L’histoire de la Lancia Delta Futurista, sorte de restomod revue et corrigée par Automobili Amos, je vous l’ai déjà racontée il y a quatre ans. Mais en repassant une deuxième couche, je voulais surtout montrer le côté éphémère de ces concepts, qui, en fin de compte, ne finissent pas tous soigneusement entreposés dans un garage climatisé et blindé…

C’est marrant l’histoire de ce genre de séries limitées, lancées à grand renfort de communiqué de presse, de vidéos, de comm’ et de buzz. Puis après ? Plus rien. Les médias se jettent là-dessus comme des pits sur un enfant de 3 ans, et une fois qu’ils ont fait leur audience, ils zappent et passent à autre chose. Associez y le côté poisson rouge des « fans » qui oublient aussi vite que ce qu’ils likent et à l’arrivée, on se retrouve avec une chiée d’annonces plus spectaculaires les unes que les autres sans forcément savoir si au bout du bout, les engins finissent par voir le jour.

Attention, je ne parle pas d’initiatives ponctuelles faites sur demande chez un « préparatueur » talentueux capable de les reproduire en échange d’un bon gros paquet de dollars comme l’Audi Quattro Sport d’Aga Khan, de la Cougar signée Ringbrothers ou la XJC 430 de Retropower. Non je parle de ces voitures produites à une poignée d’exemplaires et vendues souvent à des tarifs effrayants. Un peu comme la Ruf CTR3, la M3 Redux ou encore les Range Classic signés East Coast Defender Automotive Design ou les créations d’Ares Design.

Vous voyez, même ici je reconnais qu’on en a parlé d’un beau paquet, séduits par des lignes qui en jettent ou par des promesses de fiches techniques excitantes… et généralement, j’essaye de suivre l’évolution de la plupart d’entre elles (quand on réussit à avoir des infos)… si je ne le faisais pas, j’aurai l’impression de faire du putaclic, d’être plus attiré par le buzz que la bagnole elle-même. Pas de ça sur DLEDMV, on est pas sur Turbo.fr ici !

Du coup, pour en revenir au sujet (que veux-tu cher lecteur, Google me demande de faire un minimum de texte si je veux un référencement qui tienne la route, alors faut bien broder !), après avoir fait 25 fois le tour du monde grâce aux réseau sociaux, notre Lancia Delta Futurista a disparu des écrans radars. Certains l’ont bien compris… une grosse annonce, un gros coup de pub et plus rien derrière. Ils ont jeté un appât et les internautes ont mordu à l’hameçon.

Eh bien pas chez Automobili Amos puisqu’une fois la vague passée, ils se sont mis au taff. En même temps, ils avaient promis 20 voitures. Pour rappel, la Delta Futurista, c’est une HF Integrale passée en coupé hatchback, habillée d’une carrosserie musclée, réalisée en carbone et en alu façonné à la main, puis posé sur un châssis revu et corrigé. Un traitement qui fait tomber le poids à 1350 kg.

Sous le capot, le 4 cylindres 2.0 l Turbo 16s Lampredi est lui aussi boosté et modernisé, confié à Autotecnica où il est entièrement reconstruit, fiabilisé et préparé pour envoyer 330 ch aux 4 roues via une boite 5 manuelle. L’habitacle reprend les mêmes codes, mais en plus moderne, plus solide, plus fiable et sans pour autant renier l’ADN du style original. Libre au client de choisir les couleurs et matières… après avoir signé un gros chèque de 300.000 € !

Eh bien elles ont existé… toutes. J’en veux pour preuve cet exemplaire londonien actuellement en vente chez Collecting Cars. Robe blanche, face avant carbone, jantes EvoCorse « Turbofan » de 18″, baquets Recaro, sellerie alcantara, touches de carbone dans tous les coins… elle est aussi sobre qu’exclusive… et rare.

Après avoir vendu ses 20 Delta Futurista, Automobili Amos peut maintenant se consacrer à l’assemblage de ses sœurs Safarista. La même mais en version tout terrain… et à 570.000 €. Oui, souvent quand ça marche, ils ont tendance à vite partir en coui**e et à abuser ! Mais ceci est une autre histoire…

© Automobili Amos & IC via Collecting Cars.