Aux States, quand t’es fun, tu roules en pickup. Quand t’es surfeur, tu roules en pickup. Quand t’es médecin, tu roules en pickup. Quand t’es maçon, tu roules en pickup. Quand t’es flic, tu roules en pickup… bref, quand t’es ricain tu roules en pickup. Mais quand tu veux avoir l’air cool et t’aligner dans un 400 m, tu roules en Chevrolet SSR…
Des sortes de custom d’origine, y’avait que les constructeurs américains pour faire ça. Du PT Cruiser au Prowler en passant par le HHR, les big three se sont lâchés. En même temps, au pays du burger, du hip hop, de la Bud, du Hot Rod et de la NASCAR, fallait pas vraiment s’étonner même si souvent ça misait quasiment que sur la gueule. A une époque où nos routes pullulaient de monospaces, autant dire que vu de notre côté de l’Atlantique, c’était plutôt fun. En tout cas, ça changeait d’un Scenic ou d’un 806 !
Le Chevrolet SSR, il a vu le jour en 2003, affichant un style néo rétro largement inspiré par ses ancêtres, les pickup Chevrolet Advance Design de la fin des 40’s qui voulaient adopter un style moins « utilitaire ». Si ce n’est que le SSR n’a pas été développé avec l’idée de lui faire trimballer des parpaings ou une bétonnière. A la rigueur un surf…
Non, le Chevrolet SSR (Super Sport Roadster), il est plus là pour cruiser sur Ocean Drive, en mode Ray Ban, Rolex et 2Pac à fond ! D’autant plus qu’il adopte un original concept de toit rigide rétractable, conçu par Karmann, pour en faire un pickup cab’. En tout cas, niveau look, rien ne ressemble à un SSR… le dessin est fun, un mélange entre un custom et un hot rod. Si tu veux passer inaperçu au volant d’un SSR, c’est raté ! Les ailes proéminentes ont nécessité une technique d’emboutissage qui n’avait plus été utilisée depuis des décennies, obligeant l’équipe de Chevrolet à réapprendre ce savoir faire.
La base est celle d’un Chevy TrailBlazer équipée de suspensions rabaissées et renforcées ainsi que d’un freinage upgradé. Sous le capot, les deux premiers millésimes vont accueillir un V8 Vortec 500 de 5.3 l pour 300 ch. Mais à partir de 2005, c’est le LS2 de la Corvette qui va se charger de remuer l’engin. Revu, le V8 de 6.0 l envoie ses watts aux roues arrière. 395 ch via une boitoto ou 400 ch avec la boite 6 manu.
Bon j’vous arrête de suite, malgré son look et sa fiche technique, le SSR accuse quasiment 2200 kg sur la balance. Sa boite est aussi réactive qu’un octogénaire sous Covid ! Et autant vous dire que niveau comportement, c’est plus cruising que time attack… même si la version la plus méchante poutrait le 0 à 100 en 6 secondes. Enfin ça c’était avant que l’engin qui vous taquine les rétines passe par la case Classic Car Studio qui s’est chargé de le remettre à jour pour l’émission américaine « Speed is the New Black ».
Au rayon esthétique, le gros pickup s’est paré en Root Beer avec des paillettes dorées. Un jeu d’American Racing en 19″, des suspensions revues à la baisse pendant que le freinage Baer et lui revu à la hausse. L’habitacle se retrouve tendu de cuir Desert Sand après avoir vu débarquer deux baquets électriques.
Mais comme souvent, l’essentiel est sous le capot. Exit le LS2 qui se fait un plaisir de laisser sa place à un LSA, le V8 6.2 l compressé qui faisait le bonheur de la Camaro ZL1 ou de la Cad’ CTS-V. De quoi faire passer le pickup cab’ à 556 ch pour 747 Nm de couple.
Bien entendu, la SSR ne se transforme pas pour autant en WRC… mais sur un 400 m, il ira beaucoup plus vite ! Et ça, aux States, c’est vachement important. En attendant, l’engin reste toujours aussi original… mais devient encore plus exclusif.