’71 Range Rover Classic en V12 Aston Martin… Best of British !
par Thierry Houzé | 7 juillet 2024 | Street |
Vous savez c’qu’il y a de plus chauvin qu’un Anglais ? Deux Anglais… dans un Range Rover Classic. Et alors si en plus, ce Range Classic est un trois portes, qu’il est swappé avec un V12 Aston Martin et décoré avec l’Union Jack, alors là c’est le combo gagnant ! Vous vous dites que ça ne peut pas exister. Alors v’nez lire ce qui suit…!
Un SUV avant l’heure
A l’époque du Range Rover Classic, on ne disait pas encore SUV. Un pro du marketing n’avait pas encore inventé le terme. Non, à l’époque, on parlait encore de 4×4, même si le Range Classic allait dépoussiérer les codes de la discipline !
Quand le 4×4 devient familial
Pourtant, de l’autre côté de l’Atlantique, depuis le début des 60’s, quelques constructeurs tentaient de bouleverser les règles. Depuis 63, le Jeep Wagoneer essayait de s’approprier des tendances familiales. C’était la même pour le Toyota Land Cruiser, l’International Harvester Scout ou le Ford Bronco. On essayait de les rendre moins roturiers, en travaillant leur apparence, leur finition et en leur greffant une banquette à l’arrière. Toujours aussi doués en franchissement, ils devenaient confortables et permettaient les promenades dominicales avec femme et enfants sans avoir besoin d’un abonnement collectif chez l’othéo…!
Range Classic… bouleversement en approche
En Europe, c’était autre chose. Le 4×4 y était bien moins tendance qu’aux USA ou du moins, encore réservé à une utilisation utilitaire ou agricole. Si ce n’est que chez Range Rover on voulait bien aller séduire les ricains tout en trouvant la recette d’un engin capable de plaire tout autant aux européens. En 70, quand le Range Classic est dévoilé, on peut dire que les deux cibles sont atteintes. Lancé seulement en 3 portes (Il faudra attendre 11 ans pour voir arriver la version 5 portes), il va faire arriver le concept du futur SUV en Europe tout en y apportant une touche supplémentaire…
De la boue, du bois et du cuir
Car le Range Classic est un monstre de franchissement tout autant qu’il sait accueillir ses passagers dans le luxe et le confort. Contrairement à ses homologues, il est aussi à l’aise sur l’asphalte qu’en dehors. Qui plus est, histoire d’aller séduire les ricains, il embarque un V8 de 3.5 l pour 132 ch dérivé d’un bloc Buick. Le succès va être au rendez vous avec une carrière qui va s’étendre sur 26 ans pour plus de 326000 voitures produites et une descendance moderne qui lui doit presque tout !
God bless the Queen… and the King aussi !
50 ans plus tard, le Range Classic fait partie des icônes automobilistiques britanniques, aux côtés de la Type E, de la Mini, la Lotus Seven ou encore de la MG A… tout comme chacune d’entre elles, elle a ouvert une voie et l’a marquée de son emprunte. Alors imaginez si au lieu de son V8 on lui collait un bloc aux origines britanniques ? Allez, et un V12 Aston Martin… vous en penseriez quoi ? Eh bien ne vous emmerdez pas à l’imaginer parce qu’il défile sous vos yeux. En effet, ce Range Classic de 71 avait besoin d’une bonne cure de remise en forme. Pour cela, il a été confié à l’équipe de Bishops 4×4, un spécialiste Land, Range et Jaguar.
Made in Bishops 4×4
Dans un premier temps, la carrosserie a été entièrement restaurée. Physiquement, en dehors de sa livrée à la sauce Union Jack et de ses double optiques (un hommage à Schuler et Overfinch, les papes de la modif sur Range Classic), rien ne permet de soupçonner le level de l’engin… Même dans l’habitacle, c’est somptueux sans pour autant bouleverser les codes. Les sièges sont désormais tendus de cuir marron et le sol est garni d’une épaisse moquette en laine. Le tableau de bord se pare de bois Wood and Pickett. Le bouton de démarrage trône au centre. La sono est digne d’un concert des Stones et devant le pilote, le combiné de cadrans numériques reprend le style des compteurs du Range Classic.
Franchisseur et grippeur
Le châssis a lui aussi été refait à neuf si ce n’est que pour accueillir son nouveau gazier, il a fallu l’équiper d’un berceau avant sur mesure puis le renforcer avant d’y coller des suspensions Bilstein et un freinage AP Racing avec des disques de 362 mm mordus par des étriers 6 pistons logés derrière des jantes de 18″ chaussées en Toyo Proxes de 285/65, obligeant les ailes à prendre un peu de muscle pour pouvoir passer.
Soooooo British…
Sous le capot, le V8 a donc laissé sa place au V12 d’Aston DB9 emprunté sur une caisse accidentée. Ce 6.0 l de 420 ch a simplement été débridé par une admission et une ligne inox sur mesure. Inutile d’aller en chercher plus, c’aurait été trop ! De toute façon, bridé par une boitoto ZF 4 vitesses, et un châssis qui, malgré ses nouvelles specs doit s’avérer vite dépassé, aucune ambition sportive ne se cachait derrière cette association contre nature. Juste un projet bien débile et bien anglais pour montrer le savoir-faire de Bishops 4×4… et ça marche !
God save the king… du retournement!!!