. Enfin, un DGL Quaife aide à passer tout le monde sur le bitume. Justement, histoire d’y rester, on retrouve des suspats avec amortos JRZ et ressorts Eibach, posées sur des platines de type 935. Les essieux sont des ERP en alliage et les barres antiroulis sont passées en 20mm de diamètre. Enfin, en cas d’excès d’optimisme, on peut compter sur un freinage Brembo avec étrier 4 pistons et disques percés.
Telle quelle, la voiture a été terminée en 2018… 24 ans de boulot pour en arriver à ce résultat qui, je vous l’accorde, est un mélange entre du custom, du restomod et une touche de bling bling digne d’un show car. Ca plait ou pas, chacun ses gouts… mais niveau taff et qualité, y’a rien à dire, elle met tout le monde d’accord.
© 911r via BaT